Le programme d'aménagement des plages va démarrer au cours du mois de mai prochain. Une enveloppe de 2,5 MD a été allouée à cette opération qui vise à dépolluer les plages et à améliorer leur aspect avant d'accueillir les vacanciers. Site balnéaire par excellence, la Tunisie souffre de la pollution de certaines plages, à l'instar de celles situées à la banlieue sud comme Ezzahra et Hammam-lif. Le canal de Oued Meliane déverse une grande quantité d'eau usée polluée dans la mer. Même les stations d'épuration débordées ne sont plus en mesure d'épurer l'eau d'une façon adéquate. D'où la nécessité de trouver, à l'approche de la saison estivale, qui connaît une affluence des touristes vers les zones balnéaires, les solutions nécessaires en vue de redonner à nos plages un aspect propre. Les Tunisiens établis à l'étrangers, qui retournent pendant quelques jours en Tunisie pour voir leur famille, ont besoin, eux aussi, d'une belle plage propre pour se rafraîchir. La pollution des plages provient aussi des riverains dont certains ne s'empêchent pas de jeter les déchets près des rochers, ce qui rend difficile leur ramassage par les éboueurs. Ces déchets qui moisissent pendant une longue période aux environs de la plage attirent les rats et constituent un espace approprié pour les larves et on ne s'étonne pas de la multiplication des insectes et des moustiques au cours de la saison estivale. Un programme d'aménagement des plages M. Chokri Ben Hassan, Secrétaire d'Etat aux Affaires locales et de l'Environnement, nous a indiqué que l'aménagement des plages va démarrer au cours du mois de mai prochain. Et d'ajouter : «Toute installation sur les plages doit se faire désormais en coordination entre les municipalités concernées, les gouvernorats et l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal) ». C'est qu'au cours des dernières années, les installations de certains projets sur les plages — comme les cafés et les fast-foods—, ont été faites d'une façon anarchique et cela a contribué aussi à la pollution des plages. L'année dernière, le montant alloué pour l'aménagement des plages en l'occurrence 700 mille dinars n'a pas permis d'atteindre les objectifs escomptés en matière de propreté. D'où la décision de porter ce montant à 2,5 MD au cours de cette année en vue d'assurer une meilleure dépollution des plages pour accueillir les estivants dans de bonnes conditions. Le marché va permettre à l'entreprise sélectionnée d'effectuer les travaux prévus selon un calendrier précis pour que les plages soient prêtes au cours du mois de juin, période d'affluence des vacanciers. M. Ben Hassan a ajouté que «l'aménagement des plages qui va concerner tout le littoral ne va pas se limiter à la saison estivale mais aussi au cours de certaines périodes de l'année, et ce, dans le but d'assurer une propreté durable tout au long de l'année». Pour ce qui est de la qualité de l'eau de mer, c'est au ministère de la Santé de définir éventuellement les plages qui seront interdites ou déconseillées à la baignade sur la base d'analyses périodiques de l'eau dans les laboratoires pour s'assurer qu'elles sont saines et ne comportent pas de bactéries nuisibles à la santé. En 2015, une liste de 26 plages interdites à la baignade réparties sur 7 gouvernorats a été établie. Ces plages ont été considérées trop polluées par la direction de l'hygiène du milieu et de la protection de l'environnement relevant du ministère de la Santé publique. Il va sans dire qu'il est interdit de faire baigner les animaux — comme les chiens et les chevaux — dans les plages au milieu des vacanciers. Pourtant, de telles scènes ont été vues dans plusieurs plages au cours des dernières années. Certaines personnes vont jusqu'à uriner sur le sable et dans les rochers, ce qui contribue à la saleté de ces lieux très fréquentés. Notre interlocuteur nous rappelle les amendes prévues par la loi en vigueur de 40 à 60 dinars mais aussi d'autres sanctions plus lourdes que l'Apal peut appliquer à l'encontre des fautifs responsables de la pollution de la mer ou de la plage. Le ministère des Affaires locales et de l'Environnement collabore étroitement avec le ministère du Tourisme dans l'aménagement des plages qui est financé en commun. De plus, le Fonds de protection des zones touristiques finance certaines actions menées par les municipalités côtières en vue de renforcer la propreté. Suite aux propositions formulées par les municipalités chaque année, des subventions sont octroyées à 41 communes situées dans les zones touristiques pour qu'elles puissent mener leurs travaux sans se soucier de l'aspect financier. La propreté des plages demeure, cependant, une responsabilité collective qui implique tous les intervenants comme les municipalités, les citoyens et les promoteurs de petits projets. La mentalité doit changer pour faire de nos plages un point fort du tourisme tunisien.