Par Jalel Mestiri La classe sportive n'a pas aujourd'hui une grande idée de ce que doit représenter le football. Ce qu'il était et ce qu'il est devenu... C'est pratiquement toujours la même histoire avec le football tunisien et ses différentes compétitions. Il suscite l'espoir un jour, puis il tombe dans ses travers le lendemain. Dans quelques jours, le coup d'envoi de la saison 2017-2018 sera donné. L'occasion nous est ainsi offerte pour avoir une pensée aux équipes qui ont marqué de leur empreinte le football africain. Celles qui dominent leur époque, qui favorisent les options offensives et le jeu d'attaque, qui ne cèdent pas aux restrictions tactiques, et même aux obligations de résultats. L'histoire du championnat tunisien et ses différents bouleversements a souvent montré que les équipes qui jouent, qui prennent l'initiative, qui donnent la priorité à la créativité et à l'imagination, s'imposent la plupart de temps. Toutefois, beaucoup se montrent aujourd'hui incollables à leur histoire, incollables au temps. Incapables aussi et surtout de renouveler leur centre d'intérêt au-delà de ce qui existe. La confusion inspire moins le sens de l'irresponsabilité que cela n'impose de devoirs en particulier d'agir, de provoquer, de batailler. Ironie du sort : on connaît aujourd'hui les responsables médiatisés, mais on ne connaît pas suffisamment ceux qui militent dans des conditions difficiles. Il y en a qui sont omniprésents et interviennent souvent, rien que parce que le sport exerce un charme et une force d'attraction extraordinaires. Piteusement, pathétiquement. Les dernières saisons qui, au fond se ressemblent, sont l'illustration la plus significative des excès de tout genre, des dépassements et des manquements à différents niveaux de la hiérarchie. C'est pourquoi les vrais responsables se comptent sur le bout des doigts alors que la majorité écrasante est contestée. On ne voit pas, sinon très peu, ceux qui font vraiment l'unanimité sur la scène sportive. Ils sont la cible de critiques de plus en plus virulentes. La classe sportive n'a pas aujourd'hui une grande idée de ce que doit représenter le football. Ce qu'il était et ce qu'il est devenu. Finalement quelles perspectives pour un championnat dont les principaux acteurs sont plus que jamais défaillants ? Quelles solutions, quelles ressources et quels moyens pour faire face aux exigences d'un football réincarné, transfiguré? On aurait aimé que le championnat, dans ses différentes versions et à travers ce qu'il est censé entraîner, puisse servir à l'évolution du rôle des responsables d'aujourd'hui. Le comportement et l'attitude de beaucoup d'entre eux ne sont plus un signe de crédibilité absolue... Mais si l'indécision est plus que jamais à l'ordre du jour, si on voit mal les différentes instances associer leurs actions, partager les mêmes principes au moment où les valeurs sportives explosent d'un côté comme de l'autre, certaines bonnes volontés n'hésitent pas à préconiser une nécessaire prise en main du sport tunisien, lequel est devenu, du reste, un symbole de décadence... En dépit de tout cela, le coup d'envoi du championnat reste un événement à part, une tradition qui se renouvelle, qui se fait respecter. Même si les valeurs sportives explosent, les bonnes volontés sont toujours là. Elles n'hésitent pas à faire appel à une nécessaire prise en main du football pour abattre la forteresse de la nullité, laquelle est devenue, du reste, un symbole de décadence. Il s'agit au fait de favoriser les solutions déterminantes dans le choix des stratégies et dans la définition des priorités. Une véritable bataille à mener. Elle est notamment destinée à rendre les choses à leur juste valeur. Le football ne peut plus continuer à être l'otage des considérations individuelles ou personnelles. Désormais, il ne peut plus être question que de projets sportifs, et pourquoi pas aussi d'humanisme partagé. On pourrait évacuer les problèmes de forme qui ne cessent de polluer le milieu, mais les questions essentielles pour l'avenir du football tunisien restent toujours sans réponses. Là où on formate les arguments pour dire ce qu'on ne fait pas et faire ce qu'on ne dit pas, les différentes parties prenantes ont le sentiment de ne pas se moquer du monde. Si leur appréciation de la situation leur paraît juste, ils donnent encore et toujours l'impression d'avoir raison tout seuls !...