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Un créneau porteur en mal de vitesse !
Gestion et recyclage des déchets des équipements électriques et électroniques
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 10 - 2017

Place à l'instauration d'une filière et d'une réglementation spécifique, fixant les obligations et les modalités d'un créneau aux retombées économiques et écologiques positives.
Le premier Centre de collecte, de gestion et de recyclage des déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE), relevant du secteur public, a ouvert ses portes en janvier 2016. Il est le fruit d'une convention de coopération tuniso-coréenne, laquelle convention signée le 11 novembre 2010 avait permis à la Tunisie de recevoir un don d'une valeur de 3,6 millions de dollars pour que ce projet puisse voir le jour. Actif depuis une année, le Centre, relevant temporairement de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), assure la collecte, le transfert, la gestion et le recyclage desdits déchets, d'ailleurs, classés déchets dangereux. Son rendement demeure timide car étroitement dépendant d'une panoplie de mesures d'ordre législatif, structurel, organisationnel et culturel, encore manquante.
La Convention est claire : le présent Centre est mis à la disposition de l'ANGED pour une exploitation quinquennale, au terme de laquelle cet acquis sera destiné à la privatisation. Loin d'être une source d'inquiétude, la privatisation imminente du Centre promet, en effet, de donner une nouvelle relance à un domaine en mal d'objectifs.
Bâti sur un terrain situé à Borj Chakir, le Centre a nécessité un coût de l'ordre de 3,6 millions de dollars; une enveloppe accordée sous forme de don par le partenaire coréen. La contribution de l'Etat à la réalisation de ce projet correspond à deux millions de dinars. Doté d'une capacité de 24 mille tonnes, le Centre se limite à la récupération des DEEE collectés dans le Grand Tunis et au gouvernorat de Sousse, ce qui réduit son efficacité quantitative et limite sa production en matières recyclées.
Un travail à deux temps
La gestion des DEEE obéit à deux lignes de production. La première est destinée essentiellement à la gestion et au recyclage des réfrigérateurs. «Les réfrigérateurs nécessitent un traitement spécifique. Contenant une substance inflammable qu'est la mousse de poly-urithane, ils doivent ainsi obéir à des étapes de traitement et de recyclage bien définies», indique Mme Amel Guinoubi, chef du projet à l'ANGED. Quant à la deuxième ligne de production des DEEE recyclés, elle renferme en elle-même tous les autres déchets d'équipements électroniques et électriques, et ce, selon une sous-catégorisation minutieuse. Elle compte aussi la récupération des réfrigérants présents dans les déchets de climatisation; qui – tout comme les réfrigérateurs — sont sources de gaz. D'où la plus — value du Centre. «Le Centre de gestion des DEEE de Borj Chakir est par définition l'unique dans le secteur public. D'autres centres relevant du privé opèrent dans ce domaine et dont les différents composants sont transférés vers d'autres filières de production. L'on compte, en effet, jusqu'à 16 centres détenteurs d'autorisations accordées par le ministère des Affaires locales et de l'Environnement. Seuls dix sont opérationnels», précise la responsable.
La collecte constitue le premier maillon de cette chaîne de transformation des DEEE. Actuellement, elle est assurée grâce à la collaboration des sociétés publiques avec l'ANGED. La récupération des déchets demeure fortuite, non-rémunérée. Pourtant, la rémunération de la collecte serait un moyen d'encouragement des privés à s'engager dans cette logique à la fois rentable et écologique. Rappelons que les sociétés s'appliquent au paiement de la TPE ou taxe de protection de l'environnement, laquelle correspond à 5% de la valeur totale des équipements acquis, importés soient-ils ou locaux. «Cette taxe, indique Mme Guinoubi, a été décrétée dans la loi de finances en date de 2013. Elle est appliquée sur une liste restreinte d'équipements électroniques et électriques. Il convient d'investir les fonds récoltés de ladite taxe dans le financement d'une filière spécifique de gestion et de recyclage des DEEE».
Partenariat public-privé : le contrat gagnant
A vrai dire, l'absence d'une filière aux exigences et aux modalités bien ficelées, entrave l'essor d'un créneau aussi porteur qu'écologique. La mise en place des jalons insistante d'une filière pour la gestion et la collecte desdits déchets devrait, selon la chef du projet, avoir deux interfaces indissociables : le secteur privé et celui étatique. La collaboration des deux secteurs, chacun de son côté, apporterait une nouvelle dynamique à ce domaine. « L'ANGED aura aussi pour mission la mise en place et le suivi du système de coopération. Elle soutiendra l'effort des centres privés dans un objectif ayant trait à l'intérêt collectif », ajoute la responsable.
Faute d'une filière spécifique et d'une bonne synergie entre le public et le privé, mais aussi faute d'une récupération importante des DEEE, la collecte de ces derniers reste, jusqu'à l'heure actuelle, minime. Sur le plan quantitatif, elle n'excède pas les 15 mille tonnes par an tout au plus alors que la quantité requise devrait avoisiner les 100 mille tonnes par an. «Ces résultats insatisfaisants sont dans à un réseau inefficient, car tributaire d'une filière et d'une réglementation spécifiques défaillantes», explique Mme Guinoubi.
Pour une réglementation spécifique
Aussi, est-il question de remédier aux lacunes réglementaires via l'instauration envisagée d'un décret spécifique, relatif au mode de gestion des DEEE. Le décret-projet promet d'exiger des obligations en matière de collecte, de gestion et de recyclage des DEEE. Il viendra consolider la législation en vigueur, dont la loi-cadre 96-41, relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur élimination ainsi que le décret 2000-2339 classant les DEEE parmi les déchets dangereux.
Généraliser la collecte pour atteindre les quantités commercialisables
S'agissant du recyclage, il obéit à une série d'étapes méthodiques : le démantèlement manuel des déchets récupérés, le tri manuel des différents composants permettent d'extraire les carcasses en plastique, qui sont réduites en particules de sept ou de trois centimètres par le biais de la technique du broyage. Les parties métalliques sont dissociées grâce à la séparation magnétique. Quant au poly-urithane, il est traité par aspiration. « Au final, le recyclage des DEEE nous permet d'obtenir six matières recyclées, à savoir le métal, le cuivre, l'aluminium, le plastique, les cartes magnétiques et la mousse broyée du poly-urithane. Tous ces produits sont stockés par l'ANGED, dans l'attente d'être commercialisés conformément aux lois en vigueur. Ces produits ne peuvent être mis en vente que par le biais du recours aux consultations publiques et des appels d'offres, ce qui implique des quantités importantes desdits produits, chose qui fait actuellement défaut », souligne la responsable. Encore faut-il indiquer que le poly-urithane et les cartes magnétiques recyclés ne sont toujours pas commercialisés sur le marché local ce qui les voue à l'exportation. Mais pour cela, il faudrait, également, garantir des quantités suffisamment importantes pour être exportées.
Des solutions et des horizons
Les perspectives ô combien intéressantes résultant de la collecte, de la gestion et du recyclage des DEEE sont, pour le moment, assez limitées, en raison notamment de l'absence d'une réglementation spécifique, à même de fixer dans les moindres détails, les obligations et les modalités relevant de ce domaine aux retombées la fois industrielles, énergétiques, développementales et environnementales. D'autant plus que la rémunération de la collecte au niveau des collecteurs privés devrait être établie afin d'encourager le secteur privé à s'investir davantage dans un créneau aussi porteur qu'écologique. Par ailleurs, l'élargissement de la couverture de récupération des DEEE pour toucher, désormais, la totalité du territoire et l'accélération des procédures de privatisation du Centre donneraient, à coup sûr, plus d'efficience aux actions menées. La sensibilisation constitue, en outre, le noyau dur via lequel il serait aisé d'ancrer la culture de la collecte et du transfert des DEEE vers des unités spécialisées, qui devraient être, d'ailleurs, implantées dans tout le territoire afin de faciliter la collecte.
Des projets complémentaires
Booster le travail du Centre de gestion et de recyclage des DEEE s'avère être un objectif que vise à atteindre l'ANGED, en collaboration avec d'autres institutions nationales et organisations internationales. Et pour preuve : deux projets complémentaires au Centre sont en cours de réalisation. Le premier s'inscrit dans le cadre de la maîtrise de l'énergie. Programmé en collaboration avec l'ANME, il consiste en la récupération de près de 400 mille réfrigérateurs énergivores auprès des particuliers et leur substitution par d'autres plus économes.
Le deuxième projet est planifié en collaboration avec l'ANPE et bénéficie de l'appui de l'Organisation des Nations unies pour le Développement de l'Industrie. Il consiste en la création de deux centres, dont l'un serait implanté à Borj Chakir, à proximité du Centre de gestion et de recyclage des DEEE et le deuxième, à Sfax. L'objectif étant de récupérer et de recycler les réfrigérants des climatiseurs afin de mieux exploiter les gaz.


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