Le probant résultat de parité (2-2) réussi par l'EST à Alexandrie face à l'ogre d'Al Ahly est une jolie performance certes, mais le sort de ces quarts de finale de la Champions league est loin d'être scellé pour autant. Tous les férus de football tunisiens ont poussé un «ouf» de soulagement au coup de sifflet final de l'arbitre de la rencontre Al Ahly-EST qui a eu lieu, il y a deux jours, à Alexandrie dans le cadre du match aller des quarts de finale de la Champions League africaine. C'est que les joueurs et les supporters de l'EST ont enduré une deuxième mi-temps d'enfer dont le suspense coupait réellement le souffle. On savait à l'avance que ce choc de titans entre les deux meilleures équipes du continent noir allait être musclé et âprement disputé car ce fut une vraie finale avant la lettre et que les chances des deux protagonistes étaient à 50/50. Sans voir le match et au vu du résultat uniquement, même les plus réalistes, voire les plus pessimistes vous diront que l'Espérance Sportive de Tunis est déjà en demi-finale notamment avec le comptage du but double à l'extérieur et que le match retour sera plutôt une simple formalité. Inquiétante fatigue des «Sang et Or» Dans ce match, il y a une vérité qui a été manifestement vérifiée et qui est devenue un secret de polichinelle : les joueurs de l'EST n'ont plus quatre-vingt-dix minutes de jeu dans leurs jambes. Ils ont même beaucoup moins que cela. Avant ce duel à haut risque, Faouzi Benzarti a beau faire le cachotier à ce propos en précisant que «c'est le mental des joueurs qui se trouve quelque peu affecté en raison de leur forte sollicitation depuis plusieurs mois et qu'il n'y a pas lieu de parler de fatigue ou de manque de fraîcheur physique». Eh bien, désormais on est certain que le coach des «Sang et Or» s'est rendu à l'évidence qu'à l'avenir c'est bel et bien sur ce chapitre bien précis qu'il y a lieu de se pencher avec le plus grand intérêt. Des remèdes, en guise de précautions pour la manche retour avec Al Ahly qui aura lieu dans quelques jours, se doivent d'être trouvés, sinon il n'est nullement exclu d'exposer l'équipe a un fiasco regrettable. Le mordant d'Al Ahly En analysant rationnellement et loin de toute approche sentimentale ou de complaisance, on est en droit de dire qu'il y a anguille sous roche et que l'EST ne s'est pas encore tirée d'affaire. Tous les spécialistes savent qu'avant-hier, Al Ahly, qui a «étranglé» l'EST durant toute la deuxième mi-temps, a joué de malchance, et ce, en plus du fait que la guigne a encore une fois joué un mauvais tour à son pauvre gardien de but Chérif Ikrami sur le but de Ghailane Chaâlali encaissé lamentablement sur coup franc à la 48e. Mais juste après ce but et alors que l'EST menait au score (2-1), la réaction des coéquipiers d'Ikrami allait être tonitruante. Ce fut un vrai sursaut d'orgueil et de solidarité que les Ahlaouis ont affiché. Et là où le bât blesse, c'est que la réaction conquérante des Egyptiens allait tomber à pic avec l'effrayant fléchissement physique des «Sang et Or» qui allait se poursuivre jusqu'à la fin de la rencontre. Et après la première mi-temps équilibrée où l'EST a joué sur sa vraie valeur, celle d'une équipe qui impose le respect même chez un adversaire de la stature d'Al Ahly, le match a littéralement changé de physionomie. Les avants ahlaouis déferlaient devant la cage de Ben Chrifia avant, au cours et après l'égalisation (2-2) qui eut lieu à la 67' grâce au jeune Marocain Walid Azaro sur coup franc. Ni l'Espérance n'a l'habitude d'encaisser tel un punching ball, ni Faouzi Benzarti, le fervent adepte de l'attaque, n'ont opté pour ce choix terrifiant dont on connaît tous les lourdes conséquences. Mais ce sont les jambes de tous les joueurs «sang et or» cloués au sol par l'effet de la fatigue qui ont dicté cette attitude négative et qui pose désormais problème. On se rend maintenant à l'évidence que la deuxième mi-temps qui constituait l'un des points forts de l'EST il y a quelques mois n'est plus de mise. Les signes annonciateurs de cet état de fait étaient clairs et nets lors de la laborieuse deuxième mi-temps de l'EST face à l'AS Gabès dans sa sortie précédant son choc avec Al Ahly. Un autre problème mérite aussi d'être soulevé quoique facile à résoudre, c'est celui de la défense en ligne pour laquelle a dangereusement opté Faouzi Benzarti devant une équipe ahlaouie à la fois rapide et très technique. Passons. On est loin de brosser un tableau noir alors que le nul de l'EST en Egypte est une belle prouesse. Mais il y a lieu de prévenir à propos de certaines défaillances, somme toute, rectifiables pour le bien du doyen des clubs tunisiens que l'on sait capable d'afficher une bien meilleure figure. Son résultat positif, le soutien de son public en or et le talent de tous ses joueurs seront ses atouts majeurs dans quelques jours à Radès lors du match retour. On y croit dur comme fer.