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L'ineptie d'un système à deux groupes : Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Dossier : Bilan de la formule du championnat de la ligue 2
Des clubs dont les activités sont «gelées» durant 7 mois, sans compétition, sans engouement, sans recette, sans perspective et sans entraînement, c'est la mort à «petit feu» d'équipes déjà moins nanties à tous les niveaux. Une phase finale proposée. Des alternatives complexes adoptées, un système loin de trouver grâce aux yeux des puristes, la formule du championnat de L2 n'a pas convaincu, loin de là. Ce système est une ineptie. Des clubs condamnés à un chômage technique dès l'hiver. Une phase 1 harassante et qui impacte les organismes des joueurs. Un module où, outre les candidats aux places d'accessit, un 3e larron pourrait très bien s'y greffer à condition qu'il dispose d'une équipe de l'élite (play-out de L1) classéé dans le ventre mou de ce même championnat. Une aberration ! A la rigueur, il aurait mieux valu laisser le championnat en l'état et y apporter des ajustements plus en phase avec nos spécificités. Actuellement, s'il l'on pousse l'ironie, le fameux «ventre mou», expression consacrée du jargon sportif, n'a actuellement plus de raison d'être. Car au final, en L2, le tableau est clairement scindé en deux parties bien distinctes. Il y a même un terrible nivellement par le bas, donc, dans notre football. Le «Top 3» a ainsi tremblé sur des fondations rendues fragiles par l'émergence de nouveaux clubs ambitieux. Les perspectives, à moyen terme, aiguisent aussi les appétits et renforcent encore un peu plus les ambitions des uns et des autres. Cela, fondamentalement, est louable. Sauf qu'il y a le revers de la médaille et des goulots d'étranglement qui s'installent au sein de notre sport roi. Bref, bien avant de passer au play-off, l'on a noté que tout ce monde s'est tenu dans un mouchoir. La lutte pour les places d'accessit s'annonçait donc féroce. Merci pour le suspense. Sauf qu'il suffit qu'un club musarde en chemin; et le voilà qui passe de vie à trépas. C'est un système encombrant, fatigant et sans pitié. Désormais, les clubs de L2 ne parlent plus de déficit de jeu, mais de déficit de points ! Les clubs directement relégués en L3, assez tôt cet hiver, pensent sûrement à cette insuffisance comptable. Le Football Club de Hammamet, l'Olympique du Kef, l'US Siliana, le Croissant S. Msaken, Grombalia Sport et le Stade Nabeulien ont ainsi dû ronger leur frein durant un bon bout de temps. Le principe des vases communicants Certes, en football, la pression fait partie inhérente de la vie quotidienne des clubs. Mais si l'on privilégie la course aux points par rapport au spectacle, le beau jeu ne sera plus inscrit dans l'ADN des footeux. Qui ne se rappelle pas des péripéties du match entre l'ASK et EGSG! Une tournure des événements tout simplement inacceptable... Match après match en Ligue 2, surtout lors de la première phase du championnat, des questions essentielles ont fusé, des pratiques peu orthodoxes ont été adoptées ! L'important investissement consenti n'en valait forcément pas la chandelle. L'on note à décharge aussi (car le principe de la double poule a aussi des avantages), qu'outre le wagon de tête, le principe des vases communicants est plus que jamais présent dans ce système. Le 5e de L1 (play-out) bataillera avec le 3e de L2 (play-off), tout bénéficie pour les amateurs de sensations fortes. C'est donc aussi un système de poules dites «promotionnelles» sur la base d'un «play-down» qui accoucherait éventuellement d'une descente supplémentaire ou d'une montée aussi spectaculaire qu'inespérée. Bref, la possibilité d'avoir un troisième promu est plus que d'actualité. Chômage de circonstance Le modèle du championnat de L2 est à bout de souffle. Il faut forcément abandonner cette formule et revenir à une conception plus juste. En effet, avec ce système où trois clubs par groupe ont joué le play-off et trois autres ont déjà été relégués à l'échelon inférieur, 16 clubs (deux de la Ligue 1 déjà relégués à l'issue de la phase 1 du championnat) et 14 équipes de L2 ont achevé assez tôt leur saison ! Sorte de chômage précoce et structurel à partir de février-mars dernier ! Force est de constater que c'est pas commun comme destin. Mieux encore, si la prochaine saison débute au mois d'août, ils en seront à plus de sept mois d'arrêt ! Un club dont les activités sont «gelées» durant 7 mois, sans compétition, sans engouement, sans recette, sans perspective et sans entraînement, c'est la mort à «petit feu» de ces équipes déjà moins nanties à tous les niveaux. Dysfonctionnements Un joueur professionnel est avant tout lié par contrat. S'il doit honorer son avenant, son employeur doit aussi tenir ses engagements légaux. Or, les tenants et aboutissants de ces clubs ont-ils payé leurs joueurs rubis sur l'ongle durant cette longue période de jachère ? Et en cas de non-paiement de leurs dus, que se passe-t-il ? La réglementation en vigueur est claire à ce sujet. Un joueur non payé durant plus d'un trimestre devient libre de droit et son engagement devient caduc. En clair et si l'on se projette vers l'avenir, au coup d'envoi de la prochaine saison, le club sera amputé de ses meilleurs éléments, partis monnayer leurs services ailleurs. C'est un contexte insoutenable et paradoxal quand on sait que les tenants de notre football se plaignent de la surcharge des calendriers. Ils n'ont forcément prévu des aménagements que pour l'élite et pas pour le menu fretin. Notre football est à l'agonie. Il est élitiste, mais ses tenants recourent à une stratégie de communication populiste. C'est à y perdre son latin ! Et pour couronner le tout, outre la formule adoptée du championnat, qui fait débat depuis un certain temps déjà, notre sport roi est entouré de suspicion de malversations diverses. L'on se rappelle à ce propos le fameux match entre l'ASK et EGSG. Interrompu durant 30 minutes, alors que Gafsa menait au score, Kasserine a, par la suite, signé deux buts lors du «money-time» et assuré par là même son maintien en L2. C'est le FC Hammamet qui en a payé le prix fort, directement relégué en L3 ! L'arbitre Youssef Sraïri n'y avait vu que du feu. Cherchez l'erreur !