Par Abdelhamid Gmati La liste des « faits anodins », mais dont les conséquences sont néfastes, ne cesse de s'allonger. Avec l'été et les grosses chaleurs, on s'attendait, comme dans d'autres pays, à un certain nombre d'incendies de forêt. Et on a eu droit. On affirme que 250 incendies ont été déclenchés cette année, dont 100 dans une période de 10 jours. Ainsi, 2.000 ha ont été ravagés par le feu dans plusieurs régions du pays, les plus touchées sont Bizerte, Kasserine, Béja, Jendouba et Le Kef. L'ampleur de ces sinistres a paru suspecte. Et pour cause : les autorités ont arrêté un certain nombre d'individus pris en flagrant délit. Le drame est, qu'outre la destruction de richesses forestières et de plusieurs habitations, cela touche profondément près de 850.000 Tunisiens qui vivent de cet univers, directement ou indirectement. Certains s'adonnent à l'apiculture, d'autres à l'élevage ou encore à l'artisanat ; d'autres encore sont employés par l'Etat dans ces fameux chantiers dits agricoles. Lesquels chantiers emploient une partie de ces 30% de travailleurs de cette catégorie dans l'ensemble des chantiers du pays. Avec les fortes chaleurs des derniers jours et le recours des Tunisiens à toutes sortes de moyens pour « se rafraîchir la vie », la consommation d'électricité atteint des niveaux inquiétants. La Steg ne cesse de mettre en garde et d'inviter les citoyens à modérer leur consommation, notamment en mesurant l'intensité de leurs climatiseurs. Mais des observateurs ont constaté que dans plusieurs artères de la capitale, l'éclairage public n'a pas été coupé, en plein jour. Une photo circule sur le web montrant des réverbères allumés à 14h. D'autres attestent que certaines administrations restent allumées et leurs climatiseurs en marche, même après les heures de fermeture. S'agit-il d'oubli ou de gestes délibérés ? Chawki Tabib, le président de l‘Instance de lutte contre la corruption, a annoncé mercredi dernier qu'« une grande société renommée, bien connue dans la région du Sahel, spécialisée dans la distribution de la viande aux collectivités, a été épinglée en train de vendre de la viande avariée issue de bétail crevé ou atteint de tuberculose à des casernes militaires et des restaurants universitaires et cantines scolaires ». D'après lui, ce trafic se faisait avec la complicité des services du contrôle vétérinaire au niveau des abattoirs. L'appât du gain va-t-il jusqu'à vouloir attenter à la santé des militaires, des étudiants et des écoliers ? Ou est-ce délibéré ? Des tonnes de phosphate ont été déversées aux abords de la route entre Oum Lâarayes et Gafsa. Il semble qu'il s'agit de camionneurs indélicats chargés du transport de cargaison du bassin minier aux usines du Groupe chimique à Gabès, et qui, à la faveur du premier pépin mécanique, n'hésitent pas à déverser le contenu de leur benne sur le bord de la route, prétextant la panne, et appelant la dépanneuse, pour les ramener chez eux, et encaisser leur paie pour un travail qu'ils n'auront jamais accompli. Pourquoi n'utilise-t-on pas le transport par train, beaucoup plus sûr et moins coûteux ? Et ces camionneurs, coupables d'un crime économique s'en sortiront-ils impunis ? Des unités de la douane ont saisi, mardi dernier, au poste frontalier de Ras Jedir, une somme d'argent en devises de 1 million 250 mille euros, soit environ 4 millions de dinars tunisiens. Cet argent était dissimulé dans le véhicule du citoyen libyen qui se rendait à Tunis. Pour quoi faire ? Pour approvisionner des terroristes ? Une enquête est en cours. Autre fait pour le moins insolite : un mendiant s'étant présenté dans un café, a demandé l'aumône à trois clients. Devant la réponse négative des trois clients, le mendiant, mécontent, leur a craché dessus. Quittant le local et constatant que les clients le regardaient d'un œil réprobateur, il s'est retourné et a craché par terre en les toisant. Mais bon ! Puisqu'on vous dit que c'est anodin, pourquoi chercher la « petite bête » ?