Une certitude: le champion jordanien ne partira pas en challenger face à l'Espérance. En tout cas, ce n'est pas le genre de club à nourrir des complexes. Méfiance ! Les «Sang et Or» sont sur la voie royale. Dimanche soir, ils pourraient rentrer à Tunis avec une prime juteuse de 2,5 millions de dollars en poche. Et le troisième titre de champion arabe de leur histoire, aussi. Toutefois, la mission sera très compliquée pour au moins deux raisons évidentes : -La première a trait à la qualité de l'adversaire de demain à 19h00 au stade d'Alexandrie, et à l'imposante dimension qui est la sienne, cet été 2017. Al Fayçali de Jordanie a fini par convaincre les sceptiques à l'occasion de la demi-finale de mercredi dernier face à Al Ahly du Caire qui évoluait pourtant chez lui. Il a dominé le champion d'Egypte dans tous les compartiments du jeu, confirmant la qualité de son cru, dont un excellent gardien de but, Mootez Yassine, qui ne serait pas loin d'être élu meilleur keeper de cette 27e édition arabe. Le duo Lukas-Dominique Mendy, auteur du premier but en demi-finale suite à un excellent service du latéral Ouday Zahrane, constitue un des atouts de l'Aigle bleu. Le Libyen Akram Zwei et le capitaine Baha constituent deux autres atouts d'un ensemble qui a fait grosse impression à l'occasion de ce rassemblement arabe. Donc, les hommes de Faouzi Benzarti doivent améliorer la qualité de leur jeu et témoigner d'une concentration totale s'ils veulent décrocher le gros lot. -La deuxième raison consiste en l'abondante dépense d'énergie déployée jeudi dernier dans la chaleur moite d'Alexandrie. Les prolongations disputées devant des Marocains accrocheurs et très combatifs vont certainement peser dans les jambes. Sans parler de l'avantage de 24 heures supplémentaires de récupération dont ont pu bénéficier les joueurs de la capitale jordanienne, Amman, puisqu'ils ont joué leur demi-finale un jour avant les «Sang et Or». De plus, lors de leur troisième sortie en phase de poules (victoire 2-1 contre Al Wahda émirati), le coach Nipocha a pu faire reposer ses titulaires, à l'instar de ce qu'avait fait Benzarti dans le dernier match sans enjeu contre Al Hilal saoudien. Avant-hier, le manque de fraîcheur physique et mentale était déjà perceptible dans les rangs tunisois. Il faudra bien récupérer d'ici demain dimanche afin de pouvoir neutraliser le foot à base de vitesse et d'engagement des Fayçalis. Mbarki sera-t-il récupéré à temps? Un autre facteur risque de peser lourd demain dans la gestion de la finale. Le latéral droit titulaire Iheb Mbarki, absent de la dernière minute jeudi juste avant le match quand il sentit des douleurs aux ischio-jambiers, sera-t-il récupéré à temps ? Car il faut avouer que, malgré toute la bonne volonté qu'on lui connaît, le milieu de terrain Ghaylène Chaâlali a peiné dans la nouvelle tâche que Benzarti lui a confiée. Il lui manqua le placement adéquat et les automatismes propres à ce poste, il s'époumona dans des courses parfois inutiles dans sa recherche à apporter un plus au secteur offensif sur son couloir droit. Bref, on ne s'improvise pas subitement, du jour au lendemain, latéral droit. Le rusé coach monténégrin d'Al Fayçali, Nipocha, pourrait jouer sur cette faiblesse espérantiste si jamais Mbarki déclarait forfait. Badri sur sa lancée On n'arrête plus le milieu de terrain offensif Anis Badri. Dépositaire du jeu «sang et or» il a provoqué avant-hier le penalty de la victoire, transformé par Taha Yassine Khenissi. Son impact sur la manœuvre offensive de son équipe a été énorme. La commission technique de l'Union arabe de football ne s'y était pas trompée du reste en le plébiscitant meilleur joueur de la demi-finale.