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D'un technicien taciturne à un timonier intraitable : Football total et projet global
Dossier : De Kasperzack à Maâloul, qu'est-ce qui a changé?
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 06 - 2017

Le nouveau sélectionneur connaît la musique à la perfection. Il a apporté sa science sans prétention. Ça tranche avec la méthode de son prédécesseur.
Il n'aura pas attendu si longtemps pour mettre, une fois nommé, ses principes en application: discipline de fer à l'entraînement, rigueur défensive en compétition et animation offensive qui porte ses fruits. Sans prétendre être révolutionnaire, la méthode Maâloultranche avec celle de son prédécesseur. Et au vu du rendement des nôtres face aux Pharaons, l'on peut s'avancer à dire que notre team national se porte bien et s'exprime mieux sur le terrain.
D'ailleurs, même en dehors de l'aire du jeu, si on peut dire que Nabil Maâloulest un entraîneur «dur» au sens où il ne tolère aucune familiarité entre lui et les joueurs, il sait aussi se relâcher et adopter une posture différente selon les exigences du moment. Bref, c'est un technicien souple et flexible. Et ce n'est pas en abordant la mi-cinquantaine qu'il en démordra. Oui, «l'évangile» du footballeur selon le très pieux Nabil Maâloulrepose sur quelques recommandations simples: sur le terrain tu seras bien placé; le ballon dans ton camp tu feras tranquillement circuler; pour en priver les autres, tu devras anticiper... C'est forcément ce qu'il a enseigné à Meriah et Syam Ben Youssef, les deux axiaux de la sélection, au vu du dernier match. Même plus haut, il a apporté sa touche personnelle. Car celui qui impose la plupart du temps à sa troupe une bataille de tranchée dans l'entrejeu, est capable, avec l'effectif dont il dispose actuellement, d'ordonner d'opportunistes mouvements offensifs. Ce faisant, avec Ali Mâaloul, Rami Bedoui et le tandem de l'axe, l'on note que ce sont les défenseurs qui sont aujourd'hui les véritables vedettes de l'équipe de Tunisie. Ils n'ont rien laissé filtré et ont convenablement muselé les tauliers de l'attaque égyptienne. Il n'y a pas photo entre l'avant et l'après-Nabil Mâaloul. D'ailleurs, si l'on s'intéresse au personnage, en réalité personne n'est parvenu jusque-là à cerner la personnalité sans doute complexe du technicien en place.
Par goût du secret, il ne dévoile jamais rien avant les matches. Après, nulle déclaration péremptoire, peut-être par superstition...
Oui, Nabil Maâloulest un personnage complexe. Certainement un homme de convictions. Il en a fallu pas mal pour écarter l'armada égyptienne à Radès. Entraîneur à part et fin tacticien, il a vite fait d'imposer sa vision, contrairement à un certain Kasperczak.
Bref, Maâloula su cristalliser sur lui la pression des rencontres cruciales comme celle face au vice champion d'Afrique.
Sur ce, si la communication fait partie intégrante de son management tant envers les médias qu'à l'encontre de ses joueurs, il diffère de Kasperczak par sa capacité à mobiliser, à motiver les joueurs et à les mettre dans les dispositions tactiques pour gagner tout simplement. Et s'il est encore trop tôt pour définitivement valider le projet qui est le sien, les faits semblent lui donner raison. Intransigeant et total, tels semblent être les rudiments du style Mâaloul. Jeu offensif, transmission-circulation, vitesse-mouvement, occupation de l'espace, utilisation de la largeur et de la profondeur. Cet ex-élève assidu de Roger Lemerre a retenu plus d'un précepte du technicien français. Et peut-être que grâce à sa touche, notre onze national finira par sortir de l'obscurité, se distinguer et assumer son statut.
Opération séduction
Au vu de l'opération séduction livrée lors du match face aux Pharaons, l'on sent déjà un vent de changement dans la manière d'évoluer. Tactiquement, les préceptes de Nabil Maâloulcommencent à imprégner le football de notre team national.
Là ou Kasperczak a rétro-pédalé à l'envi, son successeur prône une orientation de type pragmatique mais productive.
En clair, son référentiel de compétences est essentiellement constructif et fonctionnel. Son raisonnement est le suivant : le ballon doit courir le plus possible, pas les joueurs ! Certes, une circulation plus rapide du ballon à une touche de balle repose sur une technique individuelle élevée. Même si dans ce cas de figure, la perfection n'existe pas, la perception est là et on peut forcément s'en rapprocher. Bref, le boulot de Maâloulconsiste à s'en rapprocher le plus possible. Cela résume parfaitement cette philosophie tactique avec acuité. Un jeu rigoureux et à la fois audacieux. Ce n'est pas révolutionnaire, mais c'est payant.
