Il a fait ses premiers pas de joueur avec Khaled Achour, mais c'est Kamel Akab qui l'a façonné. Ce pur produit étoilé est allé tenter sa chance en France avec Boulogne-Billancourt, Vernouillet et l'USR Saran dont il entraînera plus tard les jeunes. Revenu au pays en 2010, il entame sa carrière d'entraîneur avec les cadets de l'ESS avant d'être parachuté chez les seniors. Une expérience fructueuse pour Sami Saïdi qui remporte à 33 ans son premier titre de champion. Avec ses joueurs, il vise le doublé. Pourquoi pas? Vous vous souvenez sans doute de vos premiers pas d'entraîneur avec l'Etoile… Mon aventure a débuté avec les cadets de l'Etoile. Mohamed Moâtamri et Riadh Bédoui dirigeaient les seniors. Le courant ne passait pas entre eux. Riadh Bedoui s'est retiré et on m'a confié le poste d'adjoint. J'ai secondé Moôtemri lors de cinq grands matches face respectivement à l'Espérance, au Club Africain, à l'AS Hammamet, au SC Moknine et à El Makarem de Mahdia. Il y a eu ensuite la rupture entre Moôtemri et l'Etoile. Ce qui vous a propulsé au-devant de la scène… En dépit d'une victoire en coupe d'Afrique des clubs champions, Moôtemri n'a pas pu continuer l'aventure. Il y avait des problèmes au sein de l'équipe. Le bureau directeur a décidé de mettre fin à ses services et de me faire confiance. Je n'oublierai pas de sitôt le geste de Hamed Kamoun, Mounir Mahdoui et Kamel Gana qui ont cru en moi. C'était une chance à ne pas rater. Je n'ai donc pas déçu mes dirigeants. Les débuts n'ont pourtant pas été faciles… J'ai effectivement connu des moments difficiles, surtout après l'échec en supercoupe d'Afrique face à Ezzamalek, c'était ma première expérience continentale et je l'avais ratée. Toutefois, responsables et joueurs m'ont soutenu à fond. Au fond de moi, je me disais que j'avais une revanche à prendre. On vous reproche une certaine sévérité envers les jeunes… Je dispose de cinq juniors au sien de l'effectif, en l'occurrence Abdelhak Ben Salah, Nidhal Omri, Aymen Toumi, Seïf Hmida et Mosbah Sanaï. Je reconnais être trop sévère avec eux. La rigueur est ma ligne de conduite. Ils l'ont compris et ont progressé depuis. Ils sont, aujourd'hui, sur la bonne voie… Ils ont gagné en expérience. Après avoir remporté la coupe la saison écoulée, ils sont champions cette saison. Ils n'ont donc pas consenti des sacrifices pour rien. Le groupe a compris que rien ne vaut les sacrifices. Notre projet a été mené à terme. «L'affaire de tous» Sur quoi reposait ce projet ? Pour monter une équipe compétitive, un système adéquat est à mettre en place. Il fallait commencer par la défense, les montées de balle rapides, l'engagement et le jeu de transition. Sans oublier le repli et l'attaque placée. Nous devons associer les capacités individuelles à celles collectives. L'amalgame a été réussi et j'ai fait participer tous les joueurs durant le championnat. La concurrence a été saine. Cela s'est avéré payant… J'ai tenu à responsabiliser tous les joueurs. L'esprit de groupe est primordial pour moi. C'est d'ailleurs la clé de notre réussite. A l'Etoile, il n'y a pas de titulaire inamovible. Vous attendiez-vous sincèrement à effectuer un parcours aussi remarquable en play-off? Avec du recul, je me dis que la défaite à Menzel Témime a été un mal pour un bien. Elle a aidé l'équipe à se remettre en question pour entamer le play-off dans les meilleures conditions. A quel moment avez-vous pensé que le titre était à la portée de l'Etoile ? Le match d'ouverture face à l'Espérance à Tunis nous a redonné confiance et a remis l'équipe sur les rails. C'était la seconde victoire face aux «Sang et Or» dans leur fief après un premier succès lors de la phase retour. Dès cet instant, j'étais persuadé que rien ne pouvait nous arrêter et que le titre était à notre portée. «Garder la passion» Quel a été le match le plus difficile ? Incontestablement celui face à l'Espérance à Sousse. Les «Sang et Or» nous ont mené la vie dure en nous dominant durant la majeure partie du match. Nous nous sommes repris pour gagner lors des huit dernières minutes. Un réveil au bon moment en somme qui dénote la maturité des joueurs et leur envie de s'imposer. Samedi prochain aura lieu la finale de la coupe face au Club Africain que vous avez également battu à deux reprises. L'Etoile est face à un moment historique, celui de remporter le doublé... Soyons clairs. Une finale de coupe est totalement différente d'un match de championnat. La motivation n'est pas la même. Le plus difficile pour nous est de garder notre passion intacte. Le Club Africain est rompu aux finales et ce critère est à prendre en considération. Craignez-vous un excès de confiance de vos joueurs? Cela n'est pas à écarter. Pour cette raison, le volet psychologique sera important à préparer. Je m'efforce à inculquer une mentalité de gagneur à mes joueurs. Je sens qu'ils en veulent encore et qu'ils ont soif de titres. Un doublé se mérite et ferait notre bonheur. Nous ferons tout pour.