Et si Ferjani Sassi et Fakhreddine Ben Youssef avaient été titularisés, se lamentent certains en critiquant les choix de Faouzi Benzarti. Les joueurs, eux, n'avaient qu'une mi-temps dans les jambes et... dans la tête aussi Les «Sang et Or» ont essuyé samedi soir une défaite humiliante devant Al Ahly du Caire qui, pour la troisième fois de son histoire, bat à Radès une équipe tunisienne. Le CSS en a payé les frais en 2006 en finale de la Ligue des champions et l'Espérance de Tunis en 2012 à ce même stade de la compétition. C'est dire qu'Al Ahly du Caire sait voyager, particulièrement sur la pelouse du stade de Radès. Par ailleurs, Faouzi Benzarti l'avait bien signalé lors de la conférence de presse d'avant-match : «Al Ahly du Caire est une équipe qui sait voyager. Il lui arrive même de jouer mieux à l'extérieur qu'à domicile». Le technicien «sang et or» avait annoncé de légers changements. S'il avait raison de remplacer le jeune Montassar Talbi par Ali Machani, ce sont les changements opérés à l'entrejeu qui ont intrigué les observateurs les plus avertis. Pour cette explication retour contre Al Ahly, on aurait vivement aimé que Faouzi Benzarti garde son conservatisme en alignant sa formation type habituelle au niveau de l'entrejeu avec deux milieux défensifs, Coulibaly et Sassi et deux attaquants de couloir, Ben Youssef et Badri. S'il a été titularisé, la sortie d'Anis Badri au cours du jeu alors qu'il était le joueur le plus en forme et le plus dynamique du groupe constitue une grosse interrogation sur les choix de Faouzi Benzarti. Badri était le seul joueur du groupe fort mentalement et au top physiquement. Le joueur qu'il ne fallait surtout pas remplacer. Bguir, lui, était bien dans son registre et sa titularisation s'imposait logiquement, mais son rendement laissait terriblement à désirer. Une deuxième mi-temps catastrophique S'il y a un avantage à tirer de la Coupe arabe des clubs champions, ce sont bel et bien les 2,5 millions de dollars qu'a encaissés le club après avoir remporté le titre. Car volet physique, les joueurs ont démontré pour le deuxième match d'affilée qu'ils n'ont que 45 minutes dans les jambes. Il faut dire aussi que cela s'applique aussi au volet mental. Franchement, et ce n'est pas pour enfoncer le clou, mais durant la deuxième mi-temps, la tête et les jambes n'ont pas suivi, outre que les joueurs ont jeté les armes à dix minutes de la fin du temps réglementaire. Une défense qui bat de l'aile Au moment où l'équipe avait fait l'essentiel en première mi-temps, rejoignant les vestiaires sur un avantage au score, on s'attendait à ce que la défense redouble de vigilance après la pause pour conserver l'avantage au score en attendant que les attaquants doublent au moins la mise, histoire de se mettre en sécurité. Sans entrer dans les réelles dispositions de Ben Chérifia en rapport avec son état de santé, car sa titularisation relève de la responsabilité du staff technique, le premier gardien de l'Espérance a terriblement raté son match, notamment sur le premier but vu qu'il n'a pas pu couper la trajectoire de la balle qui a fini sa course au deuxième poteau devant Ali Maâloul. La prestation de Ben Chérifia lors de la double confrontation contre Al Ahly lors de laquelle il a encaissé quatre buts, doit amener les dirigeants du club à penser à s'occuper davantage du deuxième gardien, Ali Jemal, qui a un meilleur gabarit. Dans les grands clubs, notamment en France, on confie au deuxième gardien les matches de coupe afin qu'il reste relativement compétitif et qu'il réponde présent chaque fois qu'on a besoin de ses services. Et il n'y a pas que Ben Chérifia qui a raté son match. Khalil Chammam était aussi hors coup, avant de sortir sur blessure. Bref, il y a tant de choses à voir et à revoir à l'Espérance de Tunis qui dispose, certes, du meilleur effectif du championnat, mais qui a démontré ses limites en Ligue des champions africaine. C'est en partie lié à la manière avec laquelle le groupe a été géré physiquement ces derniers temps.