Loin des standards visés, mais de quoi se donner une once de sérénité, étant donné la morosité qui habitait le Club Africain ces derniers temps Vexés, les Clubistes ? Une semaine après le raté d'Alger, le CA a renversé la vapeur, compostant son ticket pour le dernier carré. Ce fut poussif mais le Club Africain a touché au but, prenant vite les devants, avant de se mettre à l'abri en fin de partie. Khelifa a allumé la première mèche, Zemzmi a transformé la sanction et Sabergoal a fini par libérer les siens et enflammer les tribunes. Volet plan de jeu, le CA a eu recours au même schéma de l'aller, à son avantage cette fois-ci. Sans se montrer brillants, les Clubistes ont profité des errances algériennes pour faire la différence. Derrière, Opoku a été intraitable et impérial. Le meilleur Clubiste du moment progresse à vue d'œil et s'impose comme une pointure en défense. Un bon point à mettre à l'actif du Lombard Marco Simone, selon le membre du bureau directeur Mongi Bouhlila: «Le coach italien avait insisté pour l'inscrire dans la liste africaine. Il avait affirmé texto que le meilleur joueur de son groupe devait faire partie des expéditions continentales du CA ». On ne saurait être plus devin ! Et au vice-président du CA de tendre la main au microcosme clubiste en ces temps difficiles marqués par des résultats en dent de scie: «Cette victoire va permettre au CA d'avancer dans de meilleures conditions. Sérénité, cohésion, confiance, alchimie et solidarité sont les maîtres mots. L'union sacrée doit être décrétée. On fera les comptes par la suite». Si le CA s'est assuré la possession du ballon parfois, en face, l'adversaire n'a jamais paru en mesure d'inverser la tendance. Fébriles en défense, ils ont aussi mal négocié le peu d'occasions qu'ils sont parvenus à se créer. Pourtant, le CA a fait le choix du jeu direct par moments, plombé par son manque de profondeur et son jeu quelque peu figé. Il aura fallu attendre ce démarrage supersonique de Saber Khelifa parfaitement lancé dans la profondeur pour définitivement se mettre à l'abri et sceller le sort du match. Quant à l'arrière-garde clubiste, il y a du mieux. Opoku, la bonne pioche, a encore réalisé une prestation aboutie. Le CA respire... un peu Quoi que l'on dise sur la production clubiste, ce CA-là n'a pas douté, même si la délivrance a tardé. Pris à froid à l'aller, les Clubistes ont su retourner la situation pour prendre le meilleur sur le MCA et se donnent de l'air par là même. En clair, le CA respire... un peu. Et s'il lui faut certainement encore du temps pour parfaire son animation et dégager une ossature type, il peut savourer la victoire. Loin des standards visés, mais de quoi se donner une once de sérénité, étant donné la morosité qui habitait le club ces derniers temps. D'autant plus que cette victoire a été acquise dans la douleur, face à des Algériens pourtant pas au mieux. Globalement, ce match d'un niveau moyen aura eu le mérite de demeurer indécis, quasiment de bout en bout, tant chaque équipe a subi durant ses temps faibles, quoique le CA était un cran au- dessus. Cependant, après l'ouverture du score clubiste, la réaction adverse fut honorable, avec toutefois un contraste saisissant entre rushs désordonnés et fébrilité défensive. En face, au milieu, Khelil, associé à Dkhilali, a paru apporter un brin de sérénité. Mais c'est surtout dans le domaine défensif que le CA a disséminé quelques séquences intéressantes. Ce ne fut pas le cas devant où Khelifa a toutefois vu son abnégation récompensée, puisque c'est lui qui est allé provoquer le penalty, puis porté l'estocade vers la fin. Sauf que preuve de son manque actuel de confiance, le CA a tantôt reculé. Qu'à cela ne tienne. Au final, le CA s'est donné un brin d'air en battant le MCA à domicile, et au terme d'une prestation plutôt encourageante. Et dire que quelques jours plus tôt, il s'est retrouvé confronté à une réalité moins reluisante, celle du terrain, celle d'une équipe à la traîne en championnat. Trois défaites de rang sont passées par là : «Vous nous avez mis la haine, grinçaient les fidèles de la Curva Nord. Un conseil, gagnez !». Force est de constater qu'ils ont été exaucés ! Sans dérouler, ce CA-là a montré de la fierté et de l'envie. Ça a fait la différence. Le contraste est saisissant. Alors qu'il avait semblé en panne d'animation sur ses dernières sorties, il y a eu, dimanche, une nette amélioration. Symbole d'un CA retrouvé, mais perfectible. Place maintenant au périple Sud-Africain avec une demi-finale à négocier face à Supersport dans quelques jours.