Les clubs tunisiens engagés dans les coupes d'Afrique seront de nouveau sur le front. Si l'Espérance vise une qualification deux journées avant terme, le Club Africain a impérativement besoin d'un succès. L'ESS et le CSS, eux, peuvent gérer la suite du parcours Ouf, tout le monde peut souffler. Le rideau est définitivement tombé sur les compétitions locales, le dernier acte proposant une copie pas très alléchante, puisque la finale de la Coupe de Tunisie s'est jouée dans des conditions inhumaines, aussi bien pour les joueurs que pour les spectateurs. Nous sommes certains que, s'il y avait en Tunisie un syndicat des joueurs, à l'instar de ce qui se trouve en France, il aurait incontestablement décrété le boycott de la finale en raison du danger réel sur la santé des joueurs et leur intégrité physique que recèle une telle programmation à un horaire où pas un chat n'a envie de mettre le nez dehors. En tout cas, on aura tout vu, ou presque, cette saison qui a été dans la continuité des précédentes en termes de pleurnicherie, de rejet de la logique du sport, c'est-à-dire qu'il y ait victoire et défaite, de chauvinisme et de passions morbides. Bientôt, le foot ne suscitera plus que dégoût, répulsion et désaffection auprès du grand public qui sait désormais, grâce à la magie du tube cathodique et des chaînes satellitaires, séparer le bon grain de l'ivraie. Sa cote d'exigence est montée de plusieurs crans et on ne peut plus lui vendre de la camelote. L'indispensable fraîcheur Le quatuor tunisien majeur vit, donc, un été d'enfer. Des vacances, il ne connaît point, les échéances continentales succédant à celles locales. Place donc à la suite de la phase de poules des deux coupes avec une quatrième journée qui risque de se révéler décisive pour au moins deux clubs : l'Espérance de Tunis qui se verrait en quarts de finale de la LCA en cas de nouvelle victoire, la quatrième d'affilée, et le Club Africain qui ferait ses adieux à la CCAF en cas de troisième défaite. Ce sont d'ailleurs les Rouge et Blanc qui vont ouvrir les hostilités dès ce soir (22h00) dans leur antre de Radès à l'occasion d'un derby maghrébin très attendu. Face aux Marocains du Fath Rabat, ce sera — déjà ! — un quitte ou double poignant pour le néo-vainqueur de la coupe de Tunisie, lequel a dépensé beaucoup d'énergies, physiques et mentales, dans le bras de fer de samedi dernier contre l'Union Sportive de Ben Guerdane. Il y a par conséquent risque que le club de Bab Jedid manque tout à l'heure de la fraîcheur et de la concentration nécessaires trois jours seulement après les fêtes du sacre. Sous ce rapport, le staff de Chiheb Ellili aura beaucoup à faire pour présenter ce soir un onze bien en jambes. Mais qui aura bien du mal à tenir 90 minutes durant, a fortiori si le rythme de la partie est élevé. La dimension physique va se révéler cruciale. Le team clubiste aura également besoin de retrouver un Oussama Darragi et un Brahim Chenihi plus toniques que lors de la finale afin d'asseoir sa domination sur la ligne médiane. De plus, l'avant-centre Rusike doit témoigner d'une plus grande réussite tellement son indigence a été écœurante samedi dernier. Première de Boujelbane L'autre représentant en Coupe de la confédération, le Club Sportif Sfaxien, se trouve à Rustenberg où l'attend de pied ferme le club sud-africain de Platinum. Certes, les «Noir et Blanc» se trouvent dans une position idéale en vue de l'accès au Grand Huit, mais on ne se méfie jamais assez d'un ensemble pourtant largement dominé, il y a deux semaines à Sfax. D'autant plus que les gars de la capitale du Sud seront privés des services du gardien de but Rami Jeridi, et du latéral gauche Slim Mahjebi. Pour la première fois, Anis Boujelbane, entraîneur des Elites, conduira les copains de Mehdi Meriah. Il sera assisté par Karim Nafti et par le directeur sportif Pape Malick. En attendant qu'un successeur soit trouvé au Portugais Jorge Costa. L'Allemand Winfried Schafer, champion d'Afrique 2002 avec le Cameroun, est pressenti. Il était au départ question du Français Daniel Sanchez (ex-CA), mais aucun accord n'a pu être conclu avec le champion de Tunisie 2015. Finir le boulot En Ligue des champions, l'Espérance Sportive de Tunis a hâte de terminer le boulot afin de lever un peu le pied et de faire reposer certains éléments excessivement sollicités en cette saison qui n'en finit pas. En récupérant ses défenseurs Iheb Msakni et Chamseddine Dhaouadi, la formation de Benzarti se présentera au grand complet à la recherche d'une quatrième victoire consécutive qui lui assurera la qualification mathématique au prochain tour. Le tenant du titre, Mamelodi Sundowns, va vendre chèrement sa peau. Battu par le néo-champion de Tunisie sur ses terres, là où il ne s'était jamais incliné dans ses trente derniers matches, le club sud-africain vient à l'autre bout du continent chercher les points capables de le relancer dans la course aux quarts. Ce ne sera pas simple pour les «Sang et Or». Un nul ne leur déplairait pas Enfin, le feuilleton tuniso-soudanais continue. Cette fois, l'Etoile Sportive du Sahel sera à l'épreuve d'Al Hilal de Nabil Kouki dans la fournaise d'Om Dormane. Accrochée à domicile, la formation d'Hubert Velud peut aisément gérer un nouveau nul qui ne lui déplairait pas. Toutefois, l'ensemble étoilé sera nettement marqué par les absences : Nagguez, Jemal, Bouazza, Godspower... En contrepartie, il retrouve le gardien Aymen Mathlouthi, rétabli de sa blessure. Bon vent à tous nos représentants!