La Tunisie compte beaucoup pour les Chinois en cette perspective notamment avec un intérêt d'une importante entreprise chinoise à installer une ligne d'assemblage de voitures électriques dans le sud tunisien, à Zarzis Dans un contexte mondial très compétitif, l'Initiative du président chinois Xi Jinping et son projet phare depuis son arrivée au pouvoir en 2013, l'Initiative «One Belt One Road», considéré comme le projet du siècle, fait son chemin avec l'implication de plus de 68 pays, 85 d'ici la fin de l'année, totalisant 40% du PIB mondial. La Chine promet de débloquer 780 milliards de yuans chinois, plus de 113 milliards de dollars US supplémentaires. Le Forum de « La Ceinture et la Route de la Soie », qui vient de prendre fin à la capitale chinoise, Pékin, les 14-16 mai 2017, organisé en une réunion internationale de haut niveau sur l'initiative «la Ceinture et la Route», voulait promouvoir ce vaste projet commercial et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et l'Afrique. Des chefs d'Etat et de gouvernements provenant d'au moins 29 pays ont participé à cet événement majeur, outre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde. Plus de 1.200 personnes ont pris part au forum, dont des responsables, des experts, des hommes d'affaires, des représentants d'institutions financières et d'organisations médiatiques provenant de 110 pays, ainsi que des représentants de plus de 60 organisations internationales. Le forum a eu pour thème : « Le renforcement de la coopération internationale et la construction collective de ‘‘la Ceinture et la Route » pour un développement gagnant-gagnant''. Le président Xi a exprimé lors de ce forum la volonté d'en faire « le projet du siècle » qui sera bénéfique pour le monde entier. La deuxième économie mondiale promet de débloquer 780 milliards de yuans chinois, plus de 113 milliards de dollars US supplémentaires, outre les 40 milliards de dollars débloqués en 2015 pour les fonds ad hoc, les deux banques publiques, China Development Bank et Export-Import Bank of China, et d'autres banques commerciales chinoises. Le sommet a planché sur des engagements supplémentaires en matière de lutte contre le changement climatique, l'aide humanitaire, et la lutte contre la pauvreté. Le président a déclaré que la Chine à travers cette initiative ne vise pas à interférer dans les affaires internes des autres pays, mais plutôt à « forger des partenariats fondés sur le dialogue et l'amitié, plutôt que sur la confrontation et les alliances ». Renforçant cette idée, le conseiller d'Etat chinois Yang Jiechi a annoncé le 17 mai 2017 que le Forum de «la Ceinture et la Route» pour la coopération internationale avait montré une voie claire pour la coopération future. Selon Yang Jiechi, le grand plan de l'initiative est rédigé en une feuille de route claire. Le forum est la plus grande activité diplomatique multilatérale qui a été proposée et organisée par la Chine depuis la fondation de la République populaire de Chine. Le forum a envoyé un signal positif afin que toutes les parties travaillent ensemble pour construire une communauté de destin, qui serait extrêmement importante pour la Chine et le monde. La Chine n'a pas de motifs égoïstes et ne cherche pas d'intérêts égoïstes. Le pays a organisé le forum avec une attitude ouverte, inclusive, démocratique et transparente. Le forum a été composé d'une cérémonie d'ouverture, d'une table ronde et de rencontres de haut niveau afin que toutes les parties aient l'opportunité de participer pleinement au forum. « La participation large et approfondie de toutes les parties impliquées dans l'initiative contribueront énormément au développement de la Chine et du monde », a-t-il soutenu. Infrastructures et lignes d'assemblage Le Forum de l'initiative chinoise «Une Ceinture, une Route», qui est axé sur la coopération internationale diplomatique et économique, favorisera l'amélioration de l'infrastructure des pays adhérents et autres partenaires dans la région, et ce, notamment avec la signature de plus de 50 documents sur la construction d'infrastructures. La Chine avait déjà signé 46 accords de coopération avec 39 pays le long de la Ceinture et la Route notamment pour le renforcement des zones de libre-échange. Actuellement, la plupart des investisseurs dans les pays des nouvelles Routes de la soie sont des entreprises d'Etat, mais les faibles coûts vont attirer plus d'acteurs du secteur privé à y établir des usines à l'avenir. C'est ce qu'a analysé un bon nombre d'experts économiques chinois et autres. De même, la plupart des pays le long de l'initiative souffrent d'un retard dans leurs infrastructures, ainsi que des pénuries d'énergie. Selon des responsables chinois, cela indique un fort potentiel pour l'augmentation à venir de la participation et des investissements des entrepreneurs chinois. Dans ce sens, les coûts relativement faibles de la main-d'œuvre et du terrain sont considérés comme un autre facteur attrayant des pays des nouvelles Route et Ceinture de la soie et en font des destinations favorables pour l'implantation de lignes d'assemblage pour les industries de production à forte intensité de main-d'œuvre. La Tunisie compte beaucoup pour les Chinois en cette perspective notamment avec un intérêt d'une importante entreprise chinoise à installer une ligne d'assemblage de voitures électriques dans le sud tunisien, à Zarzis précisément. D'autres projets, de chemins de fer et de ports, sont dans le viseur des Chinois. Plus de 60 milliards de dollars d'IDE chinois De 2013 à 2016, lorsque l'initiative des nouvelles Routes de la soie fut proposée, les IDE chinois ont totalisé plus de 60 milliards de dollars, indiquait le 12 mai le Conseil des affaires d'Etat. L'année dernière, ceux-ci atteignaient les 14,5 milliards de dollars, représentant 9 % du total des investissements directs étrangers, selon une publication du ministère du Commerce (Mofcom). En 2015, ce chiffre avait connu une augmentation annuelle de 18,2 % pour atteindre les 14,8 milliards de dollars. Les économies avancées d'Amérique du Nord et d'Europe ont été les principales destinations pour les IDE de la Chine au cours des dernières années, mais les pays le long des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime sont également en train de devenir des points névralgiques, où les entreprises chinoises peuvent exporter la technologie développée en Chine et capitaliser sur des ressources bon marché, ont indiqué lundi des experts. Les commentaires de ces derniers font suite à la publication le 8 mai d'un rapport par l'agence américaine de recherche Brookings Institution, indiquant que « pour l'instant, la Chine investit au niveau mondial... Mais pas tellement dans son initiative des nouvelles Routes de la soie ». Celui-ci ajoute que les principales destinations des IDE chinois restent les zones traditionnelles comme l'Europe, les Etats-Unis, l'Australie et le Canada. La logique derrière les flux vers les Etats-Unis et l'Europe est consistante avec l'agenda gouvernemental de mise à niveau industrielle et d'entrée sur les marchés à forte valeur ajoutée, particulièrement maintenant que l'économie chinoise est entrée dans une période de nouvelle phase et que la qualité prime sur la quantité. En 2016, les IDE combinés de la Chine en Amérique du Nord et en Europe ont plus que doublé, atteignant un niveau record à 94,2 milliards de dollars, selon les chiffres publiés en février par Baker McKenzie. Cela représente 60 % du total des IDE chinois pour l'année. La Banque Asiatique d'Investissement et d'Infrastructure, AIIB, qui a avait commencé avec une vingtaine de pays membres fondateurs en 2015, est actuellement à 57 pays membres ainsi que 13 autres pays demandant adhésion. Le président de cette banque, Jin Liqun, a déclaré samedi dernier, en marge du sommet international de développement de Jiangsu (province de l'Est de la Chine), que ce nombre pourrait atteindre les 85 d'ici la fin de l'année. Nizar HAJBI avec china.org.cn