Une carrière longue de vingt ans, dont huit en équipe nationale, fait de Hosni Zouaoui un des joueurs les plus respectés au sein de la famille cabiste. Le club nordiste a toujours enfanté des talents qui ont marqué de leur empreinte le football tunisien. Parmi ceux-ci figure Hosni Zouaoui, qui a raflé tous les titres remportés par le CAB. Né en 1959 à Menzel Bourguiba, il signe sa première licence avec les cadets en 1974, puis accède rapidement en équipe senior en 1977 avec laquelle il joue 17 ans d'affilée. Quand il raccroche les campons, il a 36 ans. Une carrière bien remplie ! Il gagne deux Coupes de Tunisie, en 1982 contre le CA (1-0, but de H. Ben Doulet) et en 1987 face à l'ASM (1-0, but de Lotfi El May). Entre-temps, il remporta le titre de champion de Tunisie avec les Baratli, Mfarrej, Chellouf, Ben Saïd, Mondher Mokrani, Yassine Dziri, Shaïek, Ezzeddine Ben Saïd, Mourad Gharbi, Mondher Almia, Ben Doulet, Ben Chaâbane (gardien de but), et bien d'autres qu'on oublie. Une génération qui a fait parler la poudre à l'époque. Mais ce n'est pas tout, l'ex-international du CAB gagne le tournoi Saâd-Karmous, un titre honorifique, mais très disputé et très convoité. Hosni Zouaoui se rappelle encore de son premier match contre l'EST qu'il suivait du banc des remplaçants. Il avait à peine 18 ans. Ce jeune milieu défensif, très athlétique et élégant, est convoqué en équipe olympique en 1980. L'année suivante, Kulesza l'appelle en équipe nationale pour y demeurer jusqu'en 1988. Là, il vécut plus de déceptions que de bons souvenirs. Les conditions de travail n'étaient pas bonnes, il n'y avait pas d'encouragement du tout, selon Hosni Zouaoui. «La Coupe de 1982 est encore dans les mémoires...» «A l'inverse, avec le CAB, j'ai vécu des moments de sensations intenses. Le pic est venu avec cette victoire en finale de la Coupe de Tunisie en 1982 contre le CA à El Menzah qu'on a gagné 1-0, but exceptionnel de Hamda Ben Doulet en 1ère période de jeu. La joie était indescriptible. Il fallait voir l'ambiance qui régnait à Bizerte une semaine avant le match. Des banderoles accrochées partout dans la ville, aux couleurs du club nordiste «jaune et noir», rendaient le cadre enchanteur et charmant à la fois. La mobilisation était générale. La responsabilité et la pression qui pesaient sur nous nous rappelaient que nous n'avions pas droit à l'erreur. C'était très excitant. Jeunes, moins jeunes, hommes, femmes et enfants étaient en permanence autour de nous à nous encourager. Le moral était au zénith ! L'engouement était total. Nos efforts à tous les points de vue ont été récompensés. Jamais un événement n'a été célébré avec autant de ferveur et autant de joie. Nous étions escortés de Tunis à Bizerte par une file de voitures interminable, accompagnée de klaxons sans discontinuer. C'est que les supporters cabistes avaient soif de titres. Et pourtant, ce ne sont pas les talents qui manquaient pendant la période qui nous a précédés. Des talents comme Khaled Gasmi, Abdeljellil Mehouachi, Othmane Mellouli, Ali Manaï, Ridha Mokrani, Med Salah Kchok, N. Loukil, Néjib Mazari, Youssef Zouaoui, N. Guedda, Ghazi Limam, feu Choulek, Driss Haddad, et nous en oublions, n'avaient rien à envier, à leur époque, aux meilleurs, mais ils n'ont jamais remporté de titres. Tout l'argent du monde ne pouvait se substituer aux sensations fortes ressenties par tous les joueurs et les Bizertins d'une manière générale. Le premier trophée remporté après l'Indépendance a eue, donc raison de la frustration qu'on vivait en permanence. On a rêvé d'une distinction sur le plan sportif, on l'a eue, quel bonheur ! Les titres gagnés en 1984, 1987, 1988 sont d'une importance extrême, mais ils n'ont pas le même goût». «Maâloul, le choix idéal» A propos de la désignation de son ancien coéquipier en équipe nationale, Nabil Maâloul, comme nouveau sélectionneur, H. Zouaoui nous dit : «Dans les conditions actuelles, il n'y a pas un autre technicien tunisien qui puisse mener l'EN à bon port. Il y en avait trois en lice si je ne m'abuse : Faouzi Benzarti, Sami Trabelsi et Nabil Maâloul. Le choix s'est porté sur ce dernier, c'est une bonne chose. Il a appris de ses échecs passés, surtout quand le terrain n'était pas propice à la réussite. Aujourd'hui, il faut que tout le monde se range derrière le Club Tunisie. Nabil Maâloul connaît parfaitement le football tunisien et ses problèmes. S'il a accepté cette deuxième chance, c'est qu'il sait qu'il peut réussir. Le choix du staff doit être en adéquation avec la stratégie de travail du nouveau sélectionneur. C'est un entraîneur qui a roulé sa bosse un peu partout. C'est quelqu'un qui a de l'expérience et, de surcroît, il a appris à être un bon psychologue, ce qui lui permet de tisser de bonnes relations avec ses joueurs. L'EN a des échéances importantes (Coupe du monde et Coupe d'Afrique des nations). La double confrontation contre la RDCongo les 28 août et 2 septembre prochain déterminera son avenir dans ces deux échéances. Il s'agit d'un énorme défi, surtout quand on sait qu'une qualification en Coupe du monde renflouerait les caisses de la FTF. Nabil Maâloul doit donc réussir pour que notre football démarre de nouveau. Nous ne pouvons que soutenir ce choix».