L''avant-première est prévue à Tunis au début de la semaine prochaine Projeté mardi à la première journée de la compétition officielle de la huitième édition du festival du court métrage méditerranéen de Tanger (Maroc), le film Condamnations du jeune réalisateur tunisien Walid Mattar est l'œuvre d'un réalisateur de cette génération de jeunes dont la démarche artistique est de faire de l'idée une image. Ardent désir de triomphe "L'idée m'est venue lors de la Coupe du monde en 2006 en Allemagne", confie le réalisateur. Au Café, tout le monde vivait au rythme de la footmania. Après la finale, un vide s'installe annonçant le retour de la monotonie doublée d'une lassitude étrange et d'une oisiveté effroyable. Mais, voilà qu'au lendemain, la guerre éclate au Liban. Subitement, le café reprend vie, sous le rythme des bruits de bottes. Certes, pas dans le même contexte, mais le langage de la gloire reprend de sa superbe, laissant filtrer toujours ce désir ardent de triomphe qui émane des cœurs unis pour la cause. Du café Olympique rebaptisé Café de la résistance, la caméra est constamment à l'épaule pour filmer une ambiance plutôt qu'une direction d'acteurs dramatiques ou de composition. L'emplacement de la caméra et la vue elle-même correspondent à un point de vue narratif où l'image est organisée par le jeu de la perspective centrée offrant ainsi un point de vue multiple et variable. Le tout est surdéterminé par une attitude mentale qui traduit le regard du narrateur sur l'événement ou sur les personnages. C'est d'ailleurs pourquoi, le réalisateur, inspiré de faits réels a, dans ce film, opté pour le jeu spontané, en misant sur des amateurs à l'exception des deux comédiens Riadh Hamdi et Khaled Bouzid. Ayant fait ses débuts à la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs, au club Hammam-Lif, Walid Mattar a fait son premier court métrage en amateur, Le cuirassé Abdelkarim, un remake du film soviétique Cuirassé Potemkine de Serguei Eisenstein. Il avait remporté le premier prix au festival international du film amateur de Kélibia (Fifak) et la médaille de bronze au concours mondial du cinéma amateur. Ouled el fakrouna, son deuxième court, du genre documentaire a été tourné entre Tunis, Paris et Gênes. Condamnations est son deuxième court métrage dans la catégorie professionnelle. Prolifique, il enchaîne avec un nouveau projet dont le premier tour de manivelle est prévu dans trois semaines. Ce projet qui a bénéficié d'une aide à la production de la part du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, et dont le titre provisoire est "Je vous offre le mouton" prévoit un casting qui réunit deux acteurs professionnels, Seïf Dhrif et Samah Dachraoui dans les rôles principaux. Les JCC ont une magie et un charme particulier Walid Mattar a travaillé avec Hichem Ben Ammar en tant que cadreur dans ses deux documentaires Poussières d'étoiles et Un compte de faits. Il est aussi le premier assistant du nouveau long métrage de Jilani Saadi Winou Baba dont le tournage s'est achevé au mois d'avril 2010. Passionné de cinéma, il a adhéré à la première expérience de Brahim Letaïef dans la série "Dix courts dix regards". En effet, avec Sbah el Khir (Bonjour), co-réalisé avec Leila Bouzid, il avait eu la chance de voir ce court projeté au Panorama du monde de la 59e édition du festival de Cannes au mois de mai 2006. Condamnations sera projeté en avant-première devant la presse, au début de la semaine prochaine à la salle CinémAfricArt, confie le jeune réalisateur tunisien Walid Mattar. En attendant de fixer la date exacte, il vient d'apprendre la sélection de son film pour la compétition officielle de la 32e édition du festival international de cinéma méditerranéen "Cinémed "de Montpellier qui se tiendra du 22 au 30 octobre. Il se montre plutôt enthousiasmé à l'idée d'être présent aux JCC 2010 et de représenter les talents des jeunes lors de l'année internationale de la jeunesse et aussi de l'année nationale du cinéma. "Les JCC ont une magie et un charme particulier pour moi et je ne manquerai pas d'y assister si mon film serait en lice", a-t-il révélé