Le transfert de fonds des émigrés pour leurs pays, en général, avoisine les 2,3 milliards de dollars par an dont 1,1 milliard de dinars est destiné à la Tunisie. Ils sont des milliers de Tunisiens à travailler à l'étranger. Autrefois, l'Europe était le principal employeur de nos compatriotes qui veulent améliorer leurs conditions de vie dans l'un des pays européens comme la France, l'Allemagne, l'Italie et la Belgique. Aujourd'hui encore, plusieurs Tunisiens veulent soit poursuivre leurs études universitaires en Europe, soit y travailler. Certains Tunisiens qui sont allés pour faire leurs études ont trouvé un travail correspondant à leur formation et sont restés à l'étranger où de nombreuses opportunités de travail sont offertes. Il est loin le temps où le travailleur tunisien exerçait dans le secteur tertiaire ou dans de petits métiers qui ne rapportent pas vraiment beaucoup. De nos jours, on trouve des compétences tunisiennes — des ingénieurs, des médecins et des techniciens supérieurs — dans des entreprises réputées. Bien rémunérés, ces travailleurs envoient régulièrement de l'argent à leurs parents, économisent une partie de leurs revenus et investissent dans des projets rentables. Pour une meilleure implication Cependant, d'après les chiffres disponibles, l'implication des Tunisiens résidant à l'étranger dans l'économie nationale reste en deçà des ambitions. Certains émigrés préfèrent investir dans des équipements ou dans l'immobilier plutôt que d'investir dans des projets. Cela s'explique par le fait que l'émigré ne trouve pas souvent un homme de confiance qui peut gérer le projet et travailler en toute transparence. C'est en tout cas ce qu'affirment certains émigrés qui reviennent en Tunisie durant la saison estivale. Certains émigrés dépensent pendant quelques jours des sommes faramineuses en séjournant dans les hôtels de la place. D'ailleurs, le transfert de fonds des émigrés pour leurs pays, en général, avoisine en moyenne les 2,3 milliards de dollars par an dont 1,1 milliard de dinars est destiné à la Tunisie. Ce transfert des Tunisiens à l'étranger représente quand même 5% du PIB et 29% de l'épargne nationale. Dans une situation économique difficile comme celle que vit notre pays actuellement, les fonds transférés ont une importance capitale dans la consolidation de l'économie. Il est préférable que les fonds transférés ne soient pas utilisés en grande partie dans la consommation courante mais dans la création de projets à haute valeur ajoutée. Les résultats enregistrés dans ce domaine montrent que le transfert des Tunisiens résidant à l'étranger constitue la quatrième source en devises du pays. Mais ce montant aussi considérable soit-il est inférieur au vrai potentiel dont disposent nos compatriotes à l'étranger. Ces derniers pourraient, en effet, être impliqués davantage dans l'économie nationale par la création de nouveaux projets en bénéficiant des avantages de la nouvelle loi sur l'investissement. Le nombre de Tunisiens vivant à l'étranger est estimé actuellement à environ 1,2 million dont 40% d'ouvriers, 20% d'étudiants et le reste de cadres et fonctions libérales et autres. Près de 100.000 compétences et 8.400 cadres de très haut niveau opèrent également à l'étranger. Dans le cadre de la coopération technique, un grand nombre de Tunisiens travaillent aussi dans les pays du Golfe en tant que médecins, enseignants du secondaire et du supérieur, conseillers, paramédicaux et autres. Les impressions de leurs employeurs sont, en général, satisfaisantes et les demandes de recrutement affluent régulièrement à l'Agence tunisienne de coopération technique pour dénicher les meilleures compétences capables de relever le défi et apporter un plus à l'entreprise ou l'institution dans lesquelles ils travaillent.