Connu pour son sérieux et son sens du professionnalisme, il constitue un véritable concentré d'idées. Lui, c'est Sami Saïdi, l'actuel entraîneur de l'Etoile du Sahel pour la deuxième fois de sa carrière. Il l'amena à un palier de haut niveau pour se distinguer en finale de la Coupe de Tunisie. Un homme au palmarès éloquent, et marqué par l'école française. C'est pour cela qu'il insiste sur le fait d'intensifier les rapports avec la FFHB et de tirer profit de la nette domination française sur la scène mondiale. Interview Pour commencer, revenons un petit peu en arrière, vous avez repris les commandes de l'ESS trois ans après. Dans quelles conditions au juste? Je n'ai pas hésité à quitter le Qatar pour répondre à l'appel de l'Etoile du Sahel en signe de fidélité. C'est mon premier et unique club en Tunisie qui m'a offert toutes les conditions de réussite en tant que joueur aussi bien qu'entraîneur. J'étais au Qatar dans une situation très confortable et bien sollicité. J'ai laissé tout tomber, même les offres alléchantes parvenues d'Arabie Saoudite et des Emirats. Quelles étaient les premières mesures que vous avez prises dès votre retour à l'ESS? Cette nomination n'est pas une fin en soi. Il fallait désormais s'atteler à la tâche et reconstruire le groupe. Le 21 juillet, on a commencé la préparation pour la nouvelle saison. J'avais une idée précise sur la capacité de certains joueurs que j'ai entraînés auparavant, mais je devais procéder à des renforts. Six jeunes joueurs ont intégré le groupe au mois de janvier. Il fallait le temps nécessaire pour que l'équipe soit combative et performante. Quand est-ce que le déclic a eu lieu pour l'ESS? Au cours du mois d'avril lorsque on a battu le Sporting de Moknine dans son fief. Dès lors, l'équipe est passée à un palier supérieur. Ce qui veut dire que les chances de votre équipe sont devenues réelles pour jouer les premiers rôles? Notre objectif à court terme était de bâtir une équipe solide, mais les circonstances nous ont été favorables pour que nous soyons parmi les candidats aux titres du championnat et de la coupe. J'avais la certitude que l'équipe pouvait frapper un grand coup. Vous regrettez le doublé? Tout au long de l'exercice du championnat, l'Espérance de Tunis était mieux que nous et méritait son titre. La coupe constituait une juste récompense pour l'Etoile. Il semble que vous ayez bien préparé vos affaires pour la finale de la coupe et étudié votre adversaire, le CA... J'ai surpris l'adversaire par un choix tactique basé sur l'apport de jeunes talents. Et quand on arrive à détecter les faiblesses et les points forts de l'adversaire, on peut varier les manœuvres en notre faveur facilement. Le jeune Amine Dermoul était en feu. Ses buts et ses qualités ont été remarquables. L'ESS a trouvé le joueur qu'elle attendait ? Demi centre de qualité, Dermoul a tenu convenablement son rôle. Il n'avait pas peur dans sa première finale et n'a pas fléchi. Il était au niveau des attentes. D'ailleurs, personne ne s'attendait à voir Dermoul sur le terrain. Sans compter sur les services de l'expérimenté et talentueux Jilani Mami. Quels sont les atouts de l'Etoile ? Le travail, la régularité et la constance dans l'effort, le savoir-faire et le bel état d'esprit. On n'a rien laissé au hasard et on a su gérer la saison. J'ai axé le travail sur le côté mental. Souheil Bennour, spécialiste en la matière, nous a beaucoup aidés. Sur le plan physique, j'ai collaboré par correspondance avec le préparateur physique de l'équipe de France (de 2003 à 2017), Alain Kantolé. La course à la succession de Hafedh Zouabi à la tête de l'équipe de Tunisie bat son plein. Etes-vous prêt à prendre cette responsabilité ? Après la décevante participation de l'équipe de Tunisie au Mondial de Qatar 2015, j'étais convoité par le président de la FTHB, Mourad Mestiri, pour succéder à Hassanafendic. On s'est mis d'accord sur tous les points et les détails avec un contrat de trois ans. Mais à ce niveau, les contacts se sont arrêtés. Je ne connais pas les raisons qui ont poussé Si Mourad à changer d'avis. De toute manière, je reste toujours à la disposition de l'équipe nationale. Je suis partisan d'un cadre technique tunisien, mais il faut qu'il soit soutenu et protégé par l'instance fédérale. Il y a beaucoup de travail à faire. Si on veut être parmi les dix premiers du monde, on devra collaborer avec l'école française. Elle est proche de nous et demeure la meilleure au monde. Comment voyez-vous l'état actuel du handball tunisien ? Il n'est plus comme auparavant. Il a perdu énormément de son ampleur et de son éclat. Pas de retransmissions des rencontres sur les chaînes TV et pas d'assistance nombreuse dans les salles de compétition. La présence du public en finale de la Coupe était en deçà des attentes, alors que la finale de basket s'est déroulée à guichets fermés. En guise de conclusion, avez-vous un autre point à préciser ? J'insiste sur le soutien apporté par le président de l'Etoile, Ridha Charfeddine, et les efforts des responsables de la section, Amine Erraïes et Zied Nattat. J'adresse tous mes remerciements à mes parents, à ma femme, à toute la grande famille de l'Etoile et au grand public. Je leur suis toujours reconnaissant. Tableau de marche figure parmi les seniors de l'ESS de 1997 à 2002 2 fois champion de Tunisie : 1997 et 2002 3 fois champion arabe : 1999, 2000 et 2001 1 fois vainqueur de la Coupe de Tunisie : 2000 Auteur d'une carrière professionnelle en France répartie sur trois clubs : - Boulogne (région parisienne) de 2002 à 2004 - Club Omnisport de Vernouillet de 2004 à 2008 - Club ISM Saran de 2008 à 2010 De retour en Tunisie en 2010, il a pris en main les destinées techniques de l'équipe cadette de l'ESS pendant trois mois avant de rejoindre, en tant qu'assistant, Mohamed Moôtamri à la tête des seniors Devenu premier entraîneur de l'équipe seniors en janvier 2011 jusqu'en juin 2013. Palmarès - Championnat de Tunisie en 2011 - Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe en battant en finale Ezzamalek d'Egypte en 2012 - Supercoupe d'Afrique au détriment d'Al Ahly d'Egypte en 2013 - 4e place au Mondial des clubs à Qatar en 2013. Entraîneur d'Elouakra du Qatar de septembre 2013 à mi-avril 2014 Entraîneur d'Alquiada Al Qatari et à la fois l'équipe nationale militaire du Qatar d'avril 2014 jusqu'en juin 2016 Médaille d'argent des Jeux mondiaux militaires à Séoul en septembre 2015. Sami Saïdi a obtenu en France le brevet d'Etat d'éducateur sportif et la carte d'entraîneur expert, et en Tunisie le diplôme du troisième degré.