Après avoir donné l'illusion d'avoir pratiquement assuré son maintien, le CSHL a subitement plongé, ne gagnant plus un seul de ses huit derniers matches au play-off. Kamel Zouaghi quitta le club boukorninois sur une sordide et inqualifiable agression de certains parmi ses joueurs dans les vestiaires juste après la relégation. «En plus du bricolage et du système «D» qui a marqué la gestion, quelque chose à laquelle on peut remédier par à-coups, mais jamais sur la durée, des raisons financières ont précipité la descente aux enfers du Club Sportif de Hammam-Lif. En fait, les clubs du nord du pays marquent le pas parce qu'ils ne bénéficient pas des mêmes ressources fixes qui profitent aux clubs du Sud, lesquels me paraissent nettement avantagés. Jadis, le footballeur tunisien pouvait patienter quand ses salaires et primes accusent de gros retards de versement. Ça n'est plus le cas après la révolution. Il n'a plus confiance en rien ni en quiconque, et entre facilement en confrontation avec son club. Au CSHL, nous étions au départ bigrement concentrés, et les résultats suivaient. Et patatras ! Le jour où le volet financier a fait irruption, nos résultats en ont souffert. Ainsi le message qui passait naturellement rebute désormais les joueurs qui ne l'écoutaient plus. De plus, au fur et à mesure que la saison touche à son terme, le joueur commence à calculer et apprend à devenir égoïste. Il sacrifie parfois les intérêts de son club sur l'autel de ses petits (ou grands) intérêts parce que sa source de revenus, à savoir le foot, ne lui rapporte plus de l'argent. La perspective de passer l'été et le mois de Ramadan sans le sou l'effraye. Je dois apporter une précision à cet égard : le premier souci, ce n'est pas vraiment le salaire mais plutôt les tranches de prime qui représentent un joli pactole. Je persiste à croire que notre football est malade d'une chose nommée «tranches de primes de rendement ou de signature». Dois-je rappeler que ce n'est pas la première fois que le CSHL lutte contre la relégation. J'ai débarqué à Hammam-Lif avec l'objectif de sauver les «Verts» du purgatoire. Nous étions bien partis pour y réussir. Pour la première fois, le CSHL engrange treize points dans la première phase du play-out. D'habitude, il sauve sa peau in extremis lors de la dernière journée. Après notre départ canon, que s'était-il passé au cours de la phase retour du PO? Pourtant, rien n'a changé : les joueurs et le staff technique étaient restés les mêmes. Sauf que l'état d'esprit s'était dégradé. Parallèlement, des intervenants négatifs s'étaient invités à ce mouvement irréversible. Aurait-on oublié par hasard les grosses inquiétudes en raison d'une préparation d'avant-saison bâclée? Pour couronner le tout, la fin du play-out ne s'est pas jouée à la régulière. Il a suffi d'une dernière défaite face à l'ASM pour voir l'équipe qui se tenait tranquillement dans le milieu de tableau sombrer subitement corps et biens. «Pas un tremplin» A présent, il faut préparer le championnat de la Ligue 2 qui requiert une qualité de joueurs et une mentalité différentes par rapport à la L1. Il faudra retenir la leçon et sensibiliser les joueurs à l'amour du club, du moins pour ses enfants, ceux qui y ont été formés. Il n'est pas normal qu'une concurrence malsaine s'établisse entre les joueurs, chacun poussant des coudes afin d'aller monnayer son talent dans un plus grand club. Bref, le CSHL ne doit pas être perçu par ses joueurs comme un simple tremplin devant leur appétit de gain!».