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Qui peut raisonner les syndicalistes ?
Ugtt et politique
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 07 - 2017

Les syndicalistes tiennent, ces derniers jours, le haut du pavé sur la scène politique nationale. Ils dénoncent l'augmentation des prix de l'essence, le spectacle de Michel Boujenah et semblent mettre la pression sur Youssef Chahed dans la perspective d'un éventuel remaniement ministériel
«L'Ugtt s'intéresse à tout. Elle a pris l'habitude de nous gratifier quotidiennement d'un communiqué qui parle de l'augmentation des prix des hydrocarbures et aussi du spectacle que doit donner Michel Boujenah au théâtre de Carthage.
Les syndicalistes nous produisent régulièrement une lecture actualisée du contenu du Pacte de Carthage comme si ce document était bien le Coran que Youssef Seddik nous accuse de ne pas avoir lu, dans le sens de ne pas en avoir saisi les enseignements».
Ce sont là les principales interrogations ou constatations que l'on se pose, ces derniers jours, dans les cercles de discussion aussi bien dans le milieux publics que parmi les rares Tunisiens qui n'ont pas encore divorcé de la politique et se préoccupent toujours de la gestion des affaires de leur pays.
Et la question que tout le monde se pose est bien la suivante : l'Ugtt a-t-elle le droit d'interférer dans toutes les questions qui suscitent l'intérêt des Tunisiens, qu'elles soient politiques, sociales, économiques, culturelles ou même environnementales ?
Une autre question : l'Ugtt ou plus précisément sa direction actuelle ne risque-t-elle pas de dilapider le capital crédibilité et confiance que Hassine Abassi, son ancien secrétaire général, a réussi à engranger quand il a conduit le dialogue national en 2013 et a réussi à épargner à la Tunisie de sombrer dans le chaos et l'inconnu ?
Faut-il rappeler à ceux qui semblent l'oublier que l'Ugtt a obtenu, en compagnie de ses partenaires au dialogue national, le prix Nobel de la paix 2015, précisément pour avoir réussi à ériger le dialogue, la concertation et le consensus en valeurs suprêmes dans la gestion du paysage politique national issu des élections du 23 octobre 2011 qui ont instauré l'Assemblée nationale constituante (ANC) et ont porté Ennahdha au pouvoir.
Et les questions accompagnant les déclarations quotidiennes des membres du bureau exécutif de l'Ugtt de se poursuivre : «Les locataires de la place Mohamed-Ali sont-ils en train de changer de statut en détournant la vocation de l'Ugtt de force de proposition, de critique et de rééquilibrage en force de pression ou — ayons le courage de le dire — en lobby, en menaçant quotidiennement de quitter l'accord de Carthage ?».
Non aux conflits de compétence
Quand Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt, signe avec un citoyen de Tataouine (le père du jeune Anouar Sekrafi tué à El-Kamour) un accord pour que le travail reprenne dans les sociétés pétrolières de la région, on ne peut qu'applaudir la démarche même si elle suscite des réserves légitimes, d'autant plus que le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, le négociateur n°1 du gouvernement dans l'affaire, était assis à la même table et suivait la cérémonie comme tout le monde.
Sauf que quand Noureddine Taboubi annonce que les pourparlers en vue du prochain remaniement ministériel ont déjà démarré à titre bilatéral ou même individuel» (ce dernier terme est nouveau et on veut bien que Noureddine Taboubi nous l'explique lors de sa prochaine sortie médiatique), il sort de ses compétences et empiète sur celles de Youssef Chahed, le seul habilité à effectuer un remaniement ministériel et à informer aussi le public qu'il a déjà entamé ses négociations.
Et quand Bouali M'barki, secrétaire adjoint de l'Ugtt, déclare que la centrale syndicale avait «averti le gouvernement contre la hausse des prix des hydrocarbures et l'avertissement n'a pas été pris en considérations», il se trompe aussi d'attributions tout simplement parce que l'Ugtt n'a pas à avertir le gouvernement contre une décision qu'il envisage de prendre, d'une part, et que, d'autre part, le gouvernement n'est pas tenu de solliciter l'avis de l'Ugtt ou son aval avant de décider de quoi que ce soit même si les syndicalistes sont signataires du Document de Carthage.
Et le S.G. adjoint de l'Ugtt de poursuivre ses pressions discrètes ou ses conseils motivés en appelant les Tunisiens à «relire l'histoire et la géographie pour connaître les faits de l'Ugtt dans le pays», ce qui revient à dire que l'Ugtt a été et est toujours partie prenante dans tout ce qui s'entreprend en Tunisie et que rien ne pourra être fait à l'avenir sans que les syndicalistes ne soient consultés à l'avance et ne donnent leur aval.
Les observateurs qui suivent les déclarations des responsables de l'Ugtt et essayent tant bien que mal d'en saisir les significations s'interrogent : «Quelle différence entre ces déclarations et celles produites quotidiennement par Hafedh Caïd Essebsi et Khaled Chaouket, les deux dirigeants nidaistes les plus en vue ces dernières semaines, qui affirment que «Youssef Chahed est libre de remanier son gouvernement au moment qu'il veut mais à condition qu'il choisisse ses nouveaux ministres parmi la liste qui lui sera soumise par Nida Tounès, le parti qui a gagné les élections législatives du 26 octobre 2014».
L'Ugtt peut être accusée d'interventionnisme exagéré dans les affaires du gouvernement même si elle prétend défendre les intérêts de ses adhérents et aussi l'intérêt du pays, comme le souligne Bouali M'barki.
«Personne ne peut contester à l'Ugtt son rôle historique, sa participation à l'édification nationale, son statut d'école de la démocratie et de soutien n°1 à la révolution de la liberté et de la dignité et sa contribution agissante à sortir le pays de la grave crise qui le menaçait en 2013. Sauf que les choses ont changé depuis et maintenant le pays est gouverné par une équipe gouvernementale qui n'a de comptes à rendre qu'à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), la seule institution ayant le droit de lui retirer sa confiance au cas où les députés estimeraient que le gouvernement a failli à ses engagements», précisent les mêmes observateurs.
Ils ajoutent : «Quand les rôles s'inversent et que les syndicalistes se prennent à jouer des rôles qui ne sont pas les leurs, les pires dérives peuvent se produire. Et l'histoire et la géographie qu'évoque Bouali Mbarki nous apprennent aussi que le jeudi noir du 26 janvier 1978 a été balisé par la fameuse rencontre de septembre 1977 en Libye 1977 entre feu Kaddhafi, Mohamed Masmoudi et Habib Achour».


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