Financement, critères d'allocation des budgets, suivi et sponsoring, les quelques champions qui survivent encore naviguent à vue. L'élite a besoin d'un autre système plus cohérent et surtout simple et équitable. On l'a dit et on le redit encore une fois : la stratégie élite en Tunisie est à refonder. On opère avec un système biaisé en grande partie, et ce sont les athlètes champions qui en ont payé (et qui en payent encore) les frais. On opère encore d'une façon classique, lourde avec des procédures centralisées au niveau du ministère des Sports et qui, dans la plupart des cas, portent préjudice aux athlètes et à l'élite avec des performances qui sont de moins en moins brillantes. Peut-on tout reprocher au ministère des Sports qui n'a pas, faut-il le reconnaître, les moyens d'agir rapidement et efficacement à cause des complications bureaucratiques ? Un ministère des Sports n'est pas une société privée qui peut décider tout ce qu'elle veut. Il y a des lois, des procédures, un contrôle budgétaire strict (il s'agit de l'argent public en fin de compte). La direction de l'élite doit changer d'approche de financement de l'élite. L'actuelle approche est injuste parfois envers certains champions qui émergent. Qui décide du montant et du budget à allouer à un champion ? Comment gérer ce peu de dotations disponibles du ministère face à cette demande qui n'en finit pas ? Et le suivi technique et sportif des performances sur l'année qui s'en charge et est-ce que l'appréciation est objective ? Mais le maillon le plus faible dans cette stratégie de l'élite reste, à notre avis, les fédérations sportives qui ne font aucun effort technique ou financier pour aider leur champions. Ces fédérations proposent-elles les bons athlètes pour être financés ou est-ce qu'elles privilégient certains noms pour des raisons de loyauté ? Ces directeurs techniques et responsables de l'élite dans les fédérations ne font rien pour planifier une carrière d'un champion (le bon choix de tournois, de lieu de préparation, des objectifs...). Résultat, des ressources mal administrées, des champions lésés, des bras de fer et des performances en baisse. C'est tout un système qui doit être complètement réfléchi. Avec surtout le courage de prendre les bonnes décisions.