Jeûner au mois de Ramadan n'est pas généralement permis ou, du moins, conseillé aux diabétiques. Cependant, certains sujets peuvent répondre à cet impératif religieux sur autorisation de leurs médecins traitants. Chose nécessaire mais pas suffisante. Puisque l'intéressé doit veiller à se prêter à un contrôle assidu pour éviter l'hypoglycémie (chute de glucose) ou l'hyperglycémie (hausse du taux de glycémie), aux revers fâcheux sur la santé et pouvant provoquer le décès immédiat du sujet. L'idée n'est pas mal du tout. Dans la mesure où elle sort de la platitude publicitaire lassante. Elle est initiée par l'un des fabricants d'un modèle de glucomètre (pour l'analyse du taux de glycémie dans le sang) qui vient de confectionner, à l'occasion de l'avènement du mois de Ramadan, une mini-brochure. Une publicité non périssable L'originalité de l'initiative, c'est que la société concernée, au lieu de bourrer le crâne du lecteur d'informations vantant les mérites de ses appareils, de leurs hautes performances et de leur fiabilité, a simplement axé le contenu de sa publication sur le régime à suivre par les diabétiques qui pratiquent le jeûne, faisant ainsi passer habilement sa publicité à travers ces précieux conseils. La publication qui porte sur le label du glucomètre contient des renseignements si utiles et si importants pour le public ciblé que celui-ci n'oserait s'en passer et les jeter à la poubelle dès la première lecture. Notre santé avant le label ! Après avoir vanté les mérites d'une publicité non périssable aux dépens des éventuels atouts de la marque du glucomètre en question, nous avons jugé, quant à nous, utile et bien à propos d'en faire profiter les diabétiques défiant leur maladie pour l'amour de Dieu et par respect des prescriptions coraniques, de la synthèse des conseils en or fournis par cet intéressant guide. Pour éviter le pire Les patients diabétiques doivent prendre des précautions particulières durant le mois de Ramadan pour pouvoir gérer au mieux leur glycémie et éviter l'hypoglycémie durant la nuit. Durant le mois saint, l'on doit impérativement être à même d'identifier les symptômes de l'hypoglycémie, de savoir comment les gérer, de mesurer le taux de glucose, de boire beaucoup d'eau et aussi de prendre des repas équilibrés et modérés. Ce qui est non moins important, c'est de connaître les symptômes de l'acido-cétose due à des injections insuffisantes d'insuline risquant de mettre la vie du sujet en danger. Réagir à l'instant «T» Durant le jeûne, le risque de voir la valeur de glycémie chuter est plus fréquent que d'habitude. Dans le cas où les symptômes d'une hypoglycémie se font sentir, il faut absolument rompre le jeûne et prendre un verre de jus de fruits bien sucré ou trois morceaux de sucre. Il faut aussi contrôler la glycémie en cas d'interruption du jeûne et veiller à consulter le médecin traitant dès les premiers symptômes. Pour réduire le risque d'hypoglycémie, il est recommandé lors de la rupture de : Retarder au maximum le «shour» Prendre un repas équilibré Boire beaucoup d'eau Consulter le médecin pour qu'il adapte la prescription des médicaments Elaborer un régime alimentaire en collaboration avec le médecin traitant ou le diététicien. Les contrôles salvateurs Après la rupture du jeûne, le risque de voir la valeur de glycémie s'élever au-dessus de la normale augmente. Il est, en outre, impératif de contrôler régulièrement le taux de glucose pendant la durée du mois de Ramadan. Il est conseillé de le faire tôt le matin au moment du «shour» avant «El Imsek» (commencement du jeûne), à midi, puis juste avant l'«iftar» et enfin, deux heures après l'«iftar». Il est fortement recommandé d'interrompre le jeûne dans le cas où les contrôles du matin et de midi révèlent un taux de glucose en deçà du niveau souhaité.