«Travailler spécifiquement le mental montre une approche intelligente et globale du métier de timonier de la sélection. Ceux qui le conçoivent à l'instar de Nabil Mâaloul en seront forcément récompensés». «L'heure est à la mobilisation pour nos représentants. Avant de rencontrer le Sily de Guinée, les nôtres ne doivent rien laisser au hasard. Et d'ailleurs, en prélude du second stage de la sélection qui réunira tous les membres du Team Tunisie, je trouve que c'est une très bonne chose de rassembler les autochtones pour une première mise au vert qui a été décidée par le sélectionneur national Nabil Mâaloul. Je sais aussi que le staff a concocté un programme sur mesure pour monter en puissance avant le jour «J» tant attendu. Décrassage après les efforts fournis en Ligue des Champions et en Coupe de la Confédération pour les joueurs de l'EST et du CSS. Large revue pour ce qui concerne les nouveaux pensionnaires de l'équipe nationale. Et déjà un premier tri avant de se fixer définitivement sur le groupe sous la main». «Qui veut aller loin ménage sa monture» «Pour le staff technique, il s'agit aussi de maintenir la flamme, l'osmose, la cohésion et l'alchimie. En clair, garder le rythme a du bon. Mais il faut aussi ménager sa monture si l'on veut aller loin. Vous savez, actuellement en Afrique, il n'y a plus de petites nations de football. Il y a plutôt une belle brochette d'outsiders qui redoublent d'effort pour se hisser au niveau des traditionnels favoris. La Tunisie est avertie et le staff technique sait très bien ce qui l'attend. La dernière ligne droite menant à Moscou, c'est dans quelques jours. Mais ça s'organise dès maintenant si vous ne voulez pas rencontrer d'imprévus même si le football n'est pas une science exacte. Il ne faut pas se leurrer, il sera difficile d'échapper à la fièvre qui va monter au fur et à mesure que l'échéance approchera. Il s'agit donc de réduire la pression, maîtriser ses nerfs, engranger de la confiance, favoriser la solidarité du groupe. Tout cela se travaille et s'acquiert avec du temps, de la volonté et de la persévérance. Je pense sincèrement que les joueurs convoqués pour ce premier stage répondent à l'esprit du groupe Tunisie. Ils cadrent avec le dispositif de l'équipe. L'ossature est connue de tous et ce serait risqué de tout chambarder à quelques jours de la sortie internationale face à la Guinée. Il faut investir dans ce groupe car je suis convaincu que l'investissement sera rapidement amorti. Pour cette campagne des éliminatoires du Mondial, la Tunisie voulait du lourd. Et elle a été plutôt bien servie avec la RDC pour principal client. Quant à la sélection de Libye, l'avenir lui appartient avec cette association de talents à qui il manque quelques préceptes d'ordre tactique. La préparation mentale : une révolution en marche Connaissant parfaitement Nabil Mâaloul et sa philosophie, je sais qu'il accorde une attention particulière à la préparation mentale. Pour Mâaloul, ça consiste ainsi à mettre le joueur dans les meilleures dispositions psychologiques avant d'aborder un événement majeur tel que celui qui nous attend. Prendre aussi les prédispositions suite à un échec comme celui constaté en compétition continentale. Bien entendu, et je sais de quoi je parle. Pour le plateau technique national, chaque préparation mentale est individualisée pour être optimale. En clair, le postulat de départ étant qu'un joueur en confiance sera plus efficace qu'un joueur en plein doute et que le mental au sport est forcément impacté par la vie de tous les jours, d'où la mobilisation des joueurs actuels. Certains joueurs ont forcément besoin de se recentrer sur eux-mêmes, de retrouver de la confiance. Le staff technique s'y est attelé durant deux jours et c'est plutôt bénéfique. Actuellement, l'approche est plutôt complémentaire. Le groupe n'est pas dans la recherche de la performance mais s'active à garder la cohésion. Cela débouche toujours sur quelque chose de productif car c'est très convivial. Au final, dans quelques jours, même si le résultat sportif est le principal indicateur, il s'agit de maximiser ses chances en évacuant les interférences qui peuvent parfois faire se gripper le potentiel et l'émulation. La finalité sera d'exprimer tout son potentiel le jour «J». Je pense que Mâaloul est un expert en la matière. Il dégage des ondes positives tout bénéfice pour notre sélection. En clair, un joueur peut améliorer sa concentration, sa détermination, sa confiance, sa gestion des situations critiques,... et ainsi être plus performant à terme. Voilà pourquoi j'insiste en cette période sur la préparation mentale qui doit être intégrée de manière spécifique. Le football moderne l'exige. Les compétences ne sont plus seulement réparties autour des aspects technico-tactiques, physiques, médicaux, nutritionnels, audiovisuels,... L'aspect mental qui restait encore très souvent à la discrétion du joueur est maintenant totalement intégré. Bref, l'intensité émotionnelle et les enjeux sont tels qu'il faut être de plus en plus costaud psychologiquement. Finalement, pour étayer cette thèse, je dirais que travailler spécifiquement le mental montre une approche intelligente et globale du métier de timonier de la sélection. Ceux qui le conçoivent à l'instar de Nabil Mâaloul en seront forcément récompensés».