L'Agence de protection et d'aménagement du littoral a lancé le programme de nettoyage des plages à partir d'hier. Les travaux de nettoyage pour l'année 2017 concernent 120 plages sur une superficie totale de 7.200 hectares. Les travaux de nettoyage des plages prévoient le criblage et le ratissage du sable périodiquement à raison d'une intervention par semaine pour les plages publiques et de deux interventions par semaine pour les plages touristiques. Le coût des travaux de nettoyage est de l'ordre de 2,3 millions de dinars par an. Ce programme de nettoyage des plages est mis en œuvre par l'Agence de protection et d'aménagement du littoral en collaboration avec le ministère des Affaires Locales et de l'Environnement et le ministère du Tourisme et de l'Artisanat. En début de semaine, on a pu observer un tracteur faire des allers-retours et lisser le sable sur son passage à la plage de La Goulette dans la banlieue nord . En effet, la pollution a atteint un niveau alarmant sur cette plage: des bouteilles et des sacs en plastique, des restes de melon, des canettes de soda, des algues jonchent une grande partie de la plage dont le sable a perdu sa couleur dorée. Plages impropres à la baignade Quelques kilomètres plus loin, sur la plage de Sidi Bou Saïd, c'est presque le même paysage qui s'offre au visiteur : des bouchons, des sacs en plastique, des bouteilles en plastique sont dispersés ici et là. Cela donne déjà une idée de la situation environnementale des plages tunisiennes dont plusieurs sont impropres à la baignade. Mme Wassila, une ancienne habitante à Sidi Bou Said, est pessimiste. Pour elle, la situation dans la ville s'est largement dégradée depuis la révolution. «C'était une des plus belles plages de Tunisie au niveau de la sécurité et de l'hygiène», raconte-t-elle. «Aujourd'hui, je ne me baigne plus ici, la situation est catastrophique». Même constat pour le directeur de la salle des mariages de la Goulette: «Avant la révolution, c'était très calme, très propre ; ce n'est pas le cas de nos jours car le tourisme balnéaire local n'est plus un luxe. Il faut que tout le monde fasse un effort pour préserver la propreté des plages. Les citoyens doivent utiliser les poubelles mises à leur disposition sur les plages. La municipalité doit aussi faire son travail en vidant les poubelles à temps et en multipliant leur nombre». Donc, «Il faut continuer à organiser des sessions de sensibilisation à l'intention des enfants et des adultes afin qu'ils puissent agir en connaissance de cause et préserver le charme de nos plages». Saleh, un jeune, exprime, lui aussi, sa désolation et son mécontentement en déclarant : «C'est pathétique. La délégation spéciale et les citoyens sont responsables de cette situation. Certes, le citoyen est derrière cette pollution comme en témoignent les canettes de boissons gazeuses et les bouteilles en plastique jetés à tour de bras, mais je pense que la municipalité a failli à son devoir. Elle doit mettre en place un plan d'urgence pour faire face à ce drame écologique». Pour de nombreux habitants, la proximité de la plage du centre-ville est à l'origine de la pollution. «La plage da La Goulette est la plus proche de Tunis. De ce fait, elle est accessible par train à tout le monde», explique M. Lahbib, un retraité qui a grandi à La Goulette. Un responsable à la municipalité de La Goulette assure, de son côté, que l'état actuel des plages ne présente aucun risque pour la santé des baigneurs. Plusieurs fois par mois, un contrôle est effectué sur les plages pour s'assurer que «la situation est parfaite». Le secteur du tourisme paye la facture Professionnel dans le secteur hôtelier, M. Riadh a exprimé son étonnement face à cet environnement. «Honnêtement, dès mon arrivée, j'ai été choqué par le drame écologique. Pour moi, cette plage de la Goulette est une source de nostalgie. Nous gardons de très beaux souvenirs d'enfance. J'ai eu tort de conduire mes enfants ici pour se baigner entourés de bouteilles qui flottent sur l'eau. Une véritable décharge à ciel ouvert». Le tourisme tunisien est en train de payer la facture d'une pollution envahissante car les touristes préfèrent éviter les plages sales et impropres à la baignade. «Nous avons essayé, cette année surtout, de faire en sorte que l'opération de nettoyage soit menée rapidement. Cette opération qui a démarré le 15 mai se poursuivra jusqu'à fin septembre», a relevé M. Nabil Mokhtar, chef de projet de nettoyage des plages à l'Apal (Agence de protection et d'aménagement du littoral) ajoutant, par ailleurs, que ces travaux de nettoyage pour l'année 2017 concernent 120 plages sur une superficie totale de 7.200 hectares. La conscience citoyenne est l'élément principal pour garantir le charme de nos plages», ajouta-t-il. Pour lutter contre la pollution constatée sur nos plages, des efforts seront fournis par les habitants. Des actions de sensibilisation sont régulièrement organisées par des agents municipaux ou des bénévoles pour contribuer à nettoyer les plages. Ainsi, le citoyen tunisien doit faire preuve d'une attitude plus responsable et citoyenne afin que les plages restent propres. Le but est de fournir un cadre de vie adéquat pour les estivants car la propreté est une question de culture et de mentalité qui se transmet d'une génération à l'autre.