La troisième sortie arabe des «Sang et Or» ressemble à une formalité, leur qualification étant assurée. Toutefois, on attend d'eux le respect de la charte sportive. Après sa petite forme et sa victoire réalisée dans la douleur (1-0) lundi dernier face aux Irakiens de Naft Al-Wassat, dans le cadre de la première journée de la Coupe arabe des clubs (poule C) qui se déroule jusqu'au 5 août prochain à Alexandrie, l'Espérance, comme prévu, a fait meilleure figure jeudi dernier contre les Soudanais d'Al Merrikh pour le compte de la deuxième journée. Les jambes engourdies et la perdition affichée devant les Irakiens ont laissé place à une bien meilleure aisance et à une inspiration qui rappellent l'Espérance des grands jours. Pourtant, Al Merrikh est une grande équipe capable de donner la meilleure des répliques à notre ambassadeur dans cette joute arabe. D'ailleurs, la première demi-heure de la renconre a connu un certain équilibre qui augurait un match indécis malgré une certaine domination des «Sang et Or» couronnée dès la 21' lorsque Anis Badri ouvrit le score de la tête suite à un centre lumineux effectué par le jeune Mohamed Maher Ben Seghaier. Après ce but, et jusqu'à la fin de la rencontre, les Soudanais allaient faire montre d'un jeu dur un peu trop exagéré sur le porteur de la balle. Ce qui leur a valu un carton rouge écopé par Bakr à la 26'. Ce fut le vrai tournant de la rencontre car Al Merrikh s'est vu obligé de changer de tactique et d'opter pour un style plus défensif afin d'entraver les assauts offensifs de l'Espérance qui était aidée en cela par une supériorité numérique lui ayant énormément facilité la tâche. Ça donne des frayeurs Dans ce match «musclé», l'Espérance a évolué dans la peau d'une grande équipe qui donne des frayeurs à tous ses concurrents dans cette Coupe arabe. Et ce n'est pas un hasard si elle s'est qualifiée la première au tour des demi-finales grâce à sa maturité tactique et au répertoire technique très riche de ses joueurs talentueux, à l'instar de Bguir, Sassi, Ben Sghaier, Khénissi et plus particulièrement Anis Badri. Dans ce match, la palme revient à ce joueur qui se confirme comme une pièce maîtresse dans la construction des opérations offensives. Virevoltant, rapide et surtout très incisif dans la surface de réparation, il a donné le tournis à la défense soudanaise qui a tout essayé pour le freiner, mais en vain. Et c'est lui qui allait être l'auteur du deuxième but des «Sang et Or» à la 70e lorsqu'il ne s'est pas fait prier pour reprendre dans les filets une passe judicieuse de Yassine Khénissi à l'intérieur des seize mètres. Ce fut donc une sorte de démonstration de force d'une Espérance qui nous a littéralement fait oublier son petit match livré lors de la première journée. Aujourd'hui, les coéquipiers de Anis Badri joueront leur dernier match de poule contre les Saoudiens d'Al Hilal. Et il n'est pas question que Faouzi Benzarti pense à ménager le moindre titulaire en puissance parmi son effectif pour ce match que d'aucuns prennent pour une simple formalité dont l'issue n'a aucune importance. Loin de là, car dans cette joute, toute l'importance réside dans les duels à livrer aux clubs qui, d'une manière ou d'une autre et pour des raisons peu convaincantes, ont lamentablement «snobé» la compétition arabe en envoyant à Alexandrie leur deuxième équipe ou même leurs jeunes joueurs pour la simple participation et «l'apprentissage». Et c'est bien le cas d'Al-Hilal, client du jour de l'EST. On est tous unanimes pour dire que l'Espérance, en vrai grand club qui se respecte et qui respecte autrui, doit jouer un match conforme à l'éthique et à la charte sportives. On exige qu'une «bonne leçon» de jeu et de sportivité soit donnée aux jeunes Saoudiens se trouvant en Egypte pour acquérir de l'expérience. En effet, ce n'est pas avec ce genre de mentalité qu'on peut donner de la crédibilité aux compétitions arabes. Il appartient donc à notre représentant «sang et or» de dispenser la meilleure leçon d'humilité synonyme de grandeur. A bon entendeur, salut !