La croissance soutenue du secteur cache, cependant, un souci d'améliorer ses performances pour faire face à la hausse à leurs charges. Le secteur des assurances connaît depuis des années une croissance soutenue, malgré le contexte économique fragile, affichant une croissance moyenne du chiffre d'affaires de 9,3%, selon une analyse récente de l'intermédiaire en Bourse «Mac SA». Reste que la structure du portefeuille du marché est encore prédominée par les branches autres que l'assurance vie. Il s'agit de l'assurance automobile, ayant une part de 45,67%, l'assurance maladie (14,18%) et l'assurance incendie (6,7%), d'après les chiffres de 2015 de la Fédération tunisienne des sociétés d'assurances (Ftusa). La croissance soutenue du secteur cache, cependant, un souci d'améliorer ses performances pour faire face à la hausse à leurs charges. La même analyse indique que les frais de gestion des compagnies d'assurances ont augmenté de 15,6%, pour absorber, en 2015, 24% du chiffre d'affaires, composés en grande partie des charges du personnel. D'un autre côté, on estime le taux de pénétration à 1,9% du PIB, contre une moyenne mondiale de 6,2%. Elle est dépassée, au niveau régional, par la Jordanie (2,1%) et les Emirats Arabes Unis (2,4%), mais aussi le Maroc, le Liban et le Bahreïn. De même, en termes de prime d'assurance par habitant, la densité ne dépasse par les 150 dinars. Notons que le secteur des assurances compte 22 sociétés, avec des primes émises de l'ordre de 1.679 millions de dinars. Insuffisances L'analyse de « Mac SA » montre que la part de l'assurance vie dans la structure du portefeuille du secteur se limite seulement à 18%. Les souscriptions à l'assurance vie restent encore faibles, en dépit des encouragements et incitations fiscales. On indique que le montant des primes d'assurance vie déductible de l'assiette imposable a été augmenté deux fois en 2008 et 2013, respectivement à 3 mille dinars et 10 dinars contre un montant initialement fixé à 2 mille dinars. Concernant les sinistres, les dédommagements de la branche assurance automobile s'élèvent à 540,3 MDT, soit 53,1% du total des sinistres réglés et plus de 70% des primes émises par la branche. En deuxième position, l'assurance maladie avec un montant de 205 MDT de sinistres réglés, soit 21,6% du total. En troisième position, l'assurance vie avec une part de 14,9%. Dans ce contexte d'incertitude économique, il est important de reconsidérer le rôle du secteur des assurances dans la croissance économique et comme catalyseur de l'épargne longue. Un rôle qui pourra être consolidé par une réforme impulsée par les autorités mais qui tarde encore à se concrétiser. Réforme Les principaux axes de la réforme concernent la révision du code des assurances, la spécialisation des compagnies des assurances dans les activités vie ou autres, le développement de l'assurance islamique et de l'assurance électronique. Il s'agit également de consolider les capitaux propres des compagnies d'assurances par l'augmentation du capital social minimum requis et la révision de la législation des intermédiaires d'assurances. Ajoutons à cela l'extension du rôle du guichet bancaire limité actuellement à l'assurance vie et l'assurance crédit, l'extension de l'assurance obligatoire et l'adaptation de la législation aux normes de solvabilité internationales. Selon l'analyse, la bancassurance serait une activité à haute valeur ajoutée pour le secteur des assurances. Il s'agit d'un service de distribution des produits bancaires et d'assurances par un même réseau. Il constitue un moyen efficace de diversification de l'offre, d'amélioration de la productivité des réseaux bancaires et d'assurances et en l'occurrence le développement du chiffre d'affaires. On indique également que l'élargissement de la couverture des services d'assurances à d'autres catégories de population et d'acteurs économiques peut être bénéfique, à l'instar des étudiants et des indépendants et des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les très petites entreprises (TPE). Pour ce qui est des placements du secteur, l'analyse souligne que 70% de ces placements sont investis en Bons de trésor alors que 22% seulement vont en placements actions et non de portefeuille, et sont dictés en majorité par la tutelle. On indique que l'alternative consiste en la transposition de la prise de risque sur l'assuré à travers les contrats d'assurance vie en unité de compte. Il s'agit d'une pratique de partage de risque qui n'est pas encore répandue et est appliquée par deux compagnies seulement.