Coup d'envoi de la 32e édition du Festival international symphonique d'El Jem avec un concert lyrique présenté samedi dernier par l'Orchestre d'Ell ‘Opera italiana, dirigé par le maestro Paolo Andreoli, en hommage au grand ténor italien Luciano Pavarotti à l'occasion du 10e anniversaire de sa mort. A guichets fermés, et en présence de Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires culturelles, Son excellence Monsieur Raimondo De Cardona, ambassadeur d'Italie en Tunisie, Son excellence Monsieur Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, un nombre de personnalités et un public hétéroclite de mélomanes, l'ouverture de la 32e édition du Festival international symphonique d'El Jem a eu lieu samedi dernier au prestigieux théâtre romain d'El Jem. C'est toujours la même ferveur du public pour venir assister à ce rendez-vous annuel avec la musique classique et les plus grands orchestres et les adulés du genre. Cette année, c'était au tour l'Orchestre d'Ell ‘Opera italiana, dirigé par le maestro Paolo Andreoli, d'ouvrir le bal avec un concert dédié à la mémoire du grand ténor italien Luciano Pavarotti dans le cadre du 10e anniversaire de sa disparition. Luciano Pavarotti, une grande figure du bel canto italien, inoubliable par son impressionnable talent. Reconnaissable à la première note, son timbre unique, à la fois corsé et luminescent, constituait la singularité d'un art dont les racines plongeaient au plus profond de la culture et de l'histoire italiennes. Un prestigieux concert a donc ouvert en beauté le festival. Ce concert en hommage au grand Pavarotti était doté d'une force émotionnelle, faisant partager de merveilleuses sonorités et de touchantes plaintes s'élevant, comme une invocation à l'amour et à la paix universelle, dans l'énorme amphithéâtre, dont les arcades brillaient de mille feux. L'Orchestre en question a été fondé en 2014 par le groupe Synapse (cabinet de conseil aux entreprises de Parma) et un groupe de musiciens venant des plus prestigieux orchestres italiens, dont l'Orchestre du Teatro Regio de Parme, reconnu internationalement parmi les plus performants du répertoire de l'opéra italien. Le programme qu'il avait annoncé était tentant, et le résultat était à la mesure des attentes. C'est avec une poésie intense et une grande maîtrise aussi bien vocale qu'instrumentale que les membres de l'Orchestre et les chanteurs d'opéra ont promené l'auditeur dans une sorte de sphère aussi lyrique qu'électrique. Le souple enchaînement de pièces toutes plus célèbres les unes que les autres (souvent exécutées par Luciano Pavarotti lors de ses inoubliables concerts et ses impressionnantes prestations sur les plus prestigieuses scènes du monde) plante un décor de fête savamment agencé. Sous la baguette savante du Maestro Paolo Andreoli, l'orchestre a fait preuve d'une grande maîtrise dans la relecture des compositions programmées donnant toute sa mesure rigoureuse et homogène. L'Ouverture de l'opéra Carmen et Habanera de Georges Bizet donnait le ton de la soirée suivie d'un nombre d'extraits de diverses interprétations : L'opéra «Là cidarem la mano» (Don Giovanni) de A. Mozart, «Largo al Factotum» (Le barbier de Séville) de Rossini, «Questa o quella» La donna è mobile (Rigoletto) et «Sempre libera degg'io» (La Traviata) de Verdi, «Ardir ha forse il cielo» (Elisir d'Amore) de Gaetano Donizetti... Hassan Doss, notre chanteur lyrique, qui, grâce à une voix forte et belle, s'est forgé une réputation solide non seulement en Tunisie, mais aussi en Europe, plus particulièrement en France, Espagne ainsi qu'en Allemagne, s'est joint à ses confrères chanteurs italiens sur la scène, interprétant quelques titres. Avec l'assurance tranquille d'un soliste en pleine possession de ses moyens, il a offert un lyrisme mesuré et une interprétation fluide et touchante. Après l'entracte, des suites instrumentales conformes à ce que l'on attendait, alliant, à égalité, la fougue et la maîtrise, se sont poursuivies. D'autre part, le plateau vocal n'appelle lui aussi que des éloges. Les solistes ont défilé sur scène, tour à tour, puis ensemble dans un tableau final. Ils ont déployé toute la panoplie de leur talent, faisant jaillir toute la passion contenue dans les œuvres, telles que : «Voglio vivere cosi» de Giovanni D'Anzi, «Mamma» et «Chi è più felice di me» de Césare Andrea Bixio, «O' surdato ‘nna murato» de E.Cannio, «Buongiorno» de Michele Centonze, «Caruso» de Lucio Dalla et, pour conclure, Nessun dorma (opéra Turandot) de Giacomo Puccini, retrouvant toujours la symbiose parfaite avec l'orchestre. Et au final, un magnifique bonus « O sole Mio» de Pavarotti et un extrait de «La Traviata» de Verdi avec tous les solistes, une belle interprétation emportée par un souffle d'une musicalité aussi juste qu'expressive. Un précieux moment de musique et de chant. Le public, comblé par cette soirée de rêve, applaudit à tout rompre.