Le club cairote n'est plus un épouvantail, mais il est toujours incontournable, fidèle au rendez-vous. S'il est un constat majeur reconnu à l'unanimité, c'est bien le fait que la défaite de l'Espérance à Radès et son élimination amère et inattendue face à Al Ahly dès les quarts de finale de la Ligue des champions africaine sont restées en travers de la gorge. El Bedri a été pragmatique, réaliste et lucide dans la lecture du jeu du match. Ce constat, à lui seul, confirme à l'Etoile que son adversaire de cet après-midi n'est plus ce sparring-partner qui impressionne et qui intimide avant même le coup d'envoi. C'est un adversaire comme les autres, avec des points forts et des points faibles. Un échiquier pas très compliqué que le coach des «Sang et Or» n'a pas su malheureusement déchiffrer et décortiquer. Car El Ahly actuel est loin de valoir celui de la belle époque des Issam Hadhri, Yasser El Mohammadi, Wael Jomaâ, Saïed Mouaoudh, Ahmed Hassen, Mohamed Barakat, Mohamed Abou Trika et Imed Metaâb. Entre l'équipe ahlaouie du légendaire Manuel Jose et celle de Houssem El Bedri, il n'y a pas photo. Avec deux seuls rescapés: l'un est titulaire (l'arrière droit Ahmed Fethi) et l'autre est remplaçant, souvent blessé et incapable de tenir 90 minutes (l'avant-centre Imed Metaâb). La machine n'a plus les mêmes rouages, même si elle semble toujours bien huilée. Le compartiment défensif de cette équipe est paradoxalement le plus vulnérable des trois secteurs avec un Chérif Ikrami pas toujours très sûr sur sa ligne de but et qui commet souvent des bourdes impardonnables comme celle du 2e but de l'Espérance à Alexandrie. Avec un axe central pas très expérimenté et pas très complémentaire du fait que sa formule est instable avec tantôt Rami Rabiaâ, tantôt Saâd Samir (deux arrières latéraux convertis, faute de plusieurs solutions de rechange, en défenseurs centraux) aux côtés de Mohamed Néguib. L'Etoile, doit chercher et multiplier les ballons en profondeur et dans le dos de cette charnière centrale perméable et pas très compacte. Ali Maâloul : le latéral volant L'Etoile doit aussi penser à bien utiliser les couloirs, notamment son aile gauche pour profiter au maximum des nombreux espaces laissés par le latéral droit Ahmed Fethi qui joue très offensif et monte constamment sur son flanc. Idem pour le couloir droit, côté gauche ahlaoui où Ali Maâloul, soucieux toujours de contribuer aux montées offensives mais dont le repli est un peu lent et la couverture pas toujours bien assurée, peut également constituer une faille dans le rideau défensif. La reconversion de la phase défensive à la phase offensive étoilée doit donc être très limpide avec un timing juste et des ballons balancés en toute vitesse vers l'avant et des transversales variées pour déboussoler un adversaire qui met du temps pour se replacer après s'être démarqué. Au milieu de terrain, il y a un élément clé à neutraliser, la véritable plaque tournante de l'équipe à museler : Houssem Achour. Ce poumon du milieu de terrain doit être muselé tellement il a une grande débauche d'énergie et toutes les opérations transitent par lui. L'autre élément à surveiller aussi comme le lait sur le feu est le milieu offensif Abdallah Saïd, un international de gros calibre dans son rôle de playmaker qui peut être au départ de l'action comme au moment de la conclusion avec ses coups de tête foudroyants. Il y a aussi Walid Souleymane, plus discret lui, mais sans cesse en mouvement et redoutable dernier passeur. En mettant hors d'état de nuire le trio Houssem Achour-Abdallah Saïd-Walid Souleymane.