Par Jalel Mestiri Les grands hommes, les grands responsables figurent dans les livres d'histoire. Que ce soit sur le plan fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, le CA n'a plus la même identité ni la même adresse !... Ce n'est malheureusement pas une surprise : la politique d'enfermement et la fuite en avant dans lesquelles se sont réfugiés les responsables clubistes renvoient l'image d'un club coupé du reste du monde. On ne fait plus honneur à une institution. Le CA s'est ainsi entraîné dans une spirale à multiples facettes: sportive, morale, éthique, humaine. Sans faire de parallèle, on aurait aimé tout de même que les parties concernées se montrent plus sévères et renforcent la crédibilité du club. Le problème, d'ordre général, a finalement entraîné de lourdes répercussions sur l'environnement de toute une institution. Il y avait tout un travail de dissuasion et de prévention à mener. Mais on ne s'est jamais donné les moyens d'agir... En revanche, une image brouillée s'est imposée progressivement quand celle de la majorité des responsables est entachée d'un dérapage évident. On ne saurait suffisamment l'exprimer, mais le Club Africain est entré dans une phase de décomposition. Les différentes parties s'amusent à se renvoyer l'ascenseur et à fuir leurs responsabilités. Pire que le désaccord et la guerre médiatique, c'est une stratégie de faiblesse, un aveu d'incompétence. C'est ainsi que l'opacité des faits laisse en suspens une question majeure : n'avait-on pas contribué, aussi bien par maladresse que par malveillance, à l'installation d'un climat de doute et d'accusations réciproques ? Les éclats, que ce soit dans les coulisses, ou tout autour du Parc, ont de plus en plus compromis l'image du club. C'est le règne de l'énigme et de la confusion. La controverse et la défiance font la belle, interpellent les esprits, serrent les cœurs et scellent les langues dans les bois. Faute de pouvoir, ou de vouloir, reposer sur une observation objective, l'égarement clubiste ressemble à une dénaturation qui vit sa propre vie. Les principes, les valeurs sportives avaient commencé à pâlir et personne ne voulait en convenir. Par peur? Par aveuglement? Nous déplorons qu'il n'y ait eu personne pour l'avertir avant et pour rappeler à l'ordre après. Le Club Africain est beaucoup plus grand qu'aucun de ses responsables, qu'aucun de ses joueurs dont la plupart sont restés bloqués au stade absurde d'une starification négative et une inépuisable jubilation. Les dérapages successifs ont désavoué les valeurs et les principes du club et ses grandes époques. Nous sommes passés des acteurs, qui en étaient les artisans des différents exploits, à ceux plutôt préoccupés par des considérations personnelles et la plupart du temps extra-sportives. Au fil du temps, tout ce qui se conçoit est devenu une crainte avérée au CA. Contrairement à ses bonnes habitudes, l'équipe est loin d'inviter à rêver. Si elle perd de plus en plus de leaders dans les bureaux et tout autour du club, elle n'a plus également de modèle auquel elle peut s'identifier sur le terrain.