Disputer un match de football alors qu'on est à jeun pose problème. «C'est tout simplement ingérable. Je dirais même que c'est inhumain de demander à un sportif de haut niveau de réaliser des performances tout en faisant le jeûne. La saison prochaine et les saisons d'après, le mois de Ramadan interviendra en pleine saison. Je pense que dans ce cas de figure, il vaut mieux aménager le calendrier dès le départ de sorte qu'on programme deux à trois matches au grand maximum durant le mois saint. Programmer deux matches à Ramadan demeure gérable à condition, bien sûr, que les entraînements aient lieu en nocturne. Il m'est arrivé d'entraîner à deux reprises au mois de Ramadan. Je programmais toujours deux séances d'entraînement. Une première séance légère juste après la rupture du jeûne et une deuxième consistante vers 2h00 du matin. Je clôture souvent la deuxième séance en laissant le temps aux joueurs de prendre une collation en prévision du jeûne. Malgré ces précautions, le risque de blessure était réel lors de la dernière semaine de Ramadan et la première semaine de l'Aïd. Bref, Ramadan et football ne font pas bon ménage tant que l'infrastructure sportive ne permet pas de jouer en nocturne. Tant que l'infrastructure ne s'y apprête pas, le débat de rompre ou pas le jeûne le jour du match reviendra sur la table. Du temps où j'étais joueur, j'avoue que je ne faisais par le jeûne les jours des matches. Et c'était le cas de la plupart de mes camarades. Et comme le veut la religion, après Ramadan je faisais le jeûne pour chaque jour de match où je n'étais pas à jeun. Quant aux entraînements, le problème ne se posait pas, car les séances avaient lieu en nocturne. Et de toute manière, le problème des entraînements ne se pose pas dans notre pays car la plupart de nos équipes de football, y compris les petits clubs, disposent de l'éclairage pour les terrains d'entraînement. Le problème se pose pour les terrains de compétition. L'installation de l'éclairage coûte plus d'un million et demi de dinars. Or, il y a d'autres priorités en matière d'infrastructure sportive. D'ailleurs, quand j'entraînais le CAB, je me suis opposé au projet de l'éclairage du stade, car il y avait d'autres priorités. Et au fait, l'éclairage dans les stades ne se pose pas pour les clubs du Grand-Tunis, ainsi que pour l'Etoile, le CSS et l'USM. L'idéal serait d'installer l'éclairage dans les stades et ancrer la tradition de jouer en nocturne. En attendant, il faudra penser à aménager le calendrier dans les années à venir comme je l'ai dit, en programmant deux matches seulement durant le mois saint».