Le festival international de Hammamet vous propose le 29 et le 30 juillet 2010 une soirée avec Anouar Brahem. On voudrait pouvoir se permettre de dire, comme les animateurs télé, "Anouar Brahem, qu'on ne présente plus...". De fait, Anouar Brahem, malgré sa renommée internationale, est aussi célèbre en son pays ! Le public tunisien a été son premier public, il a su reconnaître en lui le musicien d'exception, il l'a accompagné à ses débuts, l'a soutenu et lui est resté fidèle. De son côté Anouar Brahem ne l'a pas oublié et revient régulièrement à sa rencontre. Une histoire de respect mutuel qui fait du compositeur tunisien le plus subtil, le plus raffiné et le plus innovant, une tête d'affiche populaire. Un paradoxe qui n'est pas unique dans le parcours de cet artiste. Anouar Brahem commence à jouer à 15 ans dans différents orchestres mais à 18 ans, il choisit de poursuivre sa formation dans une relation traditionnelle de transmission de maître à disciple. Le maître est Ali Sriti,qui avait accompagné ses premiers pas au Conservatoire National de Musique de Tunis et qui accepte de l'accueillir chez lui pour l'initier à l'art du "Maqam" et au système compliqué des modes de la musique savante arabe et du "Taqsim". Celui qui deviendra le oudiste et le compositeur arabe contemporain le plus audacieux de sa génération se revendique encore de cette solide formation classique dont il souhaitait au début de ses classes n'être que le fidèle interprète ! En 1981, le besoin de vivre d'autres expériences artistiques, pourtant, le pousse à s'installer à Paris où il collabore avec Maurice Béjart et avec Costa Gavras. De retour en Tunisie, il devient directeur de l'ensemble musical de la Ville de Tunis en 1987 qu'il dépoussière en l'ouvrant aux oeuvres nouvelles et... aux formes traditionnelles. Car ses explorations dans les musiques des autres ne l'éloignent pas du répertoire classique, savant ou populaire, qu'il considère même urgent de réhabiliter. De là, la création en 1989 d'un ensemble de "Takht", forme originelle de la formation traditionnelle avec des musiciens comme Béchir Selmi et Taoufik Zghonda. Il n'en demeure pas moins que ce qui a fait le succès et la notoriété de ce musicien rigoureux, c'est l'extraordinaire renaissance de l'instrument le plus noble de la musique arabe que des décennies de musique orchestrale avait confiné à un rôle marginal. En ouvrant ses phrasés aux héritages extrême-orientaux, africains et méditerranéens, aux musiques contemporaines d'Europe et au tempo du jazz, Anouar Brahem a su donner au Oud une légèreté, une suavité et une fraîcheur qui n'appartiennent qu'à lui. En 1990, la rencontre avec Manfred Eicher, fondateur du prestigieux label ECM auquel il est resté fidèle depuis, sera déterminante pour sa carrière. Habitué des grands festivals nationaux (Carthage, Hammamet, Jazz à Carthage), Anouar Brahem a choisi Hammamet pour présenter au public de Tunisie sa dernière création "The astounding eyes of Rita". Donné à la prestigieuse Salle Pleyel en décembre 2009 à Paris, le concert avait envoûté une salle réputée difficile et transporté les critiques les plus sceptiques. Avec Bjorn Meyer à la basse, Klaus Gesing à la clarinette basse, Khaled Yassine à la darbouka et au Bendir, l'artiste nous livre une oeuvre d'une grande maîtrise et d'une grande beauté. On a dit de lui qu'il avait une "une inspiration qui absorbe comme par une disposition naturelle à l'osmose", elle se donne à entendre ici et maintenant. Deux représentations : Jeudi 29 et vendredi 30 juillet 2010 Formation : Anouar Brahem – Oud / Bjorn Meyer – basse, / Klaus Gesing – clarinette basse / Khaled Yassine – darbouka & Bendir