L'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) réitère son soutien aux efforts du gouvernement dans la lutte contre la corruption, conformément aux exigences de la loi et au contenu du document «l'Accord de Carthage». La centrale patronale a indiqué, dans un communiqué, publié hier, que «suite aux dernières arrestations effectuées par le gouvernement s'adossant sur les dispositions de l'Etat d'urgence en vigueur et dans l'attente d'avoir davantage de précisions sur cette question, elle encourage le combat de toutes les formes de violation de la loi et tout ce qui peut nuire à la sécurité du pays et son économie». L'Utica a souligné qu'elle ne défend que ceux qui respectent la loi, rappelant qu'elle a longtemps appelé les Tunisiens à se mobiliser contre la contrebande qui a détruit l'économie formelle. L'organisation a, cependant, recommandé aux moyens d'information et à l'opinion publique nationaux de «ne pas généraliser et faire l'amalgame entre les chefs d'entreprise qui s'alignent sur la loi et travaillent dans la transparence totale avec ceux qui l'enfreignent», les appelant à ne pas diaboliser les chefs d'entreprise et ternir leur image, ce qui porterait atteinte à la renommée de la Tunisie et impacterait sa capacité à attirer l'investissement». D'autre part, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Mohamed Ali Boughdiri, a souligné, hier, que son organisation soutient la campagne de lutte contre la corruption entamée par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, la qualifiant de « démarche courageuse». «Les dossiers des personnes soupçonnées d'être impliquées dans des affaires de corruption doivent cependant être fondés sur des données solides et fiables pour éviter ainsi les accusations injustes et mensongères», a-t-il souligné dans une déclaration à l'agence TAP. «La lutte contre la corruption en Tunisie et son déracinement on toujours été parmi les principales revendications de l'Ugtt», a-t-il dit, appelant le gouvernement à poursuivre cette campagne. Le chef du gouvernement avait souligné, dans une déclaration donnée hier aux médias au Palais du gouvernement à La Kasbah, que «le gouvernement va mener la bataille contre la corruption jusqu'à la fin et assume à cet égard toutes ses responsabilités». Cette déclaration intervient suite à la campagne d'arrestations, mardi, de plusieurs hommes d'affaires soupçonnés d'être impliqués dans des affaires de corruption. De son côté, l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a exprimé son total appui à l'initiative du gouvernement dans sa lutte contre la corruption, à l'issue des dernières arrestations d'hommes d'affaires soupçonnés d'être impliqués dans des affaires de corruption financière et administrative. L'organisation agricole a réaffirmé son soutien d'autant plus que « la conjoncture actuelle nécessite une approche sérieuse de lutte contre ce phénomène et l'application de la loi sur toutes les personnes impliquées dans la corruption, conformément au document de Carthage», souligne l'organisation agricole dans un communiqué publié hier. L'Utap a en outre appelé à la mise en place d'une stratégie claire, outre une volonté politique forte et inébranlable pour désamorcer le système de corruption et lutter contre les mafias et lobbies qui menacent toujours les intérêts des agriculteurs, leur mainmise sur les circuits de distribution des produits, des équipements agricoles, des semences et des animaux. L'organisation agricole a, par ailleurs, appelé tous les partis politiques, les organisations nationales et les journalistes à soutenir l'initiative du gouvernement et appuyer toute action visant à lutter contre la corruption, qualifiée « de fléau aussi important que la lutte contre le terrorisme». Dans le même contexte, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) a exprimé, hier, son appui total aux décisions et mesures prises par le gouvernement «visant à assurer le respect de la loi par tous et à placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération». Dans un communiqué, la Conect a qualifié les mesures décidées par le gouvernement Chahed de «courageuses et audacieuses» pour lutter contre la corruption et la contrebande quelles que soient leur forme et leur provenance. «En sa qualité d'organisation professionnelle citoyenne qui rassemble les entreprises organisées et structurées exerçant dans le cadre du régime fiscal réel, le respect de la loi et de leurs responsabilités sociétales, la Conect a, depuis sa création, appelé à la nécessité de lutter contre la corruption, la contrebande et le marché parallèle ainsi qu'à la protection et la promotion de nos entreprises qui constituent un acquis général pour tous les tunisiens et un facteur-clé pour l'emploi et le développement», lit-on dans le communiqué de la confédération. Elle estime que l'action du chef du gouvernement constitue le démarrage d'une profonde et stratégique réforme qui aura des retombées positives, certaines et importantes sur l'économie nationale, l'investissement local et étranger et le climat social dans le pays. La Conect a lancé, par ailleurs, un appel à tous les Tunisiens «pour relever ce défi historique en soutenant les efforts déployés pour lutter contre la corruption, la contrebande et le marché parallèle et en contribuant au développement de la culture du respect de la loi et de la lutte contre tout ce qui peut porter atteinte aux intérêts supérieurs du pays, à sa sécurité et à sa stabilité».