Fluidité, combinaison, contrôle des espaces, remontées de balle en trois passes, et surtout, densité axiale. De prime abord, avec Nabil Maâloul, l'on peut s'avancer à dire que la symbolique d'exaucer le rêve de toute une nation en compostant son billet pour le Mondial russe est plus d'actualité. Et outre du choc psychologique recherché avec le changement de timonier de la sélection, Maâloula apporté sa science sans prétention. Sa tactique : une défense haute et un alignement précis. Ce n'est pas une question de physique, mais d'organisation via cette capacité tactique à rester compact, tout en créant du mouvement et de la vitesse dans le jeu. C'est une disposition avec beaucoup de mouvements sans ballon. Dimanche 11 juin, la technique des Egyptiens n'a pas supporté la célérité des nôtres et leurs mouvements collectifs. Un bon schéma, de la vélocité, la bonne intensité, un bon jeu, une équipe complète quoi ! Ça tranche avec le style de son prédécesseur, Kasperczak, qui a surtout fait dans la continuité de Leekens. Cela semble même essentiel après coup. Car progressivement, l'on a noté que Maâloula construit une équipe avec des joueurs qui sont tous adaptés au football total. Et c'est bien l'objectif ici : le football total !
Le football sera toujours plus qu'un sport d'équipe, et la capacité de placement, de mouvement, le fait d'avoir onze joueurs en position active avec le ballon et sans le ballon restera toujours fondamental. Face à l'Egypte, on a vu onze joueurs qui jouent comme s'ils n'en étaient qu'un. Car c'est seulement ainsi que l'on multiplie les capacités de chacun. Qui est déjà bon devient extraordinaire, qui est extraordinaire devient un fuoriclasse, et qui est d'un niveau discret devient bon ! Et à Nabil Maâloulde procéder par petites touches. Comme un puzzle. Avec les Ferjani Sassi, Châalali et Ben Amor, il s'appuie systématiquement au milieu sur une colonne vertébrale expérimentée et charismatique à laquelle il greffe un crack, Youssef Msakni. Cela a toujours fonctionné ainsi ! Parce que Mâaloul, c'est avant tout un style de jeu, une manière de gérer ses hommes. Dans le jeu, sa touche est visible: deux sentinelles, dont une box-to-box, un animateur, des ailiers et une pointure devant. Et avec un buteur racé tel que Khenissi, cela finit par payer. Par ailleurs, si l'on revient au schéma de Nabil Maâloulbasé sur la circulation de balle, l'impact des latéraux ultra-offensifs à l'instar de Ali Maâloulest essentiel pour apporter le surnombre. Un plan de jeu de type rectiligne ou presque qui permet de ne pas s'exposer. C'est forcément un gage de sûreté quand on évolue face à des attaquants chevronnés. Oui, Nabil Maâloulest un travailleur acharné qui ne fonctionne pas souvent qu'à l'affectif.
D'ailleurs, en dehors du rectangle vert, comme ça nous a été rapporté, l'intelligence du personnage, c'est de savoir quand est-ce qu'il doit prendre du bon temps, se détendre avec ses joueurs, et quand est-ce qu'il doit prendre du recul pour faire des choix cruciaux. Quitte à faire naître des crispations. Le boss, c'est lui.
Et l'objectif est simple: gagner. Toujours et encore ! Nabil Maâloulgère sa carrière comme ça, aux défis !
Une vision du football
Une des facettes du sélectionneur national, c'est qu'il laisse tout le monde focalisé sur l'objectif du moment en mobilisant ses troupes. D'ailleurs, et c'est de notoriété publique, au boulot, ses causeries musclées font partie du personnage. Mâaloul, c'est avant tout une vision du football. Le jeu d'abord, le résultat suivra car ça coule de source. On n'ira pas jusqu'à dire que le jeu importe plus, quitte à souvent perdre de la plus belle des façons mais à occuper les cœurs pour toujours ! Non, pour lui, tout est dans les préliminaires : la remontée de balle, la préparation et l'intention sont presque aussi jouissives que le but. Son apport tactique nouveau (par rapport à Kasperczak), ce sont les défenseurs devenus offensifs, mais à condition que l'attaquant puisse couvrir son partenaire.
Des montées ravageuses protégées par un repli rapide
Plus généralement, c'est par un système de coulissage que chacun doit occuper la place d'un partenaire qui se déplace, latéralement ou verticalement. Projection, bloc fluide, redéploiement, contraction en situation défensive où chacun dans sa zone, attaquants compris, participe au pressing. Les attaquants défendent et les défenseurs attaquent! C'est le credo de Mâaloul. L'on a à titre d'exemple noté qu'à la récupération face à l'Egypte, la Tunisie a tendance à se projeter très vite devant pour exploiter le moindre espace : ce sont les fameuses «attaques par vague» caractéristiques du style Nabil Mâaloul. Et inutile de rappeler que chaque joueur doit posséder un bagage technique très élevé et savoir faire la passe juste.
Le football selon Maâloul, comme observé récemment, repose sur la rigueur, le jeu en mouvement, tout en laissant le champ libre à l'inspiration fulgurante des Youssef Msakni & co.
Enfin, dernière caractéristique, entre autres, du football selon Mâaloul : une condition physique hors norme via un entraînement physique harassant. La Tunisie avait besoin d'un électrochoc pour conserver la fibre compétitrice du groupe. Le nouveau sélectionneur s'y est attelé avec implication et conviction. Le meilleur est forcément à venir.


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