Chez nous, dans la quasi-totalité des villes tunisiennes, on remarque la présence de plusieurs commerçants qui installent illégalement leurs étalages et leurs brouettes sur le trottoir pour vendre des marchandises : jouets, vêtements, accessoires électroniques, téléphones portables etc… Ces images qu'on voyait quotidiennement dans les artères du Grand-Tunis tel que dans la Rue Charles de Gaulle, Bab Jazira, Rue Jamal Abdelnasser et à la ruelle de Sidi Bou Mendil et autres…, se sont vite propagées dans d'autres villes. En parallèle, on signale la présence des marchands ambulants : les colporteurs des temps modernes. Ces derniers toujours énormément chargés de diverses marchandises, ils peuvent facilement parcourir des dizaines de kilomètres à pied par jour sans se rendre compte à la recherche du fameux "nerf de la guerre" : l'argent. Malgré les frais de transport très élevés, le nombre des marchands ambulants ne fait que s'accroître considérablement dans nos villes : vendeurs de lustres, des baskets etc.…Est-ce un goût poussé pour l'aventure ou une recherche effrénée du profit ? Dans leur stratégie de conquête du marché, ces marchants ambulants sont aperçus dans toute la ville et même dans les zones non loties. Dans les bureaux, ou encore des bars et restaurants, sur les places publiques et les carrefours, ces marchands non-sédentaires ont le flair des affaires et se présentent partout où ils peuvent rencontrer des hommes et des femmes à même de les écouter. Les week-ends, ce sont les quartiers populaires qu'ils prennent d'assaut à la recherche d'une clientèle pour écouler leurs produits. Il n'est pas rare qu'ils investissent les concessions pour proposer des articles « low-cost » défiant toute concurrence : des marchandises de contrefaçon en provenance de Taiwan, Chine, Turquie et même du pays de l'Emir Abdelkader. Ils sont nombreux ces marchands ambulants qui choisissent de quitter leurs villes, les parents et amis pour des horizons inconnus à la recherche de l'argent. Et pour cela, ils bravent les intempéries, soleil, vents, pluies et affrontent les épreuves de la vie. Ils ont une seule idée, un seul rêve : donner un sens à leur vie pour espérer vivre mieux et manger à « la sueur de leur front ». En contre partie, plusieurs commerçants sédentaires, titulaires d'une patente et de locaux, se plaignent de ce phénomène social qui ne cesse de flinguer un secteur de plus en plus en difficulté. Il faut dire que ces commerçants payent des sommes astronomiques comme frais de loyer et parfois de grosses enveloppes pour s'octroyer le fonds de commerce du local. Aux dernières nouvelles, certains locaux ont vu leurs fonds de commerce vendus à des sommes de 250 milles dinars. Et on se demande, comment ça se fait qu'un commerçant qui paye de telles sommes puisse tolérer l'implantation d'étalages, de brouettes et des commerçants clandestins dans la même rue où il exerce pour vendre parfois les mêmes produits ? En parallèle, ces dernières années, plusieurs municipalités ont pris l'habitude d'offrir des permis à certains de nos concitoyens afin d'installer de cabines métalliques ou des cabanes construites sur les trottoirs des rues et des avenues de leurs juridictions. En effet personne n'est contre à l'idée qu'une personne puisse gagner son pain correctement, mais ce qu'on déplore tout simplement c'est le fait que ces cabines n'adhèrent pas du point de vie esthétique au paysage urbain présent. Pis encore, avec l'implantation de ces cabines sur les trottoirs, les piétons se voient privés de leur espace publique et seront contraints de circuler sur la chaussée ce qui est contraire au code de la route et porte atteinte à la sécurité de l'âme humaine. Comme l'a attesté un touriste britannique qui a rendu visité à notre cher pays, en disant : « Avec ces cabines vos rues et vos avenues me rappellent les Townships de Johannesburg ou les bidons villes de Rio De Janeiro avec leurs fameux « Favélas », sans commentaire ! Alors pourquoi ne pas envisager d'aménager un espace adéquat pour ces cabines loin du centre ville au lieu d'occuper nos trottoirs ? Et à quand une réglementation pour mieux encadrer les commerçants non sédentaires alors qu'en France ces derniers bénéficient d'un cadre juridique. Décidément, on ne parle pas de commerce mais plutôt d'une activité commerciale « trotteuse » ! Voilà un sujet très intéressant pour les candidats aux prochaines élections municipales. À bon entendeur, salut !