Le Tunisien boude de plus en plus les marchés municipaux, autrement dit les souks, au profit des grands espaces commerciaux où les prix des légumes et fruits sont presque les mêmes et parfois moins chers, en plus de la grande variété des produits alimentaires en vente dans ces espaces. Il faut l'avouer, les marchés municipaux ont perdu leur charme d'antan. De nos jours, ces espaces manquent d'hygiène et le citoyen juge qu'ils sont devenus infréquentables. Des énergumènes et des malfrats peuvent surgir de partout et le client risque de se faire piquer sa bourse ou se faire avoir par des marchands peu scrupuleux. Le citoyen ne se rend compte qu'il a été dupé qu'une fois rentré à la maison. L'âme meurtrie, il découvre qu'il a niaisement acheté de la marchandise pourrie, tout juste bonne pour la poubelle. Les dérives comportementales des vendeurs dans ces marchés, leur sempiternel refus d'afficher les prix de vente de leurs produits et cette mauvaise habitude d'user de subterfuges pour vendre de la marchandise avariée, n'ont laissé de choix pour le citoyen que de s'orienter vers les grandes surfaces commerciales. Une solution qui semble satisfaire de plus en plus le Tunisien. Des prix moins chers La visite de deux grandes surfaces commerciales samedi dernier dans la banlieue nord nous a permis d'effacer un préjugé qu'on avait à propos de la cherté des prix des légumes et des fruits dans ces lieux. La grande surprise fut celle du prix des tomates qui a connu une augmentation fulgurante ces derniers jours .En effet, le kilo est vendu dans l'une de ces surfaces à 2.070 millimes, alors qu'il avoisine les 3.000 millimes dans les marchés municipaux. Même constatation pour les légumes et autres produits alimentaires (oignon 1.400 millimes, piment fort 1.700 millimes, la salade romaine est à 690 la pièce, le citron à 2.300 le kilo). Les prix de certains fruits sont de loin moins chers, à l'instar des bananes qui sont vendus à 2.590 le kilo, alors qu'il est vendu à plus de 3.500 millimes dans les marchés. Une vieille dame qu'on a abordée confie qu'elle ne veut plus aller au souk pour faire ses courses .C'est trop sale et la tromperie y est monnaie courante .Et puis il n'y a aucune différence au niveau des prix. Un autre couple, avec leur bébé, explique que la variété des produits dans les grandes surfaces est garantie ; choux rouge, choux fleur, salade romaine, contrairement au marché municipal qui sombre de plus en plus dans la médiocrité. Les grandes surfaces commerciales mieux appréciées Les gens préfèrent de plus en plus faire leurs courses le week-end dans les grands espaces commerciaux. Les couples d'aujourd'hui n'ont plus de temps libre et les marchés municipaux n'offrent plus cet espace à même d'exercer un attrait sur les jeunes d'aujourd'hui. Ces derniers préfèrent les grandes surfaces où ils peuvent boire un café et faire leurs courses en toute quiétude. De plus, dans ces espaces, on peut choisir à sa guise les produits alimentaires et on peut même acheter en petite quantité sans subir les remarques déplacées des vendeurs. Une pratique bien courante dans les marchés. Avec la folle montée de la mercuriale dans les marchés municipaux, le manque d'hygiène et les comportements le plus souvent hargneux des vendeurs à l'égard du citoyen, ce dernier a tendance à tourner le dos à ces espaces et préfère faire ses courses dans les grandes surfaces où il ressent plus de sécurité et où le choix des produits alimentaires (légumes et fruits ) est plus varié, sans risque de se faire arnaquer.