Brandir le saint Graal de la Coupe de Tunisie passe par le retour à une certaine philosophie. Si le CA aligne les mêmes dans l'axe, c'est aussi parce que la concurrence a du plomb dans l'aile. Si les Fakhri Jaziri et Seif Tka sont toujours là, leur étoile a pâli au fil de la saison et au gré de leurs performances respectives. Seul Bilel Ifa émerge quelque peu du lot. Il fut un temps où les axiaux affichaient une insolente maîtrise. Ce qui procurait un regain de confiance et de vitalité au onze de base. Les Gharzoul, Njanka, Bachtobji et autre Khaled Souissi ont à titre d'exemple permis au CA de boucler l'exercice 2007-2008 avec la meilleure défense du championnat et un titre à la clé. Bref, le CA doit revenir à une certaine philosophie où le socle défensif doit constituer la rampe de lancement de l'équipe. Une équipe qui devient compliquée à jouer pour ses adversaires. Les tenants clubistes doivent forcément en dessiner les contours, trouver la bonne association, les profils adéquats. Mieux encore, le quatuor défensif ne doit pas évoluer en « solo ». Il doit se fondre dans le moule, s'imprégner du style global de l'équipe et apporter sa pierre à l'édifice. On dit souvent que la plus grande qualité d'un onze, c'est de parvenir à conserver sa plus grande qualité: défendre en groupe. Bien entendu, ce n'est pas seulement le travail des défenseurs, mais des attaquants aussi. Dans le pressing et la solidarité collective, une équipe doit être exemplaire si elle veut garder la main. Si ce n'est pas l'une des principales forces d'un onze, cette qualité permet d'éviter bien des déboires, tout en se projetant sans se dégarnir. Un patron entouré de lieutenants fiables ! En clair, et pour revenir à la défense, elle doit être formée d'un patron entouré de lieutenants fiables ! C'est ce qui a manqué au CA ces derniers temps. Une défense de fer, hermétique et difficile à déstabiliser. Or, l'arrière-garde du CA a souvent volé en éclats cette année. Samedi après-midi, c'est le jour de finale de Coupe de Tunisie. En dépit du plateau inédit proposé, la ferveur autour de l'événement est toujours la même. Une passion qui excite, transcende et paralyse même parfois les principaux intéressés. Dans l'intimité des préparatifs clubistes, l'heure est à la mise au vert prolongée. Pourquoi cette répétition spéciale et cette mobilisation particulière ? Eh bien parce que ce trophée passionne plus que les autres. Même s'il fuit le CA depuis 17 ans ! Sans oublier l'émouvante déception de la saison passée face à l'Espérance à ce stade avancé de la compétition. Il faut dire que cette joute, convoitée de tous, a souvent sacré les plus grands sans oublier de les faire trembler. C'est un moment singulier et chargé d'histoire. Avec 11 coupes dans l'escarcelle, le CA a aussi perdu 12 finales ! Depuis 17 ans, il a même adopté l'étiquette du « looser » de l'apothéose ! Assez, ça doit forcément changer. Beaucoup d'effort et beaucoup d'union, des facteurs déterminants pour être sacré. Et en attendant le moment de vérité, Bab Jedid a déjà hâte de s'embraser !