Par Kamel Ghattas L'information, sauf erreur, n'a pas été publiée par des organes de la presse écrite mais est clairement apparue en sous-titrage sur l'écran d'une chaine de télévision : la ministre de la Jeunesse et des Sports a soutenu « qu'aucun club n'est venu se plaindre du président de la FTF ». Eh bien tant mieux et... tant pis ! Il suffit de revenir aux collections des différents journaux de la place (les revues de presse sont elles authentiques ?) pour constater que les choses ne sont pas aussi simples entre la FTF et bien des clubs. Ces tensions qui s'étaient atténuées durant la saison estivale, à la faveur de l'arrêt de la compétition, ont ressurgi de plus belle à la reprise. Il y a même un président de Club qui a saisi le premier ministère pour marquer son courroux, son exaspération, et son indignation, face aux dépassements dont son club est l'objet. Qu'il ait raison ou tort, c'est aux autorités de le préciser, mais... il n'y a pas de fumée sans feu ! Bien entendu, ce n'est point le président de cette fédération qui nous intéresse, mais bien le principe qui nous interpelle, étant donné que les problèmes qui opposent des clubs à leur fédération sont du ressort de ceux qui sont chargés de défendre et de protéger le devenir d'une discipline sportive et le sport en général, moyen convenu d'éducation et de formation des générations montantes. Mais... quels que soient les reproches qu'un club peut faire à sa fédération, on voit rarement des responsables se plaindre directement auprès de la tutelle, à moins que les choses ne dépassent les bornes. Ces situations regrettables, fort gênantes, nous en avons enregistré la saison passée et même dans celles d'avant où de véritables « batailles rangées » ont fini par devenir de vulgaires règlements de comptes. Ce sont les clubs qui ont payé les pots cassés, car à ce jeu, c'est toujours celui qui détient le pouvoir qui a le dessus, en l'absence de cadre et d'autorité réellement efficaces pour y mettre un terme. Supposons qu'un président de club est allé se plaindre auprès de la tutelle. Que ce serait-il passé ? On aura au pire convoqué les deux antagonistes autour d'un verre de thé pour essayer de remettre les choses à leur place. Le tout serait clôturé par un communiqué où on assurera que tout était rentré dans l'ordre. Les poignées de mains échangées, ce sera la reprise des hostilités, car celui qui détient tous les pouvoirs en main ne sera pas enclin à oublier cet affront. Tous les moyens seront bons pour faire comprendre au plaignant, et à ceux qui seraient tentés d'agir en dehors d'une certaine « règle du jeu » tacite, qu'il n'est jamais de son intérêt de se plaindre et que bien au contraire il faudrait qu'il se taise et subisse. La preuve, en ce début de saison (on est encore à la troisième journée !), et avec le renouvellement de certains dépassements, l'aspect arbitrage est de nouveau interpellé, la guéguerre a repris de plus belle. Dans ces conditions, il ne s'agit pas du tout d'attendre que l'on vienne se plaindre, mais bien au contraire de vivre tout simplement l'ambiance qui règne dans les différentes chevilles ouvrières que sont les fédérations et analyser ce qui se passe au sein des différentes compétitions pour prévenir les dépassements, s'inquiéter et, le cas échéant, demander des comptes, conformément à l'éthique et aux objectifs que l'on est supposé avoir arrêtés pour l'intérêt de toute une jeunesse. Il ne sert à rien de pousser la poussière sous le tapis et d'ignorer ce qui se passe. Les différents médias rendent compte régulièrement, avec force détails, accusations directes et autres précisions dérangeantes, de la situation; laisser les choses empirer n'est pas à conseiller. Nous n'en sommes qu'à la troisième journée mais les prémices ne disent rien qui vaille.