Un nouveau label sur le commerce équitable a été lancé, le 1er juillet 2017, par l'Organisation non gouvernementale Enda Interarabe, à l'occasion de la Journée internationale des coopératives. Dénommé "Al Kahina", ce label est le premier du genre en Tunisie. Le label "Al Kahina" vise à améliorer les conditions socio-économiques des petits exploitants agricoles et artisans, essentiellement les femmes, en leur permettant de promouvoir leurs produits et d'améliorer leurs forces de vente. Selon Salah Kooli, président du conseil d'administration d'Enda Interarabe, la création de ce label répond à un souci de renforcer le soutien aux petits exploitants agricoles, indiquant que l'organisation soutient financièrement 100 mille petits agriculteurs par an. D'ailleurs, un accord de partenariat a été, ainsi, signé entre le ministère de l'Agriculture et de la Pêche et Enda Interarabe pour l'appui des petites productrices agricoles à s'organiser en sociétés mutuelles de services agricoles. Elles bénéficieront également du soutien technique nécessaire pour se conformer aux normes du label. De son côté, Enda Interarabe procédera à la création d'une coopérative de consommateurs responsables, dénommée "Souk Al Kahina". Cette coopérative soutiendra, selon Fatma Triki, coordinatrice du projet à Enda Interarabe, la promotion des produits des petites exploitantes agricoles. Elle a pour mission la commercialisation en chaîne courte de produits alimentaires. Chaîne de valeur Samir Bettaieb, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, a indiqué que cet accord permettrait de mieux soutenir les petites exploitantes agricoles en leur fournissant un cadre de travail organisé. "Nous voulons que l'agriculteur soit au cœur du système économique. Les difficultés que connaît le secteur agricole sont liées à des insuffisances dans ce système, d'autant plus que plus de 70% des agriculteurs tunisiens sont des petits exploitants", lance-t-il. Il a ajouté qu'il est important d'encourager ces petits exploitants à s'organiser dans des structures professionnelles pour un meilleur positionnement dans les chaînes de valeur et pour une meilleure valeur ajoutée de leurs produits. M. Bettaieb a, ainsi, précisé que le ministère veille à encourager la commercialisation des produits des petites exploitantes agricoles, à travers l'ouverture de points de vente dédiés dans chaque gouvernorat. Trois ont été déjà lancés à Béja, Bizerte et Monastir. Amélioration des conditions de vie En revanche, la commercialisation s'effectuera à travers la collecte des produits agricoles auprès des femmes rurales et leur distribution auprès des adhérents à la coopérative et d'autres consommateurs responsables. Mme Triki indique que cette collecte se fera, dans un premier temps, dans les gouvernorats à soixante kilomètres de Tunis avec une distribution dans le Grand-Tunis. Le déroulement du processus de commercialisation débutera par des produits de consommation courante afin d'assurer au projet sa rentabilité économique, à l'instar des fruits et légumes frais, les produits laitiers, les œufs et la volaille, les conserves artisanales, l'huile d'olive, le miel, etc. L'objectif est de faciliter l'accès aux produits agricoles de terroir à un maximum de consommateurs tunisiens et étrangers. La finalité est d'améliorer les conditions de vie des petites exploitantes et artisans en milieu rural et la préservation du patrimoine immatériel de la Tunisie. Selon Enda Interarab, l'identification des produits de terroir se fera en partenariat avec le Projet d'accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir (Pampat), financé par le Secrétariat d'Etat à l'économie de la confédération suisse et opéré par l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel.