Le film de Naceur Khemir, avec cette sélection, est promis à une nouvelle vie cinématographique, selon ses producteurs. Lotfi Layouni et Hassen Daldoul, producteurs du film ‘' Les baliseurs du désert'' de Naceur Khemir, viennent d'annoncer la sélection du film, dans sa nouvelle version restaurée et numérisée, à la Biennale de Venise (Italie), compte tenu de son importance au niveau de la cinématographie méditerranéenne, dans la section Ciné-Classic, qui se tiendra du 31 août au 9 septembre 2017. En voici la synopsis « A travers la vitre d'un vieil autocar, un jeune instituteur regarde se dérouler le désert. C'est dans un village perdu au fond de cette vaste mer de sable qu'il a été nommé. Soudain apparaissent des hommes aux gestes empoussiérés, de la lenteur de la poussée inexorable du désert: les baliseurs... ils hantent la route presque invisible au-delà de laquelle s'étend un autre monde... plus loin se dresse le village comme une forteresse. C'est là que le jeune homme vient enseigner, mais il n'y a pas d'école... A travers le regard d'une jeune fille, il est aspiré par ce monde au temps singulier où se côtoient les Mille et une Nuits, Cordoue, toute la force cachée d'une mémoire souterraine...». A une question concernant la restauration et la numérisation du film, Lotfi Layouni répondra : «Grâce à notre ami Mohamed Challouf, soucieux des archives tunisiennes, nous avons trouvé un accord avec la Cinémathèque belge pour financer cette opération en contrepartie d'une cession de droits d'exploitation dans un certain nombre de pays. Nous donnons par cet acte une nouvelle vie au film et nous épargnons cette grosse dépense à notre ministère de la Culture, chargé depuis une dizaine d'années de numériser les films tunisiens sur support 35mm» . Rappelons que le film à été produit en 1984. Il fera sa sortie en France en 1985 là où il a été classé parmi les dix meilleurs films de cette année-là dans le monde. Selon le producteur, il s'agit du premier film civilisationnel qui parle avec nostalgie de l'apogée de la culture arabo-andalouse, c'est aussi le premier film à démarche culturelle et artistique qui a surpris le public international. «Je me rappelle, dit-il, quand ce film a été sélectionné par la Semaine de la critique internationale à Venise, il a fait l'événement du cinéma arabe. Le jeune public de Venise s'est rué sur Nacer et moi à la sortie de la projection du film pour nous poser plein de questions. 33 ans après sa production, cette seconde sélection à Ciné-Classic de la Mostra de Venise représente pour moi une seconde reconnaissance de la valeur culturelle et artistique du film, aussi le fait qu'il côtoie d'autres grands films comme ceux de Jean-Luc Godart, Michelangelo Antonioni, Bernardo Bertolucci, Claude Chabrol, Marco et bien d'autres. C'est un grand honneur pour la Tunisie et pour le cinéma tunisien. Aussi, le film va-t-il connaître une nouvelle vie cinématographique du fait qu'il va être distribué en Europe et en Amérique du Nord pendant dix ans».