Kasperczak, qui va encore expérimenter des joueurs et des formules, a intérêt à laisser une bonne impression Qu'est-ce qui reste du dernier test joué à Monastir contre le Cameroun? Certainement, cette défaite qui gêne même si c'est un test amical. Ce match assez ennuyeux à cause du vent qui a empêché les deux sélections de pouvoir bien jouer et utiliser convenablement la balle (les centres, les passes ont été détournés par le vent fort). Mais de ce match, on retiendra une petite idée : le Cameroun est une équipe sérieuse qui ne lâche rien aussi bien en amical qu'en officiel. C'est une sélection dont les joueurs incarnent l'identité au jeu à la camerounaise : beaucoup de maturité tactique (c'est la sélection la plus «européenne» en Afrique noire) et des joueurs athlétiques qui savent gagner. On gardera de notre sélection la même impression d'une équipe qui ne peut pas faire la différence contre les grands d'Afrique. De bons joueurs, on en a, et l'exemple de Laâribi est révélateur. Aussitôt débarqué, il s'impose comme joueur de qualité au milieu, ayant réussi à relancer la balle et dynamiser ce compartiment-clef en l'absence de Ferjani Sassi. Le problème est que même si on a de bons joueurs, on a du mal à développer un jeu offensif convaincant. Ce n'est pas une question d'occasions de but ou de balles sur la transversale, mais c'est plutôt de modèle de jeu. Et à ce sujet, les progrès qu'on a fait à la CAN, notamment avec ces deux matches contre le Sénégal et le Zimbabwe, ont été effacés par le match du Burkina Faso. Et cela a été encore une fois confirmé face au Cameroun. Bien que ce soit un match amical et sans enjeu, la copie n'était pas bonne et défendable. Mais en même temps, c'est un match test face à un adversaire redoutable qui nous a permis d'apprendre et de confirmer nos points faibles. D'autres joueurs... D'après les échos émanant de Marrakech, Kasperczack, de plus en plus contesté, opterait pour la rotation de son effectif. Il ne devrait pas opérer un changement radical, mais on s'attend à ce qu'il donne la chance à des joueurs convoqués, mais qui n'ont pas été utilisés (ou si peu.) Pourquoi pas une chance à M'hirssi ? Il est attendu ce soir, tout comme Ben Mustapha aux bois à la place d'un Balbouli incertain. La défense ? C'est un compartiment où on devrait voir quelques nouveautés. Il n'y a pas mieux pour lancer un ou des joueurs. On ne devra pas chercher coûte que coûte le résultat, mais la manière, la qualité du jeu, l'harmonie entre les lignes et surtout l'allant des joueurs. A cinq mois de la double confrontation fatidique contre la RDC, il est temps de se rassurer sur la sélection. C'est au niveau de Kasperczak que presque tout va se jouer. Il a ouvert la sélection à des joueurs bons et à découvrir. L'abondance dans tous les postes est un «problème» à gérer. Maintenant, le match du Maroc pourrait constituer un point de départ édifiant. Les Bronn, Ayadi, Ben Mustapha, Haddadi, M'hirsi, Chaâlali, mis sur le banc contre le Cameroun, vont-ils être lancés ou est-ce que Abdennour (un joueur protégé, qu'il soit en forme ou pas), Maâloul, Akaïchi et les titulaires qu'on connaît vont rejouer? C'est là la question clef à laquelle Kasperczak devra répondre.