La stratégie énergétique pour 2030 vise à préserver le mix énergétique en optant davantage pour les énergies renouvelables propres pour la production d'électricité à hauteur de 30% Un appel à projets pour la production d'électricité à partir des énergies renouvelables dans le cadre du régime des autorisations a été lancé, le 11 mai 2017, par le ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables. Il s'agit d'impliquer les privés à la production d'électricité pour satisfaire une demande de plus en plus importante. Cet appel à projets a été annoncé lors d'une conférence organisée hier en marge du Salon international des énergies durables (Sied'2017) qui a eu lieu au Parc des expositions du Kram. Organisée par l'Agence nationale de maîtrise de l'énergie, en collaboration avec la coopération technique allemande (GIZ) et le Centre régional de l'énergie renouvelable et l'efficience énergétique (Rcreee), la conférence a été placée sous le thème révélateur «Ensemble pour une énergie durable dans la région Mena». Lors de son intervention, Mme Héla Cheikhrouhou, ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, a mis en exergue l'importance de la conférence dont l'objectif est de contribuer à parvenir à un système régional efficient en matière d'énergies renouvelables. Il s'agit de généraliser l'utilisation de cette énergie à tous les utilisateurs d'ici à 2030. L'oratrice a rappelé que le mix énergétique en Tunisie est très diversifié mais la dépendance au gaz naturel est encore forte et ne couvre que la moitié de la demande. Les privés autorisés à produire Mieux encore, la stratégie énergétique pour 2030 vise à préserver le mix énergétique en optant davantage pour les énergies renouvelables propres pour la production d'électricité à hauteur de 30%. Un intérêt est donné également à l'efficacité énergétique. Un important programme a été lancé au niveau résiduel pour inciter les habitants à intégrer le photovoltaïque en intervenant auprès des banques pour le financement. Le Fonds de transition énergétique contribue, lui aussi, à élargir l'utilisation des énergies solaire et éolienne. Un projet a été lancé à Tozeur avec un financement du partenaire allemand. Le ministre a rappelé qu'en 2015, une loi n°12 a été promulguée pour permettre la production d'électricité par le secteur privé en optant pour les énergies renouvelables pour satisfaire leurs propres besoins et vendre l'excédent à la Steg après signature d'un contrat. Le régime de concession autorise les privés à produire l'électricité, à vendre et à exporter. Le décret de 2016 fixe les conditions et les modalités de la production d'électricité à partir des énergies renouvelables. Des cahiers des charges sont mis à la disposition des soumissionnaires pour la moyenne et haute tension. Le ministère a programmé, cette année, une capacité de 100 mégawatts à la faveur de l'installation d'une centrale éolienne. Pour ce qui est de l'énergie solaire, la capacité est également de 100 mégawatts et les projets seront réalisés dans le cadre du régime de concession. La Steg achètera la production des entreprises privées. Le premier appel à projets a été lancé le 11 mai 2017 par le ministère à l'intention des porteurs de projets qui sont intéressés par la production d'électricité à partir des énergies renouvelables. Un manuel de procédures est même disponible sur le site web et peut être consulté par les internautes. La capacité qui doit être disponible dans six mois est de 60 mégawatts. Les promoteurs doivent présenter leurs dossiers jusqu'au 15 novembre 2017. On va procéder à la sélection de 16 projets dans le cadre de cet appel à projets pour acheter une capacité allant jusqu'à 60 mégawatts. Les conditions de participation Le manuel de procédures comporte un ensemble de données pour bien exploiter la centrale électrique à créer en tenant compte de l'expérience du promoteur dans le solaire ou l'éolien, des compétences techniques, de la création d'emplois, de la valeur ajoutée, des modalités de financement, des règles de sécurité... Les dossiers à présenter doivent donc satisfaire les exigences de ce manuel de procédures. La Tunisie dispose déjà d'une expérience dans le domaine à la faveur du projet Prosol qui a permis à plusieurs bâtiments d'installer leurs plaques photovoltaïques. Il a été possible d'installer une capacité e 35 mégawatts grâce audit projet. La loi n°12 de 2015 a repris ce projet. L'autoproduction entre dans le cadre du développement durable et génère des emplois stables. Près de 200 entreprises employant environ 5.000 personnes sont actives dans ce domaine. La Tunisie a fait son choix pour les énergies renouvelables pour satisfaire des besoins en constante évolution. Dans le même sens, M. Abdessalem Khazen, de l'Anme, a indiqué que les ressources énergétiques sont en déclin, les besoins augmentent et le déficit se creuse d'une année à l'autre. Les besoins sont de 97% en gaz naturel et en fioul, alors que 50% de nos besoins en gaz sont importés. Les pouvoirs publics cherchent à trouver une solution à l'horizon 2030 pour assurer la sécurité énergétique. D'ailleurs, la Tunisie a signé l'Accord de Paris lors du Sommet mondial sur le climat. Plusieurs programmes ont été mis en œuvre au niveau national à commencer par le programme des bâtiments solaires, le programme des chauffe-eau solaires depuis 2001, l'électrification rurale, le pompage, l'éclairage public et le dessalement de l'eau. Autant de programmes qui ont profité à la population. L'objectif est d'atteindre 30% d'électricité par les énergies renouvelables en 2030. Une commission technique statue pour approuver les projets dans le cadre du régime de concession. En fait, trois régimes sont disponibles dans ce domaine, à savoir ceux de l'autoproduction, de la concession et de l'autorisation. Dans le cadre du Fonds de transition énergétique, des subventions peuvent être accordées aux promoteurs qui disposent aussi d'une ligne de crédit à taux bonifié ainsi que d'un fonds d'investissement.