Une douzaine d'incursions à l'actif des quatre chenapans Les cambrioleurs savaient tout sur la cible fixée en commun (une villa à Ras Jebel), sauf que celle-ci était pleinement dans le champ des caméras invisibles du magasin commercial d'en face. Dispositifs n'ayant pu capter que la marque du véhicule utilisé dans l'incursion (une camionnette tout-terrain D Max), la moitié du numéro minéralogique, une trace d'on ne sait qui sur le capot du véhicule et, enfin, la tête non reconnaissable d'un gaillard, d'un gabarit colossal. Cela en raison de l'éloignement des caméras et leur mauvaise disposition, par rapport à la scène des opérations. Ce cambriolage s'est produit récemment dans l'un des quartiers périphériques de Ras Jebel, au grand jour, par un après-midi pluvieux. Où pas âme qui vive dans la cité et pas un chat aux alentours des lieux du branle-bas... A chaque malfrat, le rôle qui lui va Ils étaient quatre à s'associer dans l'expédition. Et à se partager les rôles (selon les prédispositions de chacun dans l'exécution de l'opération, voulue éclair, en raison de l'éclat du jour). Le chauffeur, devant rester «cloué» dans son siège de conducteur, se tenant prêt à démarrer en trombe dès la réalisation du sombre objectif. Ses deux acolytes avaient à escalader la clôture «plus vite que la musique». Et entrer en coup de vent par une issue secondaire, à l'arrière-plan, pour écumer bijoux, argent, etc. Bref, tout ce qu'il y a de plus précieux et non encombrant... Tandis que le quatrième membre du gang était chargé, à bord de son vélomoteur, de tourner autour de la villa à dévaliser, pour permettre à ses compères d'opérer dans la sérénité et leur donner l'alerte par portable, en cas d'imminence d'un quelconque danger. Quelques petites minutes ont suffi aux aventuriers de «dedans» pour «piquer» ce qu'ils ont rencontré de bon sur leur passage, du rez-de-chaussée, au premier étage, bijoux, argent, ordinateurs portables, bibelots, etc. Le butin est estimé à quarante mille dinars. Au trot... au galop... aux trousses du réseau Dès déposition de plainte contre inconnus, par le maître de céans, un grand bonnet de la région, dans la confection destinée à l'exportation, la police de Ras Jebel ouvrit de vastes investigations et mit son réseau d'antennes au parfum et ses troupes aux trousses... des chenapans. La consigne est passée à toutes les troupes de la région : chercher la fameuse D Max 4x4 noire, se distinguant par une trace noirâtre sur le capot; indices repérés, comme on sait, par les fameuses caméras-espions. L'alerte donnée n'a pas tardé longtemps à apporter les fruits escomptés, grâce à «l'œil de Moscou» qui capte et signale tout. Et, particulièrement, la présence, à Zarzouna, devant l'une des maisons, d'un véhicule se particularisant parfaitement par ledit signalement. Un guet-apens et trois membres «dedans»... Ces informations ont été suffisantes pour mettre en branle la police de Ras Jebel. Quatre policiers en civil, dans une voiture banalisée, se sont mis à surveiller de loin la D Max blanche «incriminée». Dès que celle-ci a démarré, en direction de la périphérie de la cité, que le véhicule banalisé des policiers s'est spectaculairement dressé en travers de la route empruntée par les voyous recherchés... Le spectacle digne des plus grands films policiers n'a pas été alors évidemment sans ameuter la foule de badauds cherchant à savoir le pourquoi de cette embuscade... Il s'agit du maître du vélomoteur et aussi d'une gargote, une baraque vétuste, «plantée» anarchiquement à Zarzouna, juste pour servir les amuse-gueules et griller les poissons fournis surtout par les pêcheurs et adeptes de Bacchus des environs. Un palmarès... «génial» Quant au quatrième élément de la bande, qui a été identifié, il est encore en fuite, et fait l'objet d'un avis de recherche, diffusé auprès de l'ensemble du réseau de sécurité. En poussant l'enquête avec les inculpés coffrés, ceux-ci ont fini par reconnaître, de fil en aiguille, qu'ils s'étaient associés dans le cambriolage d'une bonne douzaine de maisons, pour la plupart du côté de Zarzouna. Le butin ramassé a été, en partie, récupéré et restitué aux victimes. Tandis que le reste des objets volés a été déclaré écoulé aux lendemains des incursions entreprises par le quatuor. Sur ce, le trio vient d'être déféré devant le parquet de Bizerte, où l'instruction judiciaire suit activement son cours.