Ça a chauffé en début de la matinée d'hier à «El Kherba» (rue El Jazira), une zone nouvellement réglementée pour l'étalage anarchique La récente fin de l'étalage anarchique et la mise en œuvre d'une interdiction totale de vendre illégalement dans les rues de la capitale par la municipalité de Tunis, depuis la période après l'Aïd, a pris une nouvelle tournure. De façon surprenante, les vendeurs à la sauvette ont décidé de ne pas occuper les espaces nouvellement aménagés pour eux par le gouvernorat qui a délimité des zones réglementées où les étals sont autorisés, et ce, dans le but de mieux organiser ce commerce en l'introduisant progressivement dans les circuits officiels. Du grabuge dans l'air Au milieu de la rue El Jazira, après avoir longé la Porte de France, un cortège important de policiers se dessine. Des actes de violence se sont déroulés la veille tard dans la nuit et les policiers sont désormais postés en masse pour veiller au grain et éviter une nouvelle riposte ou escalade. Face au silence des policiers qui ont préféré garder l'anonymat, le chemin nous mènera directement à la place d'El Kherba à un tournant de la rue El Jazira. La Presse est allée cette fois à la rencontre du chef du district de la police de l'arrondissement Bab Souika qui était présent sur les lieux du grabuge et qui a bien voulu témoigner sur la levée de boucliers des vendeurs à l'étalage qui se sont farouchement opposés à leur implantation dans les points de vente réglementés dont font partie El Kherba, rue Mongi Slim, Kallaline et Sidi Béchir. «Une cinquième zone est même prévue par la suite permettant d'englober l'ensemble de ces vendeurs ambulants. Il s'avère que le blocage a eu lieu à cause de certains vendeurs qui tiennent obstinément à occuper les rues de façon anarchique, comme auparavant à la rue Charles de Gaulle et d'autres qui veulent prendre les devants sur leurs homologues afin d'occuper les meilleures places et être aux avant-postes pour les choix d'implantation. La situation a dégénéré lorsqu'ils se sont mis à jeter des pierres sur les policiers causant des blessures à deux agents et des dégâts aux vitres arrières des fourgonnettes de la police, qui a finalement dû utiliser le gaz lacrymogène pour les disperser», a relevé le chef de district. Le flou persiste Le chemin semble encore long pour l'application de cette nouvelle mesure, explique notre interlocuteur qui a mis l'accent sur l'ambiance tendue dans les artères et les ruelles de la capitale : «Ces vendeurs aiment l'anarchie et utilisent des subterfuges avec ténacité pour faire perdurer leur système de vadrouille totalement illégal. Certains commerçants du circuit officiel n'hésitent pas à choisir eux-mêmes un vendeur à l'étalage devant leur échoppe afin d'écouler plus rapidement leurs marchandises et à moindres frais». Le responsable sécuritaire a tenu, toutefois, à apporter une note d'espoir en indiquant que la rue Sidi Bou Mendil a retrouvé un aspect propre et agréable après avoir été débarrassée des cartons et des installations en plastique et métalliques qui obstruaient jusqu'ici le passage aux piétons rendant difficile la circulation à cet endroit. «On ne pouvait pas enchaîner un pas après l'autre. Maintenant cela est devenu enfin possible». Les prochains jours nous en diront davantage...