Anouar Brahem clora la 53e édition du Festival international de Hammamet avec au programme les titres de son nouvel album «Blue Maqams» qui sera présenté en première mondiale ce soir. Concert après concert, le cheminement de notre luthiste et compositeur national Anouar Brahem au côté d'un quartet de musiciens exceptionnels,entamé ces dernières années,laissait découvrir des œuvres d'un extraordinaire raffinement instrumental. Virtuosité de l'écriture s'y accompagnait d'une totale liberté de timbres. La forme, elle, est toujours à mi-chemin : entre construction savante et libre mouvement. Pour quiconque qui l'écoute, ici ou à l'autre bout du monde, impossible de rester confiner entre les limites des frontières tant les influences se mêlent à l'intérieur même des morceaux. Les sonorités enivrantes, envoûtantes et lancinantes du oud fleurissent dans la profondeur rythmique du blues et la sensualité élégante du jazz qui viennent nous prendre dans leurs sortilèges de notes. C'est toute la réussite du musicien compositeur Anouar Brahem : marier les influences et proposer des allers-retours incessants entre les cultures. Ce qui a fait sortir l'oud de son rôle traditionnel, voire le révolutionnant et le confrontant aux musiques occidentales, particulièrement le jazz. Au-delà de la musique, le travail d'Anouar Brahem arrive à point nommé dans un contexte mondial où les communautés se replient sur elles-mêmes, où certains cherchent à opposer les cultures et les origines. Le temps d'un album, ou d'un concert, ils se retrouvent et se rencontrent. Pour le meilleur et rien que pour lui. Né au cœur de la ville de Tunis, à Halfaouine, Anouar Brahem débutait son éducation musicale à l'âge de dix ans au Conservatoire national de musique de Tunis, en ayant comme professeur le grand Ali Sriti. A l'âge de quinze ans, il commence à jouer dans des orchestres et écrit plusieurs compositions pour oud, l'instrument auquel il excelle. Puis, il s'installe à Paris pour quatre ans, période pendant laquelle il collabore avec Maurice Béjart et compose de nombreuses œuvres originales, notamment pour le cinéma : «Halfaouine, L'enfant des terrasses» et «Les silences du Palais», etc. De retour en Tunisie, il poursuit son travail de composition et, par de nombreux concerts, acquiert une notoriété publique. Depuis quelques années, Anouar Brahem commençait à travailler dans le cadre d'un quartet, en compagnie de trois éminents représentants de la scène jazz new-yorkaise. Ensemble, ils proposent de riches dialogues musicaux et de magnifiques morceaux empreints de leurs personnalités artistiques. Ils parviennent à mêler de manière unique le son du oud, la fluidité de la clarinette, le timbre de la basse électrique et l'énergie des percussions. Après trois ans, de recherche, de réflexion et de travail, le temps qu'il aura fallu pour donner suite à son dernier album à succès «Souvenance», enregistré en 2014 et présenté à l'ouverture du 50e festival international de Carthage, Anouar Brahem revient cet été avec « Blue Maqams » et sera accompagné par trois jazzmen américains exceptionnels, citons Dave Holland à la contrebasse, Django Bates au piano, et Nasheet Waits à la batterie. Anouar Brahem se produira ce soir sur la scène du Festival international de Hammamet et présentera à son public, en première mondiale, l'album «Blue Maqams», enregistré en mai dernier à New York, et sera dans les bacs à partir de l'automne prochain. Un voyage musical envoûtant à ne pas manquer !