Fidèle à son cachet des deux derniers exercices, le club minier se veut toujours conquérant. Tout en sachant se montrer réaliste quand il le faut. Le choc des leaders sudistes était attendu avec impatience afin de pouvoir mesurer les progrès et les réelles ambitions de l'Etoile Sportive de Métlaoui et du Stade Gabésien. En fait, il s'agit ni plus ni moins que des deux grandes révélations des deux derniers exercices. Malheureusement, l'explication a été faussée dans une large mesure par deux facteurs: la pelouse catastrophique en tartan du stade municipal de Métlaoui, et la chaleur écrasante qui a fait que les acteurs terminent la partie à genoux, et jouent la plupart du temps avec le frein, comme on dit, afin de ne pas se retrouver dans le rouge et au bord de l'asphyxie. L'équilibre a été total, même si les locaux ont gâché l'occasion d'empocher un troisième succès consécutif dans leur moment fort, en première période. Cueillis à froid par un but précoce du Nigérian Moses Orkuma dès la 7', ils firent le pressing durant tout le reste du premier half pour égaliser à la 42' par Imed Meniaoui, un avant-centre dont l'expérience et la qualité technique vont être d'un grand secours. Ils furent, en fait, mal récompensés de leurs efforts car, au bout de ces premières quarante-cinq minutes, ils auraient dû mener au score sans les parades décisives de Wassim Naouara, l'expérimenté gardien de la Stayda. «Il faut savoir assurer le nul» Si à la reprise, le coach métlaouien, Ghazi Gheraïri a jeté dans la bataille ses armes offensives de rechange, Jilani Abdessalam et Yassine Mejdi, notamment, ses hommes n'ont pas pu maintenir le même rythme. «En football, si vous êtes incapables de gagner, il faut savoir assurer le point du nul, observait Gheraïri après les débats. Il ne faut pas non plus oublier la qualité de l'adversaire auquel nous étions confrontés. Car le SG, c'est du lourd. Il a joué pour le nul, fermant toutes les issues menant à sa cage. Notre rendement de la première période aurait dû nous valoir les trois points. Mais on sait se contenter d'un seul point dans ce genre de situations», admet-il. Le panache et l'envie de séduire et de marquer les esprits qui caractérisent les copains de Jemaâ Khelij ne les empêchent pas de savoir se montrer réalistes et sobres les jours des vaches maigres, comme c'était le cas avant-hier. Le championnat se fait également de ces précieux petits points amassés dans la douleur l'un après l'autre. A chaque jour suffit sa peine, en fait ! Bassirou pour booster la récupération Le staff de l'ESM pourra compter après la trêve sur un renfort de taille, celui du milieu défensif sénégalais, Bassirou Bamba, qui a rempilé pour deux nouvelles saisons. La concurrence sera, en effet, rude entre le trio récupérateur Mohamed Jemaâ Khelij-Haythem Mhamedi-Bassirou Bamba. La recrue en provenance de l'Espérance Sportive de Tunis, le pivot Khemaïes Maâouani, le frère de Fehmi, se trouve certes en retrait par rapport à ce trio rôdé et de qualité, mais il est certain qu'il aura tôt ou tard sa chance au niveau de la récupération. Il faut avouer qu'un tel embarras du choix a cruellement manqué la saison dernière au staff de Mohamed Kouki. En renouvelant son contrat à Bassirou, et en recrutant Mhamedi et K.Maâouani, le bureau de Boujelel Boujelel a densifié un secteur névralgique qui a fait la force des «Sang et Or» métlaouiens ces dernières saisons. Il était temps ! Le stade municipal de Métlaoui verra sa pelouse en tartan renouvelée durant la trêve internationale réservée à la double confrontation Tunisie-RD Congo. En réalité, le besoin s'en faisait sentir depuis le début de la saison dernière, tellement cette surface surexploitée était devenue «injouable». Elle allait du reste occasionner aux joueurs une épidémie de blessures l'une plus grave que l'autre. La rupture des ligaments croisés a condamné le défenseur axial Aymen Ayari à manquer pratiquement toute la saison dernière à l'appel. Alors que le stratège, Khaled Gharsellaoui, parti depuis au Stade Gabésien, en a payé les frais durant une bonne partie de l'ultime exercice. Mais que voulez-vous ? Lorsqu'un même terrain abrite les entraînements de toutes les catégories des deux clubs de la ville, l'Etoile Sportive de Métlaoui et la Mine Sportive de Métlaoui, le tapis artificiel va tôt ou tard se transformer en ce qui rappelle vaguement un revêtement en gazon synthétique.