Ils sont 40.000 agriculteurs à exploiter quelque 350.000 hectares de terres domaniales agricoles sur l'ensemble du territoire national depuis plusieurs décennies. Sauf qu'ils ne détiennent pas de titres de propriété. Ce mardi, Youssef Chahed, chef du gouvernement, s'est rendu à La Manouba où il a donné le coup d'envoi de la campagne nationale de régularisation de la situation de ces terres et des agriculteurs qui les exploitent Au moment où le Conseil de la choura d'Ennahdha dicte ses conditions pour soutenir le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, qu'Issam Chebbi, secrétaire général d'Al Joumhouri, s'allie avec Ettakatol, le Courant démocratique et Tounès Al Irada pour lancer l'alliance politique et civile contre le projet de loi en question, que Mohsen Marzouk, secrétaire général de Machrou Tounès, répète quotidiennement à qui veut l'entendre que «le gouvernement d'union nationale a vécu» et que les jours de Youssef Chahed sont désormais comptés, que Slim Riahi, président de l'Union patriotique libre (UPL), règle ses comptes avec les policiers «qui ont tabassé nos supporters à Radès et ont dévoilé les secrets de notre dakhla» et que Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nida Tounès, compte les députés qui n'ont pas encore déserté le groupe parlementaire nidaiste et garde le silence sur les raisons qui ont poussé les femmes députées nidaistes, dont Leïla Chettaoui, la présidente de la commission parlementaire d'investigation sur les réseaux terroristes, à quitter le parti, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, agit sur le terrain et va à la rencontre des citoyens de La Manouba pour donner le coup d'envoi de la campagne nationale de régularisation de la situation foncière agricole. Mardi 2 mai, à La Manouba, a été amorcé le processus qui permettra à 40 mille agriculteurs exploitant actuellement 350 mille ha de terres domaniales agricoles sur l'ensemble du territoire national d'accéder à la propriété des terres qu'ils exploitent depuis des décennies, voire depuis l'époque coloniale pour certains. Et on va commencer par cinq agriculteurs dans le gouvernorat de La Manouba, la finalité étant, comme le précise Mabrouk Korchid, secrétaire d'Etat chargé des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, «d'inclure des milliers d'agriculteurs dans le circuit économique et de relancer l'investissement et le développement dans toutes les régions à même de donner une grande impulsion à l'économie et offrant à l'Etat d'importantes recettes, tout en atténuant les difficultés devant les agriculteurs afin qu'ils puissent développer leurs projets en bénéficiant des crédits bancaires et des différents privilèges». Maintenant que le processus d'appropriation des terres domaniales agricoles est déclenché à partir de la région de La Manouba en attendant les autres régions du pays, qu'en est-il des terres dites collectives qui vivent la même situation et dont les exploitants attendent un geste de la part des autorités publiques ? Du côté du ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, on assure que «la régularisation de la situation des terres collectives relève des compétences des conseils régionaux et locaux». Il faut donc attendre la création de ces conseils pour que les exploitants des terres collectives puissent se les réapproprier.