En ajoutant le championnat national à la coupe de Tunisie et à la coupe d'Afrique des clubs champions, les Carthaginoises réussissent un carton plein. La saison 2016-2017 a représenté un autre triomphe pour le Club Féminin de Carthage. Le succès appelant le succès, le titre de championnat remporté avant-hier pour la 5e fois consécutive est la preuve de la domination des Carthaginoises et témoigne largement de leur statut de numéro un à l'échelle nationale, mais aussi sur le plan africain en s'adjugeant méritoirement leur premier titre continental lors de la CAC de Monastir, à la mi-avril. Une saison exceptionnelle et pleinement réussie. Lors de la «belle» de la finale du championnat national disputée à Sidi Bou Saïd en nocturne, le CFC l'a échappé belle devant son principal rival, le CSS. L'équipe de Fransisco Katindo s'est imposée sur le fil. On attendait un débat Nord-Sud d'un excellent niveau technique et d'une grande intensité. On a eu droit à un plateau de qualité entre deux protagonistes de valeur confirmée et aux ambitions partagées. On n'a pas été déçu! Cinq sets, des rebondissements, de l'engagement dans tous les secteurs du jeu et du suspense à revendre. Tels étaient les ingrédients d'une admirable finale qui a tenu toutes ses promesses. Les Carthaginoises voulaient confirmer leur suprématie et terminer la saison sur une nouvelle note gaie. Les Sfaxiennes ne pensaient qu'à prendre leur revanche sur les échecs subis face au même adversaire, en finale retour de dimanche dernier sur le même parquet, et en finale de la coupe de Tunisie, et en quarts de finale du championnat d'Afrique des clubs. Cela faisait un peu trop! Bassam Fourati, l'entraîneur du CSS, qui dispose d'un effectif dont la moyenne d'âge est de 21 ans, a fait confiance à un effectif renforcé par une Rym Missaoui omniprésente et sereine pour espérer redonner à l'équipe de Sfax le lustre qui était le sien en 2012, l'année du septième titre. L'ensemble sfaxien, qui entra vite dans le vif du sujet, n'a pas pu conserver le rythme ascendant qui lui a permis de creuser l'écart à quatre points. Le CFC s'organisa davantage et se débarrassera de ses déchets techniques. Les deux équipes étaient au coude-à-coude avant que les locales, dans un sursaut rageur, ne l'emportent finalement 27-25. Un premier set où la différence s'est faite au niveau des erreurs individuelles en attaque ainsi qu'en couverture. Au second set, les Sfaxiennes vont se ressaisir, prenant les choses en main et assiégeant leur adversaire par une pression constante pour s'imposer sur le score de 25-22. Le troisième set va prendre une importance cruciale sur le plan psychologique dans la mesure où le vainqueur serait désormais à un set du titre. A ce jeu-là, les Sfaxiennes vont se montrer plus audacieuses en dépit de la résistance farouche manifestée par les locales. La tension monte d'un cran, la lutte est intense et l'équilibre persiste. Grâce à une Jihane Mohamed impériale au filet, une Ahlem Traï légèrement mieux en jambes et une Aziza Samet plus présente, le CSS creusera un écart décisif malgré un retour vain des Carthaginoises. Pourtant, Crestina Pagachova et Oumaïma Mansour n'ont pas démérité, mais les Sfaxiennes se sont déjà détachées 26-24. Le jeu continue d'être attractif et séduisant au quatrième set entre une équipe cherchant à poursuivre sur sa lancée et un CFC qui voulait se remettre en course et éviter le pire. Mais ni l'une ni l'autre n'arriveront à réaliser un écart sécurisant. La parité continue. Mais certaines distractions au service, des attaques contrées ou ratées par Jihane Mohamed en fin de set ont permis aux Carthaginoises de remporter les débats par 25-23. Il fallait donc recourir au tie-break. Régularité, agressivité et maîtrise des nerfs étaient du côté carthaginois. Le CFC s'impose finalement sans beaucoup de peine 15-8. La finale, il est vrai, aura confirmé la ténacité, la combativité et le courage du CFC et sa manière de surmonter les difficultés. Sa force réside essentiellement dans le poste 4 et dans ses deux contreuses centrales. Le fléchissement du CSS paraît parfois inconcevable. Ses lacunes se situent précisément au niveau du contre et de l'exécution du service. A chaud Meriem Brik (CFC) «Mon équipe mérite la victoire. Elle a donné une terrible impression d'invincibilité, maîtrisant convenablement son sujet grâce à des services puissants, tout en valorisant nos deux points forts: l'efficacité de la réception et le bon placement du contre. L'équipe n'a pas douté quand l'adversaire menait deux sets à un, ce qui prouve la force de caractère du groupe carthaginois et sa ferme détermination pour aller jusqu'au bout de ses intentions. Le triplé, notre objectif, est atteint avec beaucoup d'allant et de maîtrise».