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Absence non justifiée du cinéma arabe
35e Fajr international film festival (Iran)
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 05 - 2017


De notre envoyée spéciale Neila Gharbi
Le film iranien «The Home» d'Asghar Yousefi Nejad a remporté le Golden Simorgh de la 35e édition de Fajr international film festival, qui s'est déroulé du 21 au 27 avril à Téhéran. La Tunisie était représentée au jury de la compétition du cinéma asiatique avec Néjib Ayed, directeur de la prochaine édition des Journées cinématographiques de Carthage.
Le succès du cinéma iranien est planétaire. Dans la plupart des festivals dans le monde, les films iraniens remportent des prix. La recette d'une telle réussite, c'est que les cinéastes iraniens savent raconter des histoires simples à la portée de tout un chacun avec des moyens cinématographiques modestes et épurés, à l'instar de «The Home» dont l'action se déroule dans un huis clos.
Fajr international film festival, créé en 1982, est une occasion pour découvrir les meilleures productions annuelles du cinéma en Iran mais aussi dans le monde. Si cette année encore les grands réalisateurs sont absents, le festival a révélé de nouveaux cinéastes de talent comme Asghar Yousefi Nejad dont c'est le premier long métrage et Rambod Javan («Negar») qui a plusieurs films à son actif. Si son film n'a pas remporté de prix, il a connu un succès public considérable. Il s'agit d'une enquête policière menée par une jeune femme sur la mort de son père. Poursuites en voiture, armes à feu, bagarres, etc. sont les principaux ingrédients de cette fiction où la femme prend une place réservée jusque-là à l'homme.
Le cinéma iranien en tête
Le cinéma à caractère social continue sa percée et sa présence massive. Le principal centre d'intérêt est la famille mais aussi les thématiques sociales notamment dans le genre enquête : le cas de «The Home» qui raconte le retour d'une femme chez sa famille après 6 ans d'absence et qui enquête sur la mort de son père transféré pour autopsie.
Au sujet des délibérations, Uberto Pasolini, président du jury, avoue qu'elles étaient compliquées du fait qu'il y avait au moins quatre films très intéressants et qu'il fallait les départager. Il s'agit de «The Home» d'Iran, «Glory» de Bulgarie, «Guilty men» de Colombie et «Mr No Problem» de Chine qui sont dans des registres complètement différents. Concernant le film «The Home» qui a remporté le grand prix, en 30 secondes, on est projeté dans l'histoire, la famille et la maison où se passe l'action. L'intérêt du film est qu'il se situe entre la comédie et le drame. Par ailleurs, la sélection est bonne, il est très rare de voir des films de haut niveau», admet-il.
Les films d'autres sections du festival sont de la même veine sociale et même si leurs auteurs tentent de s'exprimer dans d'autres genres cinématographiques comme l'horreur, la comédie ou encore la science-fiction, le résultat n'est pas toujours satisfaisant. Et c'est toujours dans le social que le cinéma iranien excelle. Pourtant, la demande du public iranien est forte et pressante au niveau des films de genres. A ce titre, le succès public de «Negar» explique la soif des spectateurs iraniens, surtout les jeunes, pour d'autres genres.
La thématique sociale et le traitement à la fois sobre et efficace avec lequel sont abordés les sujets de films, qui fascinent tant les occidentaux, s'avèrent rabâchés. Les attentes du public iranien sont autres. Il est en quête de films plus ouverts sur des expressions cinématographiques plus appropriées à leur époque.
Sauf le cinéma égyptien
Sauf le film égyptien «In the last days of the city» de Tamer El Said, le cinéma arabe et africain était quasiment absent. Les directeurs de festivals étaient invités à cette manifestation, dont Néjib Ayed, directeur de la 28e édition des JCC et qui était membre du jury de la compétition des films asiatiques et des pays islamiques. «La sélection des films est bonne. La plupart viennent de pays dont le cinéma est très peu connu. Les deux prix que nous avons décernés : le premier est destiné au film «Returnee» du Kazakhstan. Un film spécial, très sobre, très esthétique, avec des comédiens fabuleux, des décors magiques et un professionnalisme qui a bluffé le jury.
Le 2e prix a été attribué à «Wolf and sheep», un film afghan réalisé par une femme. Un film innovateur, d'une beauté et d'une poésie que je n'ai pas vues depuis longtemps dans le cinéma asiatique», déclare Néjib Ayed, qui a, d'autre part, fait son marché pour les prochaines JCC. «J'ai déjà sélectionné 5 films», révèle-t-il sans donner de titre, estimant que le festival Fajr est bien organisé grâce à l'efficacité des mécanismes mis en place.
A propos de l'absence tunisienne, elle est due, selon lui, à la méconnaissance de ce festival de la part des cinéastes tunisiens. «Nous n'avons pas fait l'effort de comprendre ce festival. J'ai demandé aux organisateurs de faire, la prochaine fois, une sélection de films maghrébins et de négocier avec les producteurs et réalisateurs».
Mounira Ben Halima, directrice au département du cinéma du ministère de la Culture, participe pour la première fois à ce festival. «Par comparaison avec la production de films arabes, la participation qui se limite à un seul film égyptien est timide. Les cinéastes ne connaissent pas bien cette manifestation et en sont donc réticents d'autant plus que la culture de l'Iran est un peu éloignée par rapport à la culture des pays du Maghreb. C'est sans doute cela la cause», explique-t-elle, soulignant que c'est la première participation officielle de la Tunisie à ce festival, et ce, dans le cadre des échanges culturels entre les deux pays. «Je suis contente de cette participation qui constitue une fenêtre ouverte sur le monde».
Pour sa part, Aziz Khouadir, directeur du festival du film du désert au Maroc, était invité pour participer au marché du film et prospecter les films de pays peu connus. «Au Maroc, il n'y a pas un intérêt particulier pour ce festival peut-être pour des raisons d'ordre politique. Il faut dire que c'est cette année qu'il y a eu reprise des relations diplomatiques avec l'Iran. Probablement que l'an prochain, le Maroc sera mieux représenté», ajoutant que le festival est bien organisé, le programme est riche et diversifié et l'accueil chaleureux.
Mohamed Malas, cinéaste syrien, a animé une master class. «Je le dis avec beaucoup de sincérité, le festival Fajr a beaucoup évolué et réalise un tournant positif. Il y a quelques années, il était limité et fermé sur lui-même. Cette année, il fait montre d'une grande ouverture sur d'autres cinématographies. La présentation des films dans un seul espace, le complexe Charsou, ainsi que le nombre de films programmés dans toutes les sections constituent une réelle réussite. J'ai participé à une master class à l'Institut du cinéma et du théâtre à Téhéran et au cinéma Felstine où j'ai parlé de mon expérience cinématographique. Le grand nombre d'invités prouve, s'il en est besoin, que le festival est en train d'évoluer positivement. Je suis à la fois surpris et étonné de l'absence des pays arabes. Je ne trouve pas de justification sauf des réticences d'ordre politique qui sont des prises de position sans fondement».


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