Les dérapages successifs de certains ont désavoué les valeurs et les principes du club et de ses grandes époques. Nous sommes passés des acteurs, qui étaient les artisans des différents exploits, à ceux plutôt préoccupés par des considérations personnelles et la plupart du temps extra-sportives Le football est un sport qui vit et qui s'améliore au quotidien. C'est le miracle de tous les jours que les joueurs et toutes les parties prenantes, staff technique, responsables et supporters, s'efforcent d'entretenir. Une équipe comme l'Etoile se revendique en tant que tel, mais aussi et surtout en tant que bonne utilisatrice de joueurs confirmés. Si elle a appris à gagner et à forcer même le cours des événements, c'est qu'elle a le plus souvent manifesté une volonté débordante sur le terrain pour le faire. Sans la moindre retenue et avec le plus grand enthousiasme. La raison d'être de ses joueurs est le maximum d'efficacité, d'attaque, de créativité. Leur vocation : la recherche de l'adversaire dans son camp, la maîtrise du temps et de l'espace, la revendication à la fois collective et offensive du jeu. Chaque formule, chaque phase de jeu ne relèvent pas de simples sentiments. C'est une notion exigeante et combative. Mais ces derniers temps, notamment après la longue suspension de son entraîneur et le désengagement de plus en plus évident de son président, l'équipe donne l'impression de ne plus pouvoir progresser. Et encore moins de manifester la même verve, le même entrain et la même passion pour le jeu. Au fil du temps, tout ce qui se conçoit est devenu une crainte avérée, bien sûr selon l'angle de vue à géométrie variable. Plus encore et contrairement à ses bonnes habitudes, l'ESS est loin d'inviter à rêver. Si elle perd de plus en plus de leaders dans les bureaux et tout autour de tout le club, elle n'a plus également de modèle sur lequel elle peut s'identifier sur le terrain. Abandonnés à leur propre sort, les joueurs essaient de faire de leur mieux, voire encore plus, mais le bricolage a ses limites tant que personnes n'a osé, jusque-là, lever le petit doigt. Clarifier, rassurer... L'équipe se trouve aujourd'hui dans l'incapacité de s'imposer et d'imposer son jeu. Ce qu'elle n'arrive plus à réaliser, ou encore à entreprendre, met en évidence cette inaptitude à se démarquer de tout ce qui se fait en dehors du terrain. Dans la qualité du jeu indiqué, le niveau technique entrevu, il n'y a pas visiblement de piste à creuser, ou encore une véritable réflexion dans le jeu. Et dire que l'équipe était bel et bien un modèle à suivre. Une référence pour ceux qui aspirent à une bonne place en compétition nationale, ou même continentale. L'Etoile avait montré la voie. Notamment pour ceux qui tiennent à la réalité du terrain. Aujourd'hui, les choses ont changé. Au vu de ses différentes prestations, l'équipe désole plus qu'elle n'inspire. L'impératif d'un possible redressement impose nécessairement des obligations dans le comportement et dans le rendement des joueurs sur le terrain. Mais aussi et surtout une véritable prise de conscience de la part des responsables et des différentes parties prenantes. Ceux qui sont notamment concernés par les affaires du club. De loin ou de près. Une manière de se réhabiliter, de se racheter. De raviver l'espoir et d'allumer de nouveau la passion. Au-delà des interrogations qui n'en finissent pas, des objectifs et attentes rarement oubliés, encore moins compromis, au-delà aussi de l'incapacité de certains joueurs (tels Acosta, Mohsni, Nater) et responsables qui n'arrivent pas à s'imposer, et encore moins à justifier leur place, c'est toute la raison d'être d'un club qui est aujourd'hui mise à l'épreuve. Car il ne faut pas oublier que les dérapages successifs de ces joueurs et tant d'autres ont désavoué les valeurs et les principes du club et de ses grandes époques. Nous sommes passés des acteurs, qui étaient les artisans des différents exploits, à ceux plutôt préoccupés par des considérations personnelles et la plupart du temps extra-sportives. Ceux qui n'ont plus justement de liens de cœur avec l'équipe. Pire que les défaillances et les manquements, c'est la manière avec laquelle on gère les carences et les transgressions qui inquiète le plus. Surtout quand on réalise que certains de ceux parachutés aux postes de commande, et qui ne réagissent pas à ce qui se passe actuellement, n'ont pas visiblement une idée suffisante de ce que doit représenter un club comme l'Etoile. Il y a un décalage entre ce qui est présenté et ce qui est souhaité. Cela participe au développement d'un certain malaise. Nous sommes conscients du fait que le football est aussi fait d'erreurs et de maladresses parfois inévitables, mais tous les manquements ne peuvent constituer une excuse aux dérapages. Plus que des histoires de résultats ou de rendement sur le terrain, l'évolution de l'Etoile offre encore les contours d'interminables interrogations. Les grands hommes, les grands responsables figurent dans les livres d'histoire. Que ce soit sur le plan de la fiabilité sportive, ou d'ordre structurel, l'Etoile n'a plus la même identité, la même adresse.