Le champion sortant n'a finalement fait qu'une bouchée du néo-promu, le COMédenine, qui n'avait que son courage à opposer chez lui et devant son public. «A l'impossible nul n'est tenu», ce proverbe a été bel et bien vérifié avant-hier à l'occasion du match COM-EST, comptant pour la journée inaugurale du championnat national. C'est que la bonne volonté et l'enthousiasme des Médeninois n'auront pas suffi pour compliquer la tâche aux «Sang et Or» qui se sont déplacés à Médenine avec une seule idée en tête: rentrer à Tunis avec les trois points de la victoire et commencer la compétition nationale en trombe. En témoigne d'ailleurs le but planté dans les filets du COM dès la 5e grâce à Ferjani Sassi sur un centre du virevoltant Anis Badri. C'était en quelque sorte un message dissuasif lancé par les coéquipiers de Khalil Chammam, qui, comme il était prévu, n'étaient pas prêts à marchander sur une issue de match en leur faveur. Les intentions des «Sang et Or» allaient se confirmer à la dernière minute de la première mi-temps, quand le même Anis Badri a marqué le deuxième but de la rencontre pour en sceller le sort irréversiblement. Pourtant, on croyait que l'absence des supporters espérantistes, par mesures disciplinaires, ajoutée à la forte canicule allaient freiner quelque peu l'élan de l'EST, mais rien n'en fut. Et c'est à une domination «sang et or» de bout en bout qu'on a assisté malgré quelques tentatives offensives sans grande conviction de la part des Sudistes qui, en réalité, n'y ont vu que du feu. Le déséquilibre des forces était donc manifeste entre le champion en titre et l'équipe locale qui a, quand même, sorti un match honorable, ponctué de deux occasions ratées. Le match qui a commencé avec une demi-heure de retard en raison de l'absence du photographe de la FTF, nous dit-on, a été une occasion pour Benzarti d'apporter quelques modifications à l'équipe rentrante. Le banc terrible de l'EST On savait l'effectif «sang et or» très fourni avec la large opération de recrutement qui se poursuit non-stop depuis au moins deux ans déjà. Cela réconforte le staff technique, certes, mais parfois ça risque de devenir gênant et embarrassant et pour le coach et pour les remplaçants de marque, dont regorge désormais le banc de l'Espérance. Mais en bon gestionnaire de l'effectif, dont il dispose, Faouzi Benzarti semble convaincu de donner sa chance à chacun de ses joueurs. Dans cet esprit, Benzarti a aligné d'emblée Ali Jmel dans la cage à la place de Moëz Ben Chrifia. Il ne l'a certainement pas regretté car Jmel a été l'auteur d'une bonne prestation et a même réussi à préserver la virginité de ses filets avec mérite, en effectuant plusieurs arrêts difficiles. Franck Kom, le Camerounais récemment recruté, a, lui aussi, été titulaire durant toute la rencontre et il semble qu'il ne va plus lâcher prise. Ce sera au détriment d'un autre joueur au talent prometteur, en l'occurrence Ghaïlane Chaâlali qui a été contraint à faire une petite apparition en fin de match. Mieux encore, des joueurs de talent qui continuent à intéresser plusieurs clubs huppés, à l'instar de Fakhreddine Ben Youssef, Haïthem Jouini, Ali Machani ou encore le jeune attaquant Maher Ben Sghaïer ont, eux aussi, été cloués sur le banc de touche. Et si Jouini a décroché une vingtaine de minutes de jeu quand il a été incorporé à la place de Khénissi à la 73', Ben Youssef n'a eu droit qu'à quelques minutes lorsqu'il a pris la place de Badri à la 87'. Il en a été de même pour Ghaïlane Chaâlali qui a remplacé Saâd Bguir à la 85'. Avec une richesse d'effectif aussi providentielle, le staff technique «sang et or» ne peut que se frotter les mains; pourvu que la concurrence ne tourne pas au vinaigre et ne décourage pas quelques-uns parmi ces remplaçants de marque au point de leur faire douter de leur talent.