Rocambolesques et bien drôles sont les péripéties de ce cambriolage atypique et vaudevillesque. Un tel coup réussi «avec brio», en plein jour, cela n'arrive pas souvent. Ça n'arrive que lorsque l'unique bonhomme présent dans les lieux ciblés est un vieux malentendant. Pas plus de 24 heures ont suffi à la police de la cité pour arrêter les deux principaux membres de la bande. Trois autres inculpés ont été ensuite interceptés. En outre, deux éléments sont toujours en fuite... Une partie de l'énorme butin a été récupérée, en attendant ce qui en reste... Fort burlesque est le récit qu'on se propose de vous narrer. Il s'agit d'un fait divers que l'on peut qualifier d'insolite parce qu'il s'est produit en plein jour dans une villa où vit un couple avec ses deux bambins. Les cambrioleurs devaient réussir leur coup au premier étage, de la demeure, pendant que le grand-père (le père du maître des lieux ciblés) traînait dans ses pantoufles, au rez-de-chaussée. Ce qui a facilité la tâche des intrus, c'est que le sexagénaire, alors présent, était un malentendant. Et les voleurs n'étaient pas sans le savoir à l'avance, étant pour la plupart... des voisins de quartier de la famille attaquée! Et dire que notre Prophète a tant sacralisé le voisin qu'il a failli lui concéder le plein droit à l'héritage ! Des draps en guise de corde C'est un lundi, tôt le matin (entre 8h30 et 9h15), que les faits se sont déroulés. Deux membres de la bande se sont infiltrés dans l'étage de la villa à travers la terrasse, par une issue située à l'arrière de la maison. En guise de corde, les malfaiteurs ont noué des draps, trouvés sur place, dans lesquels ils ont fourré tous les objets qu'ils ont dérobés (postes de TV plasma, PC portables, caméras numériques, bijoux en or et pierres précieuses, etc.). Cela, avant d'avoir enveloppé soigneusement dans des draps chaque lot, pour ne pas attirer l'attention du voisinage. C'est par une fenêtre ouverte qu'ils ont pu descendre tout le « butin », qui a été récupéré par un autre membre de la bande, un chauffeur de taxi de son état, qui s'est garé à proximité de la maison, pour charger toute «la marchandise tombant du ciel!». C'était trop tard ! Ce n'est qu'au dernier quart d'heure que le grand-père malentendant s'est aperçu du branle-bas à l'étage. Le vieillard eut beau s'agiter, hurler et faire de son mieux pour empêcher les malfrats de prendre la fuite. Peine perdue. Ces derniers ont tôt fait de lui asséner un coup de poing, le mettant K.O. La chute a été suffisante pour lui causer la fracture du bras... Alerté par portable, le maître du logis a immédiatement regagné ses bases pour finir par constater, avec une grande consternation, que sa maison a été en grande partie dévalisée. Les vastes investigations et recherches opérées par la police locale n'ont pas tardé à porter leurs fruits. Puisque, 24 heures après, deux membres de la bande ont été interceptés. Ceux-ci ont avoué leur forfait ainsi que les circonstances précises de l'opération et aiguillé les enquêteurs sur un certain nombre de receleurs. Trois d'entre eux ont rapidement été arrêtés et emprisonnés et une partie du butin a pu être, ainsi, récupérée. «Endeuillé» pour les besoins de la cause ! L'un des membres de la bande, activement recherché, n'a pas trouvé mieux pour échapper à la police que de se faufiler dans une maison où ses occupants s'apprêtaient à enterrer l'un des leurs. Avant de «se fondre» dans la foule endeuillée et se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps, vantant les mérites de la disparue ! Mais ses poursuivants n'étaient pas si niais que cela. Ils ont trouvé l'astuce qu'il fallait pour soustraire et cueillir discrètement l'intéressé, sans perturber la cérémonie du deuil, ni déranger la famille endeuillée. Plutôt déménager que de vivre la peur chevillée au corps... Cinq en tout, entre cambrioleurs et receleurs, ont été arrêtés pour comparaître devant la justice. Tandis que deux autres membres de la bande incriminée, bien qu'identifiés, courent encore. Contactée, la victime, M. Abdallah, la quarantaine, comptable de son état, et père de deux enfants, nous a exprimé sa satisfaction de s'en être tiré à si bon compte. La police parviendra, selon lui, à lui restituer le reste des objets qui lui ont été dérobés et dont la valeur est estimée à quinze mille dinars. Il a choisi de déménager, estimant qu'il ne pouvait continuer à résider là où il ne se sent plus en sécurité...