Ils gravitent autour des clubs, sur le banc des remplaçants, semant la zizanie, dont le football n'en peut plus de leur manège. La corruption dans le sport en général et dans le football en particulier, tout le monde en parle, mais personne n'en a apporté la preuve, sauf peut-être l'affaire qui défraye la chronique ces jours-ci entre le Stade Gabésien et son voisin, l'Avenir Sportif de Gabès. Une affaire qui vient nous rappeler ce qui se trame dans les coulisses de notre championnat. Indépendamment de la véracité de l'affaire dont seule la justice est en mesure de définir les vrais coupables, s'il y en a bien sûr, l'affaire qui a éclaté la semaine dernière entre les deux voisins gabésiens dénature et le championnat tunisien et le derby de la ville de Gabès. Une affaire qui travestit, certes, l'esprit de fair-play qui devrait régner dans un championnat professionnel de football, mais qui reflète une réalité cachée ou presque. Les arbitres, idéal bouc émissaire ! Il ne se passe pas une semaine sans qu'une décision d'un arbitre soit contestée. Tout le monde s'acharne sur les arbitres qui officient dans notre championnat. Les referees sont tenus pour responsables de tous les maux qui frappent notre football. Car même si l'homme en noir est tenu pour responsable de ses décisions qui peuvent fausser un match, les appréciations arbitrales font partie du jeu, sauf chez nous où on voit le mal dans chaque décision arbitrale. Si le corps arbitral tunisien n'affiche pas une totale confiance auprès des autres acteurs du jeu, c'est en partie à cause de certains arbitres dont les noms sont associés à certaines équipes. Par ailleurs, certains arbitres sont systématiquement contestés avant même d'officier, car leur «mauvaise» réputation les précède et précisément l'étiquette qu'ils portent comme étant ceux qui font forcément gagner telle ou telle équipe. Les arbitres honnêtes et intègres, il en existe beaucoup dans notre football. Cependant, un bon nombre d'entre eux font du tort à ce corps de métier à cause de leur comportement sur le terrain qui laisse semer le doute et cela à cause de décisions arbitrales trop douteuses pour être défendues, sans compter leur réputation d'arbitre "attitré" de tel ou tel club. La vérité est ailleurs... Il est vrai que ces vingt dernières années, les arbitres n'ont pas su préserver leur corps de métier. Au contraire, la réputation des arbitres tunisiens s'est dégradée au fil des années et il fut un temps où on faisait appel aux arbitres étrangers pour officier les derbys et les classicos du championnat, à la demande même des équipes concernées. Oui, les arbitres ont leur part de responsabilité. Mais ils ne sont qu'un maillon de la chaîne. La vérité est ailleurs. Car si une mauvaise appréciation d'un arbitre saute aux yeux, car vue par tout le monde, c'est ce qui se trame dans les coulisses et dont tout le monde en parle qui dérange. En effet, ce sont ces hommes de main qui s'agitent sur les bancs des remplaçants et qui font pression, entre autres sur les arbitres, qui sont à l'origine du problème. Ces hommes de main, qui ne connaissent rien du football et qui sont pourtant là au premier rang. Ils sont là pour faire pression ici et là. Ils ne pensent qu'à faire gagner leurs équipes par tous les moyens. Gagner sur le terrain et respecter le fair-play ne font partie ni de leur culture ni de leur vocabulaire. Combien de fois avons-nous assisté à des agissements sur les bancs des équipes? Des agissements qui frôlent des fois l'hystérie et qui perturbent le déroulement normal d'un match de football sur les pelouses de nos stades. Le jour où on définira clairement les rôles dans nos clubs de football, le jour où tous les présidents de section de football seront d'anciens footballeurs à l'intégrité et au passé de footballeur professionnel reconnus, ce jour-là on se débarrassera de ces hommes de main qui pourrissent notre football et qui sont à l'origine de tous ses maux